Communiqué de presse
Paris, le 13 novembre 2003
Procès Elf : derrière « l’enrichissement personnel », la Françafrique aux oubliettes
Que les Le Floch, Sirven ou Tarallo aient détourné de l’argent public (celui d’une compagnie nationale) à des fins personnelles n’est pas un mystère. Qu’ils aient été condamnés à ce titre n’est que justice.
Mais les 697 pages du jugement de « l’affaire Elf », après un procès bien bordé,
visent surtout à marteler une leçon : puisqu’il s’agit d’enrichissement personnel, il ne s’agit aussi que de dérives personnelles, et non d’un gigantesque système de corruption.
Les propos du président du tribunal envers André Tarallo, le Monsieur Afrique d’Elf, sont à cet égard explicites : il aurait pour circonstance atténuante de s’être seulement « fourvoyé sur la fin de [sa] carrière. »
Le pillage criminel et systématique de l’Afrique pendant trois décennies, par ce
pivot de la Françafrique, non seulement n’est pas dénoncé, mais intervient plutôt en faveur du condamné, félicité implicitement d’avoir mené une carrière exemplaire au service de l’intérêt national français.
Il fallait passer à la trappe tout un système de grande corruption, qui a fait des millions de victimes en stimulant les guerres et détruisant les biens publics.
Français, conservez votre bonne conscience, seul votre argent a été escamoté par
quelques égarés.
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