26/04/2024

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L’UFC exclut de participer aux élections locales au Togo

Paris, France (PANA) – Le président de l’Union des forces du changement (UFC), Gilchrist Olympio, a fermement exclu, dimanche à Paris, la participation de sa formation aux élections locales prévues pour le 14 décembre prochain au Togo.

S’exprimant lors d’un entretien avec la PANA, M. Olympio a justifié le refus de son parti de prendre part à ces élections locales par l’absence de consensus dans les conditions de leur organisation et leur caractère « inopportun » dans le contexte politique actuel au Togo.

« Le président Eyadema tente de convaincre certains en présentant ces élections comme un exemple de démocratie à la base. Nous estimons, pour notre part, que ces locales sont une fuite en avant que nous n’allons pas cautionner. Elles ne contribueront en aucune manière au dénouement de la crise politique que connaît depuis des années le Togo », a affirmé le président de l’UFC.

Selon le principal opposant au chef de l’Etat togolais, la seule alternative à l’impasse politique actuelle au Togo passe par la formation d’un gouvernement de transition comprenant tous partis politiques, y compris le Rassemblement du peuple togolais (RPT) du président Eyadema.

« Ce gouvernement de transition dans lequel l’opposition sera largement représentée aura pour mission d’élaborer rapidement un programme de sauvetage économique et social. Il devra également préparer en amont et en aval les futures consultations électorales togolaises », a-t-il ajouté.

Il a en outre estimé que les dernières législatives et la présidentielle du 1er juin dernier doivent être reprises dans des conditions de transparence garantissant la participation de l’ensemble des forces politiques togolaises.

« Le gouvernement de transition qui bénéficiera du soutien de la communauté internationale s’occupera d’organiser de nouvelles élections législatives et présidentielles parce que nous estimons que celles qui ont été organisées par le régime de Lomé ont été entachées par la fraude et ne sont pas, pour cette raison, du tout acceptables », a souligné le principal adversaire politique de M. Eyadema.

Pour lui, la formation du gouvernement de transition peut être obtenue dans le cadre d’un dialogue politique « efficace » engagé par les forces politiques togolaises avec le soutien de l’Union européenne et le reste de la communauté internationale.

« Nous ne voulons prendre aucune initiative de nature à entraîner un bain de sang au Togo. Telle n’est pas du reste la volonté de la majorité du peuple togolais. C’est pour cette raison que nous estimons que le dialogue politique inter-togolais doit conduire à la formation de ce gouvernement de transition qui aura en charge la gestion véritable du pays. Comme l’a dit la Commission européenne, le président Eyadema n’aura d’autre choix que d’ouvrir son régime », a encore dit le président de l’UFC.

Lors d’un meeting organisé samedi à Paris, Glichrist Olympio a invité le régime du président Eyadema à revenir sur la situation de l’Accord-cadre de Lomé en abrogeant tous les amendements apportés à la Constitution et au code électoral. Il a, par ailleurs, demandé la restitution de son passeport confisqué par les douanes togolaises, la restitution des pièces d’identité du secrétaire général et du vice-président de l’UFC, ainsi que la libération de tous les détenus politiques au Togo.

Le président de l’UFC a enfin proposé « une retraite » au chef de l’Etat togolais en échange de « toutes les garanties d’amnistie aussi bien au Togo que dans le pays d’exil de son choix ». « Le président Eyadema a beaucoup de relations amicales, notamment en France où il détient de nombreuses propriétés. Il peut donc s’y retirer et laisser le gouvernement de transition travailler à l’instauration de la démocratie au Togo. Pour nous, c’est cela qui importe plus que la tenue d’élections locales bâclées », a conclu M. Olympio.

09/11/2003 PANAPRESS