La refonte de la Constitution le lundi 30 décembre 2002 par l’Assemblée Nationale a été taillée sur mesure pour assurer l’avènement d’une dynastie GNASSINGBE Eyadéma à la tête du Togo. Eyadéma compte également prendre de court les Togolais en organisant des élections présidentielles le plus rapidement possible.
La précipitation avec laquelle les députés cooptés le 27octobre 2002 ont tripatouillé la Constitution nous montre le désarroi dans lequel est plongé le clan Eyadéma. Face à l’incertitude où l’ont mené les 40 ans de crimes et de despotisme, Eyadéma veut assurer la survie de sa famille et de sa clique en s’imposant de force au pouvoir. La solution est de perpétuer la dynastie Eyadéma ; pour arriver à ses fins, il opte pour une stratégie à multiples facettes :
1- il modifie l’article 59 de la constitution et s’offre la possibilité de se maintenir au pouvoir en étant à nouveau candidat aux présidentielles, violant ainsi sa parole donnée en juillet 1999 à Mr Jacques Chirac qui en est le garant
2 – il mise sur son fils Faure GNASSINGBE en abaissant l’âge de la candidature présidentielle de 45 à 35 ans, et se donne la possibilité de respecter sa parole donnée en s’arrogeant le rôle de médiateur de la République.
3 – dans la crainte d’une déconvenue lors des élections éventuelles et le soulèvement spontané du peuple si le verdict des urnes n’est pas respecté, il crée un Sénat dont les contours flous sont une éventuelle cooptation du Président par les grands électeurs à sa botte.
De toutes les façons, le Dictateur Eyadéma est le maître des calendriers politiques. Il compte sur les hésitations des leaders de l’opposition pour adapter l’une ou l’autre de ces options. Il propose l’élection présidentielle «au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq ans», les contraignant ainsi à une stratégie d’union. Cette assemblée au nom du dictateur Eyadéma vient de renouveler le coup d’état permanent dont le message est sans équivoque : soit le peuple laisse s’installer la dynastie Eyadéma, soit il sera confronté à son armée de 13 000 hommes dans une guerre sans merci. Le réveil est brutal pour certains politicards togolais qui s’accomodaient des promesses fallacieuses de leur bourreau. Mais à vrai dire, Eyadéma vient de creuser sa tombe en posant l’acte le plus inattendu pour le peuple togolais : lui donner l’opportunité de dévoiler son vrai visage aux yeux du monde entier, celui d’un usurpateur.
Cet acte est dorénavant le ciment qui liera et consolidera le combat des togolais contre cette dictature sanglante. Aucun homme politique, aucun citoyen togolais n’a plus d’excuse pour se voiler la face devant cette guerre déclarée.
La rédaction
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