19/04/2024

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La fin des illusions

Ce dialogue que certains détracteurs avaient qualifié à l’époque de « marché de dupes » se confirme tel. Le Togo n’y aura rien gagné. Et on se pince en voyant le RPT, pourtant grand fautif dans la compétition politique, imposer ses vues et vouloir contraindre à tout prix ses adversaires à adhérer à ses règles scélérates et inconcevables.

La situation qui prévaut aujourd’hui dans le pays est à coup sûr plus préoccupante que celle qui avait justifié la convocation à la fin de l’année 1998 des négociations entre la Mouvance présidentielle et l’opposition démocratique. L’Accord cadre de Lomé avait un seul mérite : celui d’avoir amené l’ensemble des signataires, principaux acteurs de la vie politique à convenir des moyens simples de sortir la nation de l’immobilisme et des sempiternelles querelles. Des élections législatives transparentes et équitables, auxquelles participeraient tous les partis politiques. Ce sont les blocages du processus électoral, l’empêchement de la Céni de faire son travail et les modifications clandestinement apportées au code électoral qui ont tout fait capoter.
Le RPT est tenté d’aller seul à ces élections, ou alors d’y aller avec l’opposition en ayant l’assurance de les remporter. Sa trouvaille est le scrutin majoritaire à un seul tour. L’opposition allant en rangs dispersés se ferait laminer ! Un passage en force sans fraude apparente, hormis celle qui consiste à changer les règles du jeu en pleine partie.
Natchaba est celui qui tient le volant de ce énième rodéo dans lequel le RPT embarque le peuple togolais. L’opposition dénonce mais ne peut rien faire d’autre. Accepter le forcing du pouvoir serait un aveu d’échec, chose qu’on ne fait pas en période de compétition électorale.
A la fin de ce mois, les Facilitateurs déposeront leur bilan. Il est largement positif, si on veut considérer la volonté des médiateurs qui se sont engagés dans ce dialogue, et les moyens que la communauté internationale y a mis. C’est un échec total quand on apprécie l’immaturité des protagonistes togolais et leur volonté réelle à réussir. Qui donc sablera le champagne le 31 mai et à quelle fin ?
Quand on voit l’état de délabrement dans lequel se trouve le Togo, on est pris par l’envie de pleurer, au regard des bourreaux de la patrie, ces dirigeants sans conviction, qui voguent à contre courant. C’est quand même honteux.

K. Vander