19/04/2024

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« France-Afrique. La rupture maintenant ? » de Francis Laloupo

APOLOGIE D’UN CHEF-D’ŒUVRE D’ANALYSE SOCIOPOLITIQUE ET D’ÉCRITURE LITTÉRAIRE

« La progéniture et les satellites de la Françafrique originelle échappent désormais, tel le monstre de Frankenstein, au contrôle de ceux qui, seuls, détenaient autrefois les clés du système. Ce territoire occulte a fini par générer ses propres lois que la seule volonté politique ne peut plus endiguer.

Le « changement » ne viendra pas de la France.
Il ne devrait en aucun cas être décrété par la France.
La France actuelle abordera l’Afrique tel que celle-ci choisira de se présenter à elle et au monde.
Si l’Afrique change, la France changera avec elle, et vis-à-vis d’elle…

Notre cinquantenaire…
Il est grand temps de parler du parcours restant…
Le début du reste des choses à vivre. »

Francis Laloupo
(Épigraphe de l’ouvrage dont il est ici question)

Le rat de librairie que je suis devenu, il y a belle lurette déjà, aura été, fort vraisemblablement, l’un des tout premiers lecteurs du livre que le brillant journaliste et politologue africain Francis Laloupo vient tout juste de nous offrir. Livre intitulé FRANCE-AFRIQUE. La rupture maintenant ? (Éditions Acoria, Paris, mai 2013). Et cet ouvrage m’a tellement émerveillé que j’ai immédiatement décidé de contribuer, dans la mesure de mes modestes moyens, à réaliser sa promotion la plus large possible.
Je connaissais mon frère et ami Francis Laloupo de vieille date. Mais j’avoue venir seulement de découvrir en lui une intelligence vive, pointue, une grande sensibilité, un dialecticien de haute volée, une plume d’une remarquable finesse et d’une saisissante beauté. Je viens juste de découvrir en Francis Laloupo, dis-je, au delà d’un panafricaniste incontestable, un authentique humaniste universaliste. Un humaniste combattant avéré de la liberté.
Assurément ! Le livre sus-mentionné m’apparaît, d’entrée de jeu, tel un chef-d’œuvre à la fois d’analyse sociopolitique et d’écriture littéraire. Et, ce disant, j’aurai dessiné, du coup, l’architecture de l’apologie que je tiens à décliner relativement audit ouvrage. Et ce, de propos bien délibéré !
Continuons donc.

I. DU CONTENU DU LIVRE EN CONSIDÉRATION

L’épigraphe de l’auteur, reproduit in extenso au début du présent article, synthétise – on ne saurait mieux faire – l’objectif poursuivi par Francis Laloupo. En effet, celui-ci croit fermement qu’au terme des premiers cinquante ans des « indépendances » africaines, il est temps, il est grand temps pour les Africains d’observer une pause. Pour s’auto-interpeller !!! Et ce, eu égard à la couleur très peu reluisante du bilan de ce premier cinquantenaire…
Oui ! Francis Laloupo nous invite à rompre avec la culture consistant à attribuer, ad vitam aeternam, à des boucs émissaires, les causes, les raisons de nos propres fautes, de nos propres manquements, de notre propre incurie… Oui ! Comme le Président américain Barack Obama, [Cf. son discours prononcé à Accra (Ghana) en 2009], Francis Laloupo croit que l’Afrique se doit, avant toute chose, de faire d’abord ce qu’elle doit faire par elle-même, pour elle-même, afin de mériter le respect et sa légitime place dans le concert des nations. Notre auteur nous exhorte à pointer, non plus tant le chemin déjà parcouru, mais bien plutôt celui qui reste à arpenter !!! À cette fin, nous sommes conviés à PENSER, enfin (!), nous-mêmes…, par nous-mêmes…, pour nous mêmes… En somme, nous nous devons de CRÉER et de CULTIVER des PENSÉES auto-référentielles…
Alors, pour nous délivrer ce lumineux message, notre frère et mai use d’une analyse objective, rigoureuse, froide, systémique, sans fard, sans complaisance aucune. Ses auto-interrogations s’avèrent revêtir une justesse certaine, une pertinence inattaquable. La documentation est abondante, éclairante, enrichissante en somme. La culture générale qui sous-tend tout l’édifice impressionne !
Last but not least [= Dernière mais non la moindre des choses], Francis Laloupo nous administre la preuve – de magistrale manière – que l’une des vertus cardinales du combattant de la liberté réside dans le courage physique, moral et politique… du militant engagé.
Venons-en maintenant à la forme du livre.

II. DE LA FORME DU DISCOURS SOUS RUBRIQUE

Si, comme nous l’avons noté, l’ouvrage en cause se présente, d’emblée, tel un chef-d’œuvre du point de vue de l’analyse politiste, il mérite cette appellation aussi et surtout sous l’angle de la forme, du style. Ce dernier s’affiche à la fois simple, facile à suivre, mais en même temps décapant, haletant, entraînant. La plume glisse : limpide, tranquille ; comme une rivière de montagne ; comme une caresse. La narration historique – par endroits – endosse l’allure d’un merveilleux roman. La prose littéraire se métamorphose, ça et là, en un sublime et envoûtant poème ; en une langoureuse mais inaudible mélodie.

* * *

Pour conclure, je me dois d’aviser l’aimable lecteur que je retiens une parfaite convergence entre l’entièreté des analyses, des auto-questionnements et des sentiments de Francis Laloupo et des miens propres. Je voudrais donc prendre la liberté de recommander, bien vivement, bien instamment la lecture de FRANCE-AFRIQUE. La rupture maintenant ? » à toute Africaine, à tout Africain, à toute femme et à tout homme de bonne volonté. Simplement.
Car, « Connaître les causes rationnelles de ce qui s’accomplit et y trouver sa place, telle est la première obligation d’un révolutionnaire. Et telle est aussi la plus haute satisfaction personnelle à laquelle puisse aspirer celui qui ne confond pas sa tâche avec les intérêts du jour présent ». (Léon Trotsky, Ma vie. Ed. Gallimard, Paris, 1953, pp. ,16-17).
Au demeurant, cet ouvrage mérite un Prix !!! J’ai dit.

Fait à Paris, le 25 juin 2013

Godwin Tété