28/03/2024

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PETITION: France – Togo pour une politique respectueuse des peuples

[SURVIE->http://www.survie-france.org] “ Donner valeur de loi au devoir de sauver les vivants ”
210, rue Saint Martin 75003 PARIS
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Monsieur le Président,

Le peuple togolais subit la dictature du Général Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis plus de trente-cinq ans. Dans les années 1990, M. Eyadéma s’est opposé au processus de démocratisation pour se maintenir en place dans un climat de répression et de terreur.

Suite aux élections présidentielles truquées de 1993 et 1998, le Chef d’Etat togolais s’était engagé à respecter la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais le Parlement vient de supprimer cette disposition afin d’ouvrir la voix au dictateur pour le scrutin de 2003 dont sera probablement exclu Gilchrist Olympio, le principal opposant.

Le Ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin a récemment jugé « important que dans les prochaines échéances électorales togolaises, le jeu démocratique soit pleinement respecté » . Mais il a refusé de se prononcer sur la modification de la Constitution et sur la participation au scrutin de Gilchrist Olympio.

En 1963, la France a supervisé le coup d’Etat au cours duquel Sylvanus Olympio, premier président démocratiquement élu, a été assassiné. Par la suite, elle a été le principal soutien d’un régime ubuesque massivement rejeté par la population.

Notre pays ayant une lourde responsabilité dans la situation actuelle, nous demandons à ce que son action soit enfin conforme aux valeurs républicaines. Dans ce sens, nous appelons les autorités françaises à clarifier leur position sur le scrutin de 2003 et à faire comprendre au président togolais qu’elles ne cautionneront pas un nouveau coup de force.

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Prénom……………………………………………………
Adresse…………………………………………………..
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Signature

Pétition à retourner à Survie jusqu’au 15 février, 210 rue Saint Martin 75003 PARIS

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POURQUOI CETTE PETITION ?

Ancienne colonie française, le Togo (capitale Lomé) est dirigé par le général Gnassingbé Eyadéma depuis 1967, un triste record de longévité pour cette dictature amie de la « France ».

Le meurtre « fondateur » du Premier Président élu démocratiquement
Le Togo accède à l’indépendance en 1960. Sylvanus Olympio est élu Président de cette jeune République. Ce résultat contrarie les autorités françaises qui soutenaient un autre candidat, Nicolas Grunitzky. De plus, le nouveau gouvernement cherche à s’émanciper de la tutelle de l’ex-métropole… La réaction ne se fera pas attendre !

Le 13 janvier 1963, des militaires franco-togolais rentrés de la guerre d’Algérie font un putsch au cours duquel l’un d’entre eux, le sergent Eyadéma, assassine Sylvanus Olympio. Comme le démontreront plusieurs enquêtes , le coup d’Etat a été organisé sur place par l’ambassadeur de France et le responsable des services secrets français.

Quatre décennies de complicité avec la dictature
Après cet assassinat, Nicolas Grunitzky devient naturellement président, pour une courte période cependant. Eyadéma est, déjà, l’homme fort du régime. Avec l’aval de Paris, il décide de renverser Grunitzky et passe à l’acte le… 13 janvier 1967.

Ainsi le meurtrier putschiste est-il devenu président. Il règne depuis lors sur le Togo avec une armée surdimensionnée. Il bénéficie de l’appui de la France pour asseoir son pouvoir : soutien militaire, dévoiement de l’aide publique pour des projets servant les intérêts du clan au pouvoir, complicité dans le détournement de la rente des matières premières (le Togo est notamment producteur de phosphates), soutien diplomatique…

Les années 1990 ou la restauration autoritaire d’un régime aux abois
En 1991, le peuple togolais descendu dans la rue contraint Eyadéma à accepter la tenue d’une Conférence nationale démocratique. Mais la trêve sera brève : le Chef de l’Etat, toujours entouré de conseillers français, reprend les rênes du pays dans un climat de terreur et de violences. Malgré la résistance massive de la population, Eyadéma prolonge sa présence au pouvoir. Il organise des élections présidentielles truquées en 1993 puis en 1998, où le ministère de l’Intérieur interrompt le dépouillement des bulletins et le proclame vainqueur.
En mai 1999, Amnesty International publie un rapport accablant qui suscite la colère d’Eyadéma , notamment parce qu’il dénonce plus de cent exécutions extrajudiciaires commises par le régime. En juillet de la même année, Jacques Chirac de passage au Togo prend fait et cause pour le dictateur en déclarant, au sujet de l’enquête d’Amnesty International, qu’il s’agit « dans une certaine mesure, d’une opération de manipulation ».

2003 verra-t-il enfin la France cesser son soutien à la dictature ?
Le Togo est actuellement au fond du gouffre. L’initiative économique est étouffée par le climat politique et tout ce que le pays compte de forces vives tente de se forger un avenir meilleur à l’étranger. Les Togolais n’en peuvent plus d’attendre le départ de leur oppresseur dans un pays en ruine et soumis à l’arbitraire.

Face à la vague de protestation interne et externe qui avait suivi la pseudo-élection de 1998, M. Eyadéma avait promis de respecter la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais le parlement togolais, dominé par ses partisans, vient d’amender la Constitution pour supprimer cet obstacle.

La population togolaise a compris que, sans le soutien de la France, elle aurait déjà pu contraindre le dictateur à prendre sa retraite. Depuis plusieurs années déjà, des slogans anti-français fleurissent sur les murs de la capitale et les journalistes indépendants condamnent la position de notre pays. Les autorités françaises vont-elles continuer, comme dans bien des cas en Afrique, à ridiculiser la « patrie des droits de l’Homme » ? L’intérêt de quelques clients privilégiés de la dictature va-t-il encore prédominer longtemps sur celui des populations ?

Il semblerait que l’exécutif français hésite actuellement sur la conduite à tenir par rapport au scrutin présidentiel de 2003. C’est le moment de lui faire savoir que nous exigeons que la politique menée en notre nom soit enfin conforme aux valeurs de la République.

En particulier Jacques Foccart, le chef tout puissant de la Cellule africaine de l’Elysée chargé par De Gaulle de garder les anciennes colonies sous influence française.
Cf. François-Xavier Verschave, La Françafrique, Stock, 1998, pp. 108-121.
Amnesty International, Togo, Etat de terreur, 5 mai 1999, 45 pages.
Assisté comme souvent de Maître Vergès, il attaque notamment Amnesty International devant les tribunaux togolais.

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