19/04/2024

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Maîtriser les relations France-Afrique : Vers un nouveau partenariat intelligent ?

Loin des idées préconçues et des a priori négatifs sur l’Afrique, loin des images négationnistes sur les calamités passées orchestrées contre les peuples africains, le peuple français vient de choisir le nouveau Président de la France : Nicolas Sarkozy, avec plus de 53% des suffrages et un taux record de participation (85%). A 52 ans, de père hongrois, de mère française d’origine grecque, le nouveau président français a plusieurs fois indiqué qu’il mettra en œuvre toutes ses promesses. Au-delà du nouveau contrat social avec la France, il s’agit bien d’une reconnaissance officielle pour le candidat qui a le plus réussi à « sécuriser » les Français face aux peurs réelles ou imaginaires. En réalité, c’est vers un régime présidentiel d’un type nouveau vers lequel on s’achemine puisqu’il sera bientôt question pour le Président de rendre compte directement devant le Parlement. Sans le dire officiellement, on peut se demander s’il ne va pas s’agir là en fait de modifications structurelles des institutions de la République pour faire face collectivement aux défis futurs, de là à parler d’une nouvelle République, il n’y a un pas qu’il ne faut pas encore franchir mais qui reste à surveiller.

1. Pour une politique de migration planifiée et négociée

Outre l’ouverture vers une nouvelle relation stratégique autour de la Méditerranée, le nouveau Président a rappelé qu’il souhaite mettre en œuvre une politique d’immigration non plus « choisie » mais « maîtrisée ». Les Africains et leurs responsables devraient saisir au bond cette évolution pour préparer de leur côté des propositions crédibles qui fonderont les bases d’une migration planifiée et concertée. A défaut, la bouc-émissiarisation des immigrés et des jeunes des quartiers défavorisés, pour ne citer que ces deux thèmes, risquent de continuer à servir de retranchement pour « récupérer » les peurs multiples. Celles-ci finissent par révéler, en dernier ressort, un véritable syndrome de la peur de perdre son emploi, ses revenus, sa propriété et peut-être son identité… Pourtant c’est vers une France cosmopolite que l’on se dirige. La diversité et le respect mutuel devront nécessairement prendre le pas sur les protectionnismes non productifs de synergies manquées. Rappelons tout de même qu’il y a plus de 192 millions de migrants dans le monde sur les 6 milliards d’habitants en 2005 (soit 2,9% de la population mondiale selon l’ONU) et que les Africains n’en constituent qu’un pourcentage négligeable. En faire des bouc-émissaires ou les désigner subtilement comme les souffre-douleurs d’une société en transition de croissance économique partagée, c’est oublier de tenir compte des externalités créées dans les pays d’origine. Cela ne relève pas d’un partenariat intelligent.

Pour être clair, si on enlève un médecin du Togo ou du Lesotho (respectivement moins de 0.05% médecins pour 1000 habitants entre 1997-2004 ) pour le faire travailler aux Etats-Unis ou en France (respectivement 2,3 et 3,4% médecins pour 1000 habitants entre 1997-2004 selon la Banque mondiale), il faut absolument aussi compenser effectivement, et non par un simple transfert de fonds vers les dirigeants des pays, les pertes en vies humaines et en sécurité sanitaire du fait du transfert d’un médecin d’une zone pauvre vers une zone riche. En termes de personnel de santé, la pauvreté reste patente avec des écarts de 0,3 sur 1000 pour tout le personnel de santé disponible au Togo en 2000-2003 contre 10.2 en France. En réalité, les écarts de développement et de pauvreté favorisent les politiques d’immigration choisie aux dépens des populations africaines. Choisir un médecin africain pour venir en France n’est pas la même chose que choisir de faire venir un ouvrier pour travailler dans un abattoir en France. Ainsi, une politique incitative française qui ferait partir un médecin d’Afrique pour la France peut à terme se révéler aussi criminelle et tomber sous le coup de « non-assistance à personne en danger, à des populations sans défense de santé». Mais là encore, il semble que la valeur économique de l’humain se mesure trop souvent, et malheureusement, à sa capacité à payer ses frais de santé. Avec un pouvoir d’achat digne des pays pauvres, les Africains sont dans leur grande majorité largement perdants dans ce jeu inégal. L’immigration maîtrisée doit nécessairement être « planifiée » et « négociée » afin de prendre en compte les externalités négatives.

2. Vers une identité afro-européenne ?

Face à cet amalgame, les intellectuels africains, non organiques, devraient s’atteler à faire des propositions et s’engager dans les instances politiques démocratiques pour faire prendre conscience de leur identité d’Afro-européen. L’ouverture est bien là avec une certaine volonté affichée du Président Nicolas Sarkozy d’aller vers un partenariat intelligent entre la France et l’Afrique, ceci autour d’une « politique de développement ambitieux ». Les contours d’une telle politique ne pourront être précisés que si les Africains et leurs dirigeants en préparent collectivement les contenus au lieu de toujours attendre des propositions d’ailleurs pour les rejeter, les « avaler » ou les subir.

Un partenariat intelligent ne signifie pas qu’il faille passer par perte et profit les différences de niveaux de développement et donc de richesses. Les défis restent les mêmes tant pour l’Afrique que la France. Il s’agit de répondre habilement à la question du comment assurer une croissance économique soutenue et partagée dans le respect de la diversité des populations. La lutte classique entre la droite et la gauche française risque de voler en éclat à terme avec l’avènement d’un premier parti du centre (Parti démocratique) de Mr. François Bayrou. L’avenir de la coopération France-Afrique, et par ricochet indirectement les retombées positives sur les populations africaines, ne se fera plus uniquement sur la base du « statu quo existant » entre partis sur la politique française en Afrique. Le travail de démocratie participative de la candidate socialiste, Ségolène Royal, a contraint la population française à donner une leçon de démocratie au monde et à l’Afrique. En intégrant les valeurs libérales, la politique africaine de la France pourrait évoluer en jumelant la démocratie participative avec les notions de démocratie, bonne gouvernance, droits humains, solidarité et de fraternité. Si « ensemble tout est possible », ce sera l’occasion de vérifier que chacun peut apprendre de ses erreurs et modifier ses convictions en fonction. Il n’empêche que si les comportements et arbitrages qui se font et de défont aux dépens des populations africaines par des dirigeants africains ne connaissent pas un renouveau, on risque d’assister à beaucoup de bougisme sans que rien ne change véritablement.

3. Pour un respect mutuel entre la France et l’Afrique

Il est donc vivement souhaité que la dignité et le respect de l’autre l’emportent sur les invectives partisanes de pré-campagne où certains ont vu des mots malheureux à l’endroit de citoyens français ou étrangers outrepasser les limites de la respectabilité républicaine. Ce n’est pas parce que l’on est pauvre ou que les dirigeants ne représentent pas toujours leurs peuples que le mépris doit s’installer entre les Africains et les Français, surtout lorsque ces mêmes Africains d’hier ou d’aujourd’hui sont français. En réalité, le travail de la société civile et les résistances discrètes des associations africaines ont finalement porté puisque les mots sont de plus en plus soigneusement choisis préciser les contours des actions de développement qui seront effectivement mises en œuvre. Le problème se pose de savoir comment assurer une réelle représentation puisque les places octroyées dans les partis politiques aux Africains sont souvent de nature « honorifique » ou servent d’alibi à une intégration qui avance malgré tout par la lutte. Il n’empêche que pour réussir un nouveau partenariat intelligent entre la France et l’Afrique, les Africains et la Diaspora africaine plus particulièrement, notamment les détenteurs du savoir et des expertises, devraient se regarder dans un miroir. Ils devront éviter de croire qu’en se contentant de leur sort, un mouvement républicain non initié par les Africains eux-mêmes viendra par enchantement prendre en compte des laissés pour compte ou des « politiquement marginalisés » africains. Les Africains n’existeront que par les synergies positives de leur lutte commune pour défendre leur existence et valoriser leur contribution à l’essor de la société dans son ensemble.

Les Africains (hommes ou femmes) ne doivent plus se penser comme des minorités nationales. Dans quelques années, l’Afrique atteindra le 1 milliard en termes de population. Les exportations et importations africaines vont se diversifier au même titre que les investisseurs intéressés par l’Afrique. Le nombril du monde ne sera plus l’Europe dans les 10 ans à venir. Le Brésil, le Venezuela, la Chine, l’Inde, les pays d’Asie du Sud-Est en général, l’Afrique du Sud et la Tunisie viendront négocier avec l’Afrique, n’en déplaisent à ceux qui souhaitent conserver les « chasses gardées ». Les relations intra-régionales africaines devraient aussi connaître un nouvel essor. Le rôle géo-économique et géo-stratégique de l’Afrique aura évolué. C’est cela que les Africains doivent construire collectivement au lieu d’attendre qu’une autre partie du monde vienne faire la proposition à leur place. Les dirigeants politiques africains ne peuvent continuer à faire semblant de respecter les droits humains, d’appliquer la « bonne gouvernance et la démocratie » uniquement pour faire plaisir à l’Occident. Des irresponsabilités décisionnelles répétées risquent à terme de devenir des facteurs bloquant pour une refondation démocratique d’un nouveau partenariat intelligent et basé sur du respect mutuel.

On ne peut continuer de programmer des élections en Afrique et s’organiser pour les réaliser dans les conditions les plus déplorables uniquement pour conserver un pouvoir dont l’objectif ultime consiste à s’accaparer de l’essentiel des capacités productives d’un pays. On ne peut avoir des liens séculiers d’amitié avec la France, pays de la démocratie tout en offrant en pâture au monde, une pâle imitation de la Démocratie dans plusieurs pays africains (ceci n’étant qu’un euphémisme) où la démocratie représentative ou directe ne peut assurer une véritable croissance économique partagée et basée sur une diversification de la création de la richesse et des emplois. Qu’est ce qui empêche des petits pays africains d’entrer dans une logique d’intégration effective en faisant fi des frontières héritées d’un partenariat colonial et post-colonial bien peu intelligent en référence aux résultats tangibles produits aujourd’hui en Afrique. Des régions et des pays africains intégrés ou plutôt réunifiés ne manqueront pas d’attirer le respect, malgré la pauvreté.

4. Les responsables africains doivent aussi financer le partenariat intelligent

Si le thème principal de la Conférence des chefs d’Etat africains de juillet 2007 sous l’égide de l’Union africaine souhaite réellement faire honneur à Kwame N’Krumah lors des fêtes de 50 ans d’indépendance du Ghana, alors les responsabilités africaines doivent être déclinées autrement. L’Union africaine gagnerait à proposer un partenariat intelligent au moins sur deux des sujets considérés comme cruciaux pour le nouveau Président français dans sa relation avec l’Afrique et l’Europe :

· Un partenariat intelligent sur les migrations planifiées et négociées ;
· Un partenariat intelligent sur le co-développement où les pays africains mettront en place un véritable fond de développement continental à partir des recettes des ressources du sous-sol et de l’épargne de la Diaspora.

En effet, les relations entre la France et l’Afrique n’ont pas toujours été dans le temps des relations planifiées et négociées. Elles ont été longtemps personnalisées, subies au point de favoriser, par un système de sous-traitance, un clientélisme gouvernemental où gestion de fonds secrets, renouvellement d’accords militaires datant des années 1960, préservation d’intérêts bien compris et maintien de régimes présidentiels non démocratiques ont conduit à vider de sens les mots République, solidarité et développement… Personne n’a intérêt à continuer sur ces anciennes bases. Il faut agir ensemble. Oui, il faut du changement et cela doit prendre en compte les nombreux décideurs africains qui ne peuvent représenter leur peuple du fait d’un système empêchant les renouvellements pacifiques et démocratiques des générations au pouvoir. En fait, cette mutation gagnerait à être liée à un changement des mentalités et des pratiques… Face à un système africain qui globalement fonde l’ordre sur le pouvoir coercitif des forces armées qui y trouvent souvent d’importants moyens discrétionnaires de s’enrichir, il n’est pas étonnant d’assister à des usurpations de légitimité du choix des peuples. Il faut donc espérer que le nouveau président français contribuera par son action à rétablir une démocratie sécurisée et « non usurpée » en Afrique. On pourra alors peut-être parler d’un « ordre juste ».

Mais les effets pervers de la mondialisation économique, les interférences culturelles et les migrations pourraient modifier la dynamique perverse du recours au sentiment des peurs non visibles qui fondent souvent le choix des sociétés. Les thèmes sont nombreux où l’Afrique a besoin d’avoir une position collective, sinon au moins sous-régionale pour discuter avec l’Europe, la France en particulier. Il suffit de citer pèle-mêle quelques-uns : l’identité africaine, la citoyenneté, la coopération-décentralisée, le respect des droits humains, le développement des infrastructures, l’intégration régionale, les migrations, la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux en temps réel, la santé, l’assurance maladie et vieillesse, l’éducation, l’innovation, l’emploi notamment celui d’une majorité de personnes sans qualification avec une priorité pour les jeunes et les femmes, et bien sûr tous les problèmes liés à la préservation de l’environnement et les conséquences du changement climatique sur le continent… Il y a une évolution perceptible où les frontières gauche-droite en France sont plus floues avec des incursions assez prononcées de part et d’autres sur les « chasses gardées » (ou pré-carrés) des uns et des autres. En fait, il existe des appareils politiques de gauche et de droite qui résistent à la volonté des électeurs de recentrer le débat et les politiques vers l’essentiel, la sécurisation de l’emploi. Les partis politiques qui l’ont perçu ont fait un score honorable tant au premier tour qu’au second des élections présidentielles françaises. En réalité et ceci en référence à l’Allemagne et l’Autriche, on peut se demander si la constitution de la 5e République n’est pas en fait devenue un cadre étroit et peu inadapté aux contraintes de la mondialisation pour organiser des partenariats intelligents entre l’Afrique et la France. Comment expliquer que des grandes coalitions politiques aux programmes assez opposés arrivent à gérer ensemble des pays comme en Allemagne ou en Autriche alors que ceci semble aujourd’hui impossible en France ? La majorité emportant toute la mise…

5. Offrir une prime aux plates-formes crédibles de refondation démocratique

Les solutions africaines de gouvernement d’union nationale ne sont pas à recommander puisqu’elles ne reposent souvent que sur des cooptations de personnes et non d’une intégration de programmes politiques planifiée et négociée. Les consensus mous africains ne permettent pas l’action sinon comment expliquer que depuis 1963, les dirigeants n’ont jamais réussi à vraiment créer un véritable gouvernement africain permettant d’organiser collectivement le rapport au monde sur des bases de rapports moins inégalitaires. C’est aussi de cela que les chefs d’Etat africains doivent discuter en juillet 2007 à Accra s’ils veulent faire entrer l’Afrique dans l’ère d’un partenariat intelligent et transparent. Pour ce faire, il faudra néanmoins balayer devant sa porte et éviter les impunités durables et prendre conscience des limites des contrepouvoirs africains. Il sera nécessaire d’organiser et de faciliter l’éveil des groupes d’influence, des associations de défense des consommateurs, des réseaux d’organisations non gouvernementales de défense des sans-voix notamment ceux de la Diaspora pour structurer les migrations positives.

Pour l’Afrique, il n’y a pas eu véritablement de grandes évolutions quant aux soutiens des alternatives politiques soucieuses des intérêts des populations africaines. Les 3e, 4e et 5e Républiques françaises pourraient se résumer sommairement à une évolution entre l’empire, la colonie, les indépendances politiques octroyées. L’avenir réside dans une prise de conscience renouvelée sur l’importance de la construction collective d’une indépendance économique. Cette liberté économique ne peut être octroyée, ni sous-traitée du fait de la globalisation, de la compétition internationale et des règles transparentes de l’OMC. Si l’Afrique globalement dépend encore pour beaucoup des institutions internationales du développement, c’est que sa gouvernance et ses arbitrages décisionnels conduisent à mettre en doute sa capacité de remboursement effectif des prêts que peut offrir le marché international des capitaux. Si l’Afrique souhaite s’affranchir du FMI et de la Banque mondiale à terme, elle devra créer des richesses, organiser un réseau d’institutions d’appui (banque centrale, fond monétaire africain, banque d’investissement africain) et soutenir l’investissement sous-régional, entre Africains et Sud-Sud.

L’Afrique ne peut continuer de servir de variable d’ajustement par défaut. Il y a là une véritable crise d’identité de la place de la France en Afrique. Avec la perte de compétitivité de plusieurs sociétés françaises en Afrique (préférence pour le gré à gré), il faut être prudent et rappeler la non-planification à long terme des politiques d’un certain patronat français en Afrique. La France est en train de passer d’un rôle d’acteur à celui de spectateur (arrivée de la Chine entre autres) sur le continent alors que l’Afrique, elle, est en train de passer d’un rôle de spectateur à celui d’acteur, non sans contradictions et influence de nouvelles puissances émergentes. A ce titre, il convient absolument de distinguer entre le rôle de l’Etat français et celui des acteurs français, notamment ceux du secteur privé en Afrique. Une grande partie du secteur privé africain francophone est dominée par les sociétés françaises. Même à ce niveau, le travail formidable des PME françaises n’a rien à envier aux passes droit des grandes sociétés. Bref, le rôle du patronat français en Afrique devrait faire l’objet d’une mise à jour tant en termes d’information et d’appréciation des évolutions en Afrique que des percées commerciales et bientôt industrielles des autres pays plus enclins à soutenir les capacités productives africaines.

Une participation plus active de la population dans la démocratie économique et surtout un rôle plus important du parlement, une démocratisation des partis politiques d’opposition en Afrique sont nécessaires. Cela pourrait conduire à un amoindrissement du rôle des partis au pouvoir ou des groupes de pression étrangers (se déguisant parfois en organisations non gouvernementales) et travaillant sous les fourches caudines des oligarchies financières.

Il ne faut pas être naïf. Aucun Président français ne pourra, même s’il le voulait, se désolidariser des grandes sociétés françaises en Afrique, notamment en Afrique francophone. Une grande partie de la défaillance économique des Etats africains est liée justement au rôle de certaines de ces grandes sociétés au point de rendre certains Etats économiquement serviles et politiquement fragiles. Il faut néanmoins souhaiter « bon vent » aux relations France-Afrique au nouveau Président français, lequel ne manquera pas d’aller au cœur de la mémoire, de l’histoire et de l’expérience africaine. Il lui faudra néanmoins revaloriser l’approche solidarité en revisitant la citadelle humaine et sociale que tente de construire l’Afrique malgré les contraintes d’une croissance économique ne créant pas suffisamment d’emplois décents en Afrique. Les populations africaines et leurs représentations associatives ou politiques ne peuvent plus attendre que les propositions viennent d’ailleurs. Il faut proposer des projets contre des projets et trouver le consensus refondateur.

Il n’empêche qu’il faudra éviter la pensée unique dans l’application des politiques de la France en Afrique et distinguer entre les pays africains exportateurs de pétrole avec une croissance économique réelle de 11.6% et ceux non exportateurs de pétrole qui atteignent difficilement le 5,6% avec une redistribution des fruits de la croissance échappant aux populations locales pour l’essentiel. Il importe donc d’organiser réellement la planification, les négociations et la maîtrise des relations Afrique-France afin d’avoir quelques chances d’influencer ces dernières.

Par Yves Ekoué Amaïzo
Directeur du groupe de réflexion, d’action et d’influence « Afrology » et Afrique Nouvelles Interdépendances
Economiste à l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). Il s’exprime ici à titre personnel.

1. World Bank, World Development Indicators 2006, pp. 100-102.
2. International Monetary Fund, Regional Economic Outlook: Subsaharan Africa, April 2007, world Economic and Financial Surveys, p. 78.