APA-05/10/2010 – Des organisations de la société civile togolaise, regroupées au sein du Mécanisme de coordination de la société civile, ont saisi les Nations Unies au sujet des propos jugés « négationnistes » du président du Parlement, El Hadj Bonfoh, qui affirmait récemment qu’il n’y a pas eu de morts lors des violences électorales de 2005 au Togo alors qu’une mission onusienne avait fait état de 500 tués.
Ces organisations ont adressé un mémorandum au Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme sur des propos tenus dans une interview accordée à des journalistes dans laquelle M. Bonfoh déclarait n’avoir pas vu de morts lors des violences électorales de 2005.
« Les organisations ont convenu de vous adresser le présent mémorandum afin de vous demander solennellement que les Nations Unies prennent leurs responsabilités et interviennent auprès des autorités togolaises pour que les suites appropriées soient réservées à ces propos venant de la deuxième personnalité de l’Etat, qui, faut-il le rappeler, occupait, à l’époque des faits, les fonctions de Président par intérim », lit-on dans le mémorandum.
« Même quand vous racontez qu’il y a eu des morts au Togo, quels morts, où ont-ils été enterrés et qui s’en était plaint ? Ce ne sont que des histoires auxquelles je ne crois pas, parce que je n’ai rien vu de la sorte, pas un seul mort (…). Qu’on nous montre les morts ou les fosses communes dans lesquelles ils sont enterrés. Je n’ai vu aucun cadavre… » avait déclaré Bonfoh dans l’interview.
Pour la société civile, ces déclarations relèvent du « négationnisme dont on sait la portée dans d’autres contextes historiques ». Elle demande par conséquent la démission du président du Parlement.
En réaction, M. Bonfoh a déclaré, dans un communiqué, que ses « propos ont été sortis de leur contexte ».
« J’ai constaté avec regret que mes propos tenus lors d’un entretien à bâtons rompus avec des journalistes de la presse privée font l’objet d’interprétations diverses dans les publications et sur certaines chaînes de radios de la place », a-t-il déploré dans le même communiqué.
NT/od/APA
05-10-2010
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