C’est la fraude généralisée dans le scrutin présidentiel qui a débuté ce dimanche matin au Togo à 6h30 (locales et GMT), pour environ 3,2 millions d’électeurs inscrits. Ils étaient appelés à voter dans 5296 bureaux à travers le pays. Il s’agit d’une élection à un tour avec un bulletin unique où figurent les noms et photos des six candidats.
Trois candidats de l’opposition ( Akitani, Péré et Agboyibor) étaient donnés largement en tête dans les intentions de votes. Mais c’est une fraude d’une grande ampleur qui est constatée dans tous les bureaux de vote du pays. Tous les candidats de l’opposition dénoncent cette mascarade et ces bourrages d’urnes constatés à l’ouverture des bureaux. A Lomé, les électeurs se sont rendus très nombreux dans les bureaux de vote dès 6h30 (locales et GMT). Le premier constat fait par les électeurs et les journalistes sur place est l’ampleur des mécanismes de fraudes mis en place par les autorités togolaises. « il n’y a pas suffisamment de bulletins de votes dans les bureaux, pour 1345 inscrits, il n y a que 600 bulletins de disponibles » constate Koffi, un scrutateur du CAR. A l’entrée, un représentant de l’UCF fait le siége, on lui refuse le contrôle du déroulement du scrutin, il a été récusé par le responsable du bureau de vote à la solde d’Eyadéma ; c’est le cas dans plus de la moitié du pays. A Tsévié et à Blitta, des échauffourées entre les forces de l’ordre et les électeurs ont fait plusieurs blessés et 3 morts ; les électeurs exigeaient que l’on vide les urnes bourrées d’avance avant de procéder à leur vote.
Selon un militaire de la garnison d’Afangnan dans le Yoto, 420 bulletins de vote en faveur de Bob Akitani ont été brûlés et substitués en faveur du dictateur Eyadéma lors du vote des militaires de la garnison, jeudi dernier. A Sokodé, les bureaux de vote ont été fermés avant l’heure, par manque de bulletins. L’affluence était importante et exceptionnelle mais les opérations de vote semblent se dérouler dans la confusion, il manque, dans plusieurs bureaux de vote, du matériel électoral (urnes et bulletins). De nombreuses personnes inscrites sur les listes ne peuvent voter faute d’avoir pu retirer leurs cartes d’électeur. « Ca se passe mal, bourrage d’urnes, rétention de cartes d’électeurs » nos sympathisants subissent des intimidations dans certaines préfectures à l’intérieur du pays » a commenté Jean-Pierre Fabre, responsable de campagne de l’UFC. Des observateurs locaux en visite dans plusieurs bureaux de vote dans le pays nous font part de bourrages d‘urnes, du manque de représentants des candidats de l’opposition et des intimidations des électeurs par les forces de l’ordre ou des représentants des administrations locales.
Tous les candidats de l’opposition sont entrés en conclave pour déterminer leur stratégie et leur position face à cette fraude d’une ampleur inégalée. A cette heure, le plus étonnant est le silence complice des observateurs invités par les autorités togolaises.
La rédaction letogolais.com
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