29/03/2024

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Patrick Lawson : « Il n’y a que deux issues … »

Est-il possible de penser à une entrée du FRAC au gouvernement que veut former le Premier Ministre Gilbert Fossoun Houngbo ?

Ce n’est pas possible. Nous considérons que nous avons gagné les élections et Monsieur Faure Gnassingbé ne peut donc prétendre nommer un Premier Ministre qui fait des consultations pour rentrer au gouvernement. Il n’y a que deux issues, soit par les révolutions populaires pacifiques ponctuées de prières, le régime se rend compte de son impopularité et demande des négociations pour que Jean-Pierre Fabre redevienne le Président de la République et nous, nous formerons un gouvernement avec toutes les forces politiques qui aspirent au changement et la démocratisation du pays. Soit, faire une transition qui va aboutir sur un partage de pouvoir intégral afin de réaliser les réformes institutionnelles et constitutionnelles, restées en friche.

Et quelle sera la durée de vie de cette transition ?

C’est à nous d’en discuter et d’en décider à base d’un consensus politique. Vous devrez remarquer qu’aucune réforme n’a été faite et il faudra qu’un véritable programme soit lancé avec la confiance du peuple togolais pour remettre tout le pays en chantier. Et pour les autres élections qui s’annoncent, ils risquent de n’avoir que des accompagnateurs parce que nous n’allons pas nous y engager, surtout avec des institutions complètement dévoyées.

Pour la formation du gouvernement, le FRAC a-t-il déjà été concerté par le Premier ministre ?

Non ! Le Frac en tant que regroupement de partis politiques n’a pas été invité. Mais il fut souligné qu’il y a une invitation envoyée au départ au Président National de l’UFC, monsieur Gilchrist Olympio, intuitu personae. Mais, l’UFC n’a pas été invité. OBUTS et ADDI l’ont été et c’est plus tard que des invitations ont été envoyées à Alliance et au PSR.
Cela veut dire que OBUTS et tous les partis composant le FRAC sont unanimes à rejeter la proposer du ministre Gilbert Houngbo.
Exactement ! Dans les conditions actuelles, on ne peut pas être d’un gouvernement dont le Premier ministre est nommé par celui que nous contestons. Et aussi ce premier ministre a fait deux ans sans jamais arriver à poser la base des réformes.

Des observateurs indiquent l’entrée du FRAC où de l’UFC à ce gouvernement, c’est signer sa mort politique. Vous êtes d’avis ?

Je ne pense pas moins. Pour entrer dans ce gouvernement, il faut s’armer de toute la prudence nécessaire. Prétendre former un gouvernement d’union nationale, avec les caciques du RPT et le saupoudrage de l’opposition, l’UFC risque de finir comme les autres partis.

Vous pensez aux gouvernements d’union précédents d’Edem Kodjo, Me Yawovi Agboyibo et autres?

Ce sont des hommes de qualité. Ils avaient, sûrement, la volonté de transformer la vie des togolais mais le RPT ne leur a pas laissé la main libre.

Jusqu’à quand vont durer les mobilisations du FRAC ?

C’est devenu un refrain chez moi et je l’utilise à satiété même si je ne garde pas la paternité de ce terme : « la lutte populaire est invincible ». Nous avons reçu l’éducation de nos aïeux qui se sont battus pour l’émancipation du peuple togolais. Cela nous a fait retenir une leçon fondamentale : « il ne faut jamais se décourager, avancez dans votre conviction. Si cela vous apporte la mort, il y aura toujours un relais car ce que veut le peuple, c’est ce que veut Dieu ». Comprenez que nous mèneront la lutte jusqu’à la victoire finale.

Interview réalisée par Sylvio Combey