COMITE TOGOLAIS DE RESISTANCE ( C.T.R.)
DECLARATION
En ce début d’année 2005, c’est un lieu commun de dire que la situation politique, économique et sociale a encore empiré au Togo, enfonçant un peu plus encore nos populations des villes et des campagnes dans une misère sans nom et un désarroi qui hypothèquent dangereusement l’avenir. Cette crise a atteint des profondeurs abyssales d’où notre pays ne peut espérer sortir un jour si les dirigeants des partis de l’opposition démocratique s’obstinent à oublier :
1) que le régime qui rançonne, pille et massacre les Togolais depuis plus de 40 ans n’est pas n’importe quel régime plus ou moins réformable de l’intérieur, mais une dictature militaro-mafieuse. Une monstruosité inhumaine imposée aux Togolais pour les asservir, et qui n’acceptera jamais de se suicider par les urnes ou par un quelconque dialogue.
2) que la lutte engagée par le peuple togolais pour la démocratie n’a pas pour objectif le ravalement cosmétique de façade d’un régime exécrable dont la philosophie de base est la négation même de la dignité humaine, mais qu’il s’agit d’une véritable lutte de libération nationale visant à bâtir un Etat de droit sur les décombres du système en place.
Cette lutte, pour être efficace et fructueuse, nécessite la mise en commun de toutes les ressources dont dispose le peuple, en dehors duquel aucun salut ne peut être espéré. Il faut donc libérer toutes les énergies, encourager et coordonner les initiatives pour en faire un formidable outil de combat en face duquel les escadrons de la mort du dictateur togolais n’auraient d’autre choix que de lâcher prise.
On perd trop facilement de vue que le peu qui a été obtenu jusqu’ici en matière de libertés publiques et individuelles ne l’a pas été par des conciliabules interminables avec le tyran, mais par la force impressionnante de la mobilisation populaire. Au contraire, toutes les reculades, capitulations et autres abandons enregistrés, n’ont été rendus possibles que chaque fois que les « élites » et les « savants » se sont cru obligés de se substituer au peuple. Les nombreux marchés de dupes conclus avec le despote sont là pour en témoigner; de même que les différentes élections –législatives et présidentielles- gagnées par l’opposition, puis abandonnées sans coup férir à Eyadéma, qui peut ainsi continuer tranquillement de semer l’infamie et la désolation sur la Terre de nos aïeux. Autant de leçons de choses tragiques que personne ne devrait normalement oublier.
Il est donc plus que temps de dire la vérité au peuple togolais. Cette vérité, la voici :
– La dictature militaro-mafieuse dirigée par Etienne Gnassingbé Eyadema doit être détruite, car elle n’est pas réformable.
– Les négociations avec le RPT, avalisées ou non par l’Union européenne, ne changeront donc rien au triste sort des Togolais. Sous leurs formes actuelles, elles endorment et démobilisent les combattants de la liberté.
– Aucune puissance étrangère ne se substituera aux Togolais pour les libérer du joug de la dictature militaire.
– Tout doit être rapidement mis en œuvre pour que, sous une seule et même bannière, l’ensemble du peuple togolais mobilisé, reparte confiant à la conquête de sa liberté perdue.
– Car le peuple écarté du jeu politique, c’est un boulevard ouvert devant Eyadéma et ses acolytes qui continueront de piller le pays et d’imposer leurs lois : Constitution taillée sur mesure pour le despote, code électoral exclusif, sénateurs aux prérogatives exorbitantes, nommés par le dictateur pour annihiler les réformes qu’une hypothétique Assemblée nationale acquise à l’opposition démocratique, serait amenée à entreprendre, découpage électoral fantaisiste, etc…
– Dans ce contexte de confusion généralisée, force est de constater que c’est le parti terroriste RPT qui est encore et toujours à l’initiative et que les élections législatives promises à grand bruit par Eyadéma, s’annoncent comme un gigantesque attrape-nigauds, qui pourrait sonner le glas d’un certain nombre de partis politiques incapables de tirer les leçons du passé.
En ce début d’année 2005, le CTR souhaite vivement qu’un terme soit mis à toutes les dérives et incohérences qui nous ont plongés dans le gouffre où nous gémissons actuellement et que tous les démocrates togolais prennent conscience que ce qu’ils n’auront pas fait eux-mêmes pour se libérer, personne d’autre ne le fera à leur place. La diplomatie, oui. Mais la diplomatie comme servante de la mobilisation populaire.
LA LUTTE CONTINUE ! ABLODE GBADZA !
BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2005 !!
Par le Bureau exécutif du CTR
Fait à Paris le 13 janvier 2005
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