19/04/2024

Les actualités et informations générales sur le Togo

Organisation des élections au Togo : c’est la panique au sein du système RPT

Y AURA-T-IL DES ELECTIONS LEGISLATIVES TRANSPARENTES AU TOGO DE LA DICTATURE DES GNASSINGBE ? ET A QUELLE DATE ?

A la question aussi simple que de savoir : à quelle date auront lieu les élections législatives au Togo ? C’est la panique à bord au sein du système RPT et le clan Gnassingbé qui régentent le Togo depuis le 13 janvier 1967.

Tous les observateurs de la crise sociopolitique et institutionnelle du Togo, ainsi que l’opinion nationale et internationale en arrivent à dénoncer la complexité du jeu trouble créé par le pouvoir despotique RPT, autour de l’organisation de cette élection législative, dont la conséquence est le caractère de plus en plus incertain de la tenue effective du scrutin annoncé.

Il va sans dire que de report en report, le pouvoir dictatorial de la junte militaire des Gnassingbé, démontre sa frilosité, comme d’habitude à l’approche de chaque échéance électorale, avec la peur au ventre d’être désavoué dans les urnes comme en 1998, 2003 et 2005. C’est l’angoisse de perdre définitivement le pouvoir qui occasionne cette agitation au sommet de l’Etat. Ce à quoi se déploient activement becs et ongles certains ministres-vautours du gouvernement « d’union nationale », sans aucune retenue, ni discrétion, en se substituant à la Commission Electorale Nationale Indépendante pour négocier par-ci et par-là, le matériel électoral mal en point, contre l’avis des Experts électoraux et les membres de la CENI.

Et pourtant, lors des assises de Ouagadougou qui ont accouché de l’accord politique global signé en Août 2006 à Lomé, le pouvoir dictatorial RPT avait ramené toutes les discussions autour de la tenue des élections législatives libres, démocratiques, transparentes, « acceptables par tous », comme le recommandaient les 22 engagements souscrits par le dictateur Eyadema le 14 avril 2004 à Bruxelles auprès de l’Union Européenne, en vue de la reprise de la coopération interrompue depuis 1993.

Les autres questions, aussi fondamentales que cruciales au sujet de l’Etat de droit et la démocratie, s’agissant de la « refonte du cadre électoral » visant l’ensemble des échéances électorales au Togo, y compris les présidentielles, ont été renvoyées à la période post- législatives 2007. Ainsi, le premier ministre du gouvernement dit « d’union nationale », privé du retour à la constitution de 1992 qui aurait du légitimer toute l’action gouvernementale, se retrouve sans feuille de route pour préparer clopin-clopant, les élections législatives.

A qui la faute des reports successifs du scrutin annoncé d’abord pour juin 2007 par Faure Gnassingbé de façon arbitraire, puis en Août par la CENI, que chacun sait, pris en otage par le système clanique RPT ? Voterons-nous en septembre ? Novembre ? Décembre ? Janvier 2008 ? Ou jamais ?

Les Togolais déçus, abasourdis, et époustouflés, observent avec amertume, la manière barbare de ces aventuriers incompétents qui sont aux affaires dans notre pays grâce à la fraude électorale et la répression de masses. Des gens mal intentionnés qui fonctionnent dans la pure opacité, le mensonge, l’arbitraire et la provocation : tels sont les agissements de Monsieur Bawara, sous fifre de la famille Gnassingbé, dont l’action au sein du gouvernement n’est rien d’autre que la mise en place du sabotage du processus électoral en cours, dont le mot d’ordre fut « le Consensus », devenu caduc depuis lors, dans le vocabulaire des agitateurs Faure-Bawara.

Hier à Ouagadougou, dès lors que le dialogue inter Togolais fut-il à peine lancé, on s’est aperçut que le Pouvoir dictatorial RPT avait engagé les discussions exclusivement autour des 22 engagements en vue des législatives en 2007, et n’entend pas revenir sur les présidentielles de 2005 volées au peuple togolais dont les conséquences sont 1500 morts et plus de 40.000 réfugiés au Bénin et au Ghana.

Ce pouvoir croyait disposer du temps politiquement utile pour revenir à la charge en 2007, afin de finaliser sa forfaiture, c’est-à-dire, acheter certains partis politiques par l’appât alimentaire, et détruire d’autres dont l’UFC en l’occurrence, en la fragilisant par la stratégie du débauchage de ses membres exécutifs. En parlant de « revendications fantaisistes », s’agissant de l’UFC au dernier congrès du RPT, Faure Gnassingbé reconnaissait par la même occasion, l’échec de sa manœuvre, car les personnalités débauchées n’ont eu aucun impacte politique sur le parti, ni son dynamise et sa popularité. Monsieur Debbasch, juriste-aventurier de passage au Togo, ne saura ébranler par ses conseils farfelus, l’aspiration du peuple Togolais à l’Etat de droit et la démocratie. C’est sous le pseudonyme de « kofi Souza », personnage étrange que personne n’a jamais rencontré au Togo, que se joue de plus belle, la plume de la duplicité du pouvoir RPT.

L’UFC s’en sort plus que jamais renforcée dans son combat politique, la preuve en est l’énorme plébiscite de la population lors de la récente tournée de son président national à travers le Togo, qui laisse supposer un raz de marée nationalistes à l’assemblée nationale comme en 1958. En refusant de siéger au gouvernement d’union nationale à n’importe quel prix et dans n’importe quelle condition, le parti de Gilchrist Olympio a choisi la fidélité au combat et au peuple togolais meurtri et blessé dans son âme, plutôt que de privilégier la politique de l’alimentaire, qui est une vision politique à cout terme, dont les désillusions sont souvent dramatiques pour ceux qui l’incarnent. C’est au nom de ce choix stratégique que les populations sont sorties nombreuses à Kpalimé, Sokodé, Dapango, Mango et d’autres villes du Togo. C’est au nom de ce constat que les élections législatives à venir sont devenues une équation compliquée, une vraie problématique pour le pouvoir qui se déploie à entraver les travaux de la CENI.

Ainsi, on se rend compte que ce pouvoir dictatorial, pressé hier pour aller aux urnes, devient aujourd’hui inquiet en trainant les pas, et en freinant le cours normal du déroulement des opérations pré-électorales par des problèmes inutiles : à savoir emprunter des kits au lieu de les acheter, confectionner des cartes d’électeurs sans photo au lieu d’ajouter des photos pour identifier l’électeur, les provocations de Monsieur Bawara sur les antennes des radios et télévisions, en débitant des sottises qui reflètent en réalité la nature odieuse du personnage, alors même qu’en tant que membre du gouvernement, il est lié par le code de bonne conduite régissant l’accord politique global.
La façon dont ce débutant en politique gère ses sorties médiatiques de bas étage, nous rappelle étrangement un autre néophyte de son parti, ancien ministre des affaires étrangères du dictateur père lors des assises de Colmar, juste après les massacres de la lagune de Bè. Il a été en son temps, aussi médiatiquement tapageur que Bawara, mais il est aujourd’hui tombé en disgrâce comme un malpropre pour service rendu au clan.

Aussi, notons-nous que ce pouvoir dictatorial qui a toujours craint le rendez-vous des urnes, car, n’ayant jamais gagné d’élections depuis le coup d’Etat de 1967 qui a imposé le dictateur Eyadema à la tête de l’Etat Togolais, n’a nullement l’intention de jouer le jeu transparent du suffrage universel comme au Ghana, au Bénin ou au Sénégal. Comment pourra-t-il croire subitement qu’il remporterait la majorité des sièges à l’assemblée nationale ? Même en faisant alliance avec certains partis politiques, laquelle alliance les discréditerait tous aux yeux des Togolais.

La politique chiraquienne de la France étant basée sur des fondements amicaux à l’égard des dictateurs africains dont le Général-Président Eyadema « l’ami personnel » décédé le 5 février 2005, il n’est pas sûr que Nicolas Sarkozy, l’actuel locataire de l’Elysée, alors président de l’UMP en 2005, qui avait qualifié les présidentielles d’Avril 2005 au Togo de « parodie d’élection », suive la même politique que son prédécesseur Corrézien dans l’Hexagone. Le très « gélatineux » Louis Michel, commissaire européen à l’action humanitaire, qui manque de réalisme à l’égard de l’Afrique, devrait penser à sa retraite comme ses amis Chirac et De Bonnecorse.

Compte tenue de la nouvelle configuration géopolitique mondiale, la stratégie de répression postélectorale qui maintient le clan Gnassingbé au sommet de l’Etat contre le gré des Togolais depuis 1967, n’est plus forcément un pari gagnant pour le RPT, car le soulèvement de la population contre une nouvelle mascarade peut se révéler surprenante comme une déferlante en balayant tout l’Etat-Bandit du nord au sud. De plus, il n’est toujours pas dit que les militaires accepteraient continuellement de réprimer leurs concitoyens. Il viendra le temps où ils retourneront leurs armes contre ceux qui instrumentalisent leur institution à des fins personnelles, familiales, et claniques sans produire de résultats en les maintenant dans la précarité et la pauvreté. Les militaires togolais qui sont exposés au soleil, l’uniforme décoloré, le ventre vide, qui meurent de sida dans leur caserne où c’est l’hécatombe au quotidien, et endettés jusqu’au cou, tandis que leurs officiers sont au frais dans des voitures et maisons climatisées ne trouvent pas qu’ils ont touché le fond du gouffre pour réagir à l’avènement d’un ordre nouveau qui apportera la croissance économique et l’emploi aux Togolais.

Feront-ils les élections, surtout pour les perdre ? Bref, sont-ils prêts à accepter la défaite des urnes s’ils sont proprement battus ? Ou encore, feront-ils des élections libres démocratiques et transparentes au risque de les perdre ? Sachant que le peuple n’attend que cette occasion pour les remercier à jamais ?

Toute la question reste posée en ces termes, sans perdre de vue que le peuple togolais, lui seul, sait quand, où, et comment il en finira avec cette dictature qui n’a que trop duré.

Tido BRASSIER
Paris, le 27 juin 2007