18/04/2024

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Le footballeur togolais Hodouto au club de Noisy-le-Sec

SA SIMPLICITÉ est à la hauteur de son talent. A bientôt 28 ans, Hyacinthe Hodouto est un garçon humble et réservé, alors que son CV de footballeur a de quoi faire pâlir bon nombre de joueurs. Débarqué à 17 ans de son Togo natal, Hodouto s’installe d’abord chez son oncle à Epinay-sous-Sénart, dans l’Essonne, avec l’intention de poursuivre des études d’ingénieur. Mais l’AS Cannes le repère et il intègre finalement le centre de formation du club azuréen.

Un premier tournant dans la vie de ce bachelier de filière scientifique qui choisit la rondeur du ballon aux paraboles des mathématiques. Luis Fernandez, joueur puis entraîneur de Cannes, l’aide en effet à trancher en lui proposant son premier contrat pro. Deux saisons en D 1 avec le club azuréen forgent le tempérament du jeune stoppeur. A Auxerre, Guy Roux flaire la bonne affaire et le fait signer pour cinq ans en 1997. « J’ai signé cinq ans, mais je n’ai pas joué la première saison en raison d’une blessure à la cuisse gauche », se souvient Hyacinthe. En l’espace de trois ans, Hodouto subira trois opérations. Une à la cuisse puis deux aux genoux.

En janvier 1999, il est prêté au Red Star, qui vit alors ses dernières heures en D II. Six mois plus tard, on retrouve sa trace en Angleterre. Le Togolais fait les beaux jours de Huddersfield (Division One) avec qui il manque de très peu les barrages d’accession en First League. Son parcours le ramène alors en Ile-de-France. « J’avais reçu des promesses de Créteil ( D II ), mais ils ont finalement pris Xavier Méride », raconte-t-il. Sans contrat, de nouveau blessé, Hodouto se résout à raccrocher lorsque Nasser Sandjak l’appelle. « Il m’a demandé de m’entraîner avec eux, et de donner un coup de main si je le voulais… »

Un an (et une relégation) plus tard, l’ancien Cannois a aujourd’hui été promu capitaine de Noisy. Un rôle qui lui va bien. « Je suis là pour encadrer les jeunes, explique celui qui passe actuellement ses diplômes d’entraîneur. Ils ont de grandes capacités d’apprentissage et cela fait plaisir de partager leur joie de vivre. A Noisy, par rapport au milieu pro, on bosse par exemple énormément le physique et personne ne se plaint.

A Cannes, ou ailleurs, le coach aurait déjà été limogé par les joueurs. Nos bons résultats ne me surprennent pas car ici on compense les déchets techniques par un esprit maison. » Une maison où Hodouto fait désormais office de pilier.

Stéphane Corby