4ème CONGRES DU CONSEIL MONDIAL DE LA DIASPORA TOGOLAISE – CMDT –
26 et 27 novembre 2016
« Le Togo notre bien commun à tous, Unité de la Diaspora et Diversité d’actions «
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Allocution de RANDOLPH Ati
Monsieur le Coordinateur général du Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise,
Mesdames et Messieurs les membres de diverses associations, divers mouvements et partis politiques,
Honorables invités, Chers compatriotes de la Diaspora !
Monsieur le Coordinateur général, ma présence ici est non seulement un devoir patriotique de répondre à votre invitation à participer au 4ème congrès du CMDT, mais elle est aussi un réel et intense plaisir de me retrouver parmi nos compatriotes venus de tous horizons pour échanger nos idées, renforcer nos liens fraternels et nos liens militants pour la bonne cause.
Je voudrais saisir cette occasion pour renouveler mes sincères remerciements au Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise, aux autres mouvements et partis politiques nationaux, à tous les compatriotes, aux organisations de défense des droits de l’homme, aux démocrates panafricains et aux démocrates des autres régions du monde dont les efforts conjugués ont permis mon récent élargissement des geôles ténébreuses de la dictature qui sévit depuis bientôt 50 ans au Togo , cette dictature ayant transformé notre pays en une vaste prison à ciel ouvert.
J’ai choisi de venir m’exprimer aujourd’hui car des esprits malveillants pourraient donner une interprétation erronée si je gardais le silence ou si je n’assistais pas à ce congrès. J’ai aussi décidé de venir rencontrer celles et ceux de la diaspora qui ne me connaissaient pas du tout et qui, pourtant, sans ménager leurs efforts, ont contribué à ma libération. Merci à vous tous!
Aussi voudrais-je demander à cette auguste assemblée une attention soutenue à ce que je vais dire qui se situera dans le cadre de la défense des droits de l’homme et des peuples à disposer d’eux-mêmes, cela implique naturellement le droit d’avoir un chez-soi propre c’est-à-dire une nation propre, souveraine, et le droit des peuples à choisir librement leurs dirigeants sans ingérence étrangère et sans fraudes électorales.
Si, sur une population togolaise estimée à 7,5 millions de personnes en 2015, environ 2 millions de Togolaises et de Togolais ont choisi, souvent malgré eux, de vivre à l’extérieur de leur pays, c’est pour de nombreuses raisons que je n’aurai pas le temps de développer ici mais qui ont toutes un tronc commun dont la racine est la dictature militaire et fasciste instaurée par Eyadéma Gnassingbé au lendemain de son deuxième coup d’Etat dans notre pays avec l’appui inconditionnel des colonisateurs d’hier. Ce régime, devenu dynastique à la mort de son fondateur en février 2005, est le créateur des désastres et l’origine de tous les maux dont souffre notre peuple.
La transmission héréditaire du pouvoir à l’un de ses fils, soutenu par le président français Jacques Chirac, a été une catastrophe humanitaire, un holocauste ayant provoqué au moins 2000 morts, 5000 blessés et 50000 réfugiés en 2005. Tout ceci en toute impunité !
Monsieur le Coordinateur général et Chers Congressistes,
Avant de poursuivre mon exposé, je voudrais souhaiter ici une pleine réussite au 4ème Congrès du Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise qui se réunit autour de ce qui est notre Bien Commun à tous, qui nous a été légué par nos Aïeux et que nous devrions tous chérir : le TOGO. Nos Aïeux étaient vertueux, capables et accomplissaient des choses grandioses ; ils surpassaient en tous points les modèles que la colonisation voulait nous imposer en Afrique. Ils vivaient dans l’abondance, la plénitude, en harmonie avec l’univers parce qu’ils connaissaient et respectaient les lois célestes qui gouvernent la Terre.
Soucieux de notre avenir au moment de notre indépendance, ils nous révélèrent notre hymne national « la Terre de nos Aïeux « et nos armoiries qui sont les caractéristiques de l’âme collective de notre peuple. A travers ces deux joyaux, ils nous donnèrent le salut, ils nous indiquèrent la voie vertueuse à suivre en intégrant en nous la force, la vigilance et la noblesse des lions pour être exaltés par Dieu afin de devenir l’Or de l’humanité pour accomplir des choses grandioses dont la construction de la grande et nouvelle Humanité qui connaîtra la félicité et la liberté.
En tenant compte de la richesse de son sous-sol et du potentiel de ses ressources agricoles, notre pays, doté d’une bonne gouvernance, était destiné à connaître un avenir radieux et heureux. N’était-il pas considéré comme une Musterkolonie « colonie modèle » c’est-à-dire qu’il se suffisait à lui-même et comme la Suisse de l’Afrique jusqu’en 1970?
Hélas ! Eyadéma Gnassingbé, accédant au pouvoir avec l’appui de la France renforcé plus tard par le soutien de la mafia internationale, a fait main basse sur le Togo et a précipité ce pays dans le groupe des PPTE c’est-à-dire Pays Pauvres très Endettés. Il est mort officiellement le 5 février 2005, laissant le pays exsangue et déchiré.
Monsieur le Coordinateur général et Chers Congressistes, permettez-moi de citer ici un extrait du livre de Gilles Labarthe intitulé » Le Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux » pour décrire l’impasse tragique dans laquelle se trouve notre pays jusqu’au jour d’aujourd’hui : « Depuis le coup d’Etat militaire qui a suivi la mort de Gnassingbé Eyadéma, le pays n’a pu digérer le lourd héritage d’une longue dictature, instaurée puis soutenue à bout de bras par la France, en premier lieu. Le toilettage politique d’avril 2012 ne fait pas illusion : »Le problème du Togo, ce n’est pas que la mafia soit au pouvoir, car la mafia est le pouvoir. » Le même système continue de truquer les élections, de réprimer les populations, d’orchestrer les divisions. Il ne pourra disparaître que si les relais et les appuis internationaux se retirent du Pays. »
La France ne l’entend pas de cette oreille ! Elle veut plutôt renforcer son soutien indéfectible et inconditionnel qu’elle a toujours accordé à cette vieille dictature mafieuse. Lors de sa récente visite dans notre pays, le locataire de Matignon a déclaré : « Le Togo change, il change dans le bon sens. La France croit au Togo et la France veut une relation plus forte avec le Togo.»
Il faut vraiment souffrir d’une forte myopie ou être de mauvaise foi pour ne pas voir le sens réel de ce changement et être frappé d’amnésie pour ne pas constater la similitude qu’il y a entre le régime togolais et la dictature franquiste que ses parents avaient d’abord combattue en Espagne avant de trouver refuge en France.
Comme nous en sommes convaincus, chers compatriotes, le changement ne peut provenir (venir) que de nous- mêmes car c’est nous qui souffrons des affres de ce mal cinquantenaire et de la torture. La dictature est fondamentalement contre la nature de l’homme ; elle n’est que ruine de l’âme car elle pervertit la conscience humaine et la guide sur un mauvais chemin.
Notre lutte pour la liberté et le respect des droits de l’homme et du peuple togolais a une durée aussi longue que la dictature qu’elle combat. Pourquoi est-elle restée infructueuse, malgré quelques avancées démocratiques, jusqu’à maintenant ? Nous portons tous une responsabilité collective de cet insuccès, mais chacun à des niveaux différents. Beaucoup ont poussé le courant dans le même sens. Beaucoup aussi, méconnaissant la nature réelle d’une dictature, ses stratégies et ses méthodes, ont été trompés par elle.
Toute dictature est de nature démoniaque et est marquée du sceau de la bête. La nôtre ne fait pas exception. L’esprit qui l’anime est un esprit malin, un esprit diviseur, un esprit qui divise pour mieux assoir son pouvoir pervers afin de régner durablement, faire que les citoyens coexistent sans jamais être ensemble et qu’ils deviennent des marionnettes. La dictature développe sciemment les bas instincts de l’être humain c’est-à-dire le comportement, les émotions et les sentiments négatifs tels que le mensonge, la dissimulation, la jalousie, la haine, la colère, la peur, la crainte, la délation, la trahison, la corruption, la luxure, la vie de débauche, la perte de la honte, les détournements des deniers publics, l’enrichissement illicite, l’appât du gain facile etc. Ce qui a pour effet de détruire le tissu social, la culture, les traditions et finalement la moralité du peuple chute considérablement.. L’homme devient alors fragile, vulnérable, docile, facile à manipuler ; il confond le mal et le bien. Un tel homme est dans la confusion ; il est empoisonné mentalement et baigne désormais dans la culture du parti dictatorial sans même s’en rendre compte.
Le régime RPT-UNIR est prêt à tout faire pour garder le pouvoir. Il n’hésite pas à réprimer brutalement la population, à ordonner régulièrement des crimes sacrificiels et à faire des orgies démoniaques. Il n’hésite pas non plus à truquer les élections avec la complicité de ses souteneurs. Il est marqué du sceau de la bête ! Il génère le mal ! Et, par conséquent, il sera détruit ! Détruit par la main divine !
Chers Compatriotes ! Dans nos traditions et dans les religions il est admis que le bien est rétribué par le bien et le mal par le mal. Nul n’échappe à cette règle divine ! La rétribution est en marche ! Nous avons vu comment le fondateur du régime, certains de ses barrons, certains serviteurs zélés, certains militaires, des traîtres et des délateurs ont terminé lamentablement ou tragiquement leur vie ou encore sont subitement et gravement tombés malades. Ce que nous ne voyons pas c’est que leurs âmes ont rejoint pour l’éternité le repaire des démons, l’enfer !
Tous ceux qui servent, soutiennent le régime, se laissent corrompre, prennent de l’argent, participent aux fraudes électorales n’ont qu’à bien, bien réfléchir…La rétribution divine n’épargne personne ! C’est pourquoi les militants du RPT-UNIR devraient démissionner de ce parti, avant sa destruction, pour garantir leur sécurité et leur avenir en optant pour le bien, pour la vertu.
Que devons-nous faire ? Notre pays est en faillite ! Il est devenu la plaque tournante de toutes sortes de trafics dont celui de la drogue et le blanchiment d’argent. Nous ne pouvons pas rester dans l’apathie, l’impuissance, le découragement et voir notre pays sombrer dans les profondeurs abyssales du néant. Nous ne pouvons pas tomber dans l’indifférence et voir la dictature assassiner la jeunesse dont les moins de 15 ans représentent environ 41% de la population. Un pays sans sa jeunesse est un pays à moitié enseveli ! La jeunesse est la sève vivifiante d’une nation. Elle incarne l’avenir et l’espérance.
Or notre jeunesse est sacrifiée, livrée pieds et poings liés à nos créanciers, aux trafiquants de drogue, à la prostitution. L’université du Bénin qui devrait être le temple de l’intelligence est le lieu où la raison est embastillée et régulièrement assiégée, sans vergogne, par la police, la gendarmerie et l’armée.
L’enseignement dans tout le pays est au rabais et Zémidjan est son aboutissement préféré.
L’opposition doit se ressaisir, se réorganiser, abandonner l’influence de la culture du parti dictatorial, cultiver l’esprit de rassemblement, sortir de la sentimentalité pour épouser la lucidité et la rationalité. L’opposition institutionnelle s’est embourbée dans des compromis et compromissions, dans le flou artistique, manque d’énergie, marche en zigzag . Cette marche n’est pas rassurante et ne peut aboutir à aucun coup d’éclat.
Selon moi, nous devrions puiser dans nos traditions l’art de la résistance et nous regrouper autour de notre hymne national, intégrer en nous la « Terre de nos Aïeux « et faire vibrer à l’unisson nos cœurs. Notre génie créateur se libérera et générera une très forte énergie qui renversera le rapport des forces en faveur du véritable changement afin de restaurer l’Etat de droit qui n’est que la première étape vers l’accomplissement de notre noble mission et de notre destin.
« Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? La nuit est longue, mais le jour vient !« La joie approche ! Comme le tonnerre, la Joie éclate aujourd’hui dans notre pays jusqu’aux confins de l’univers ! Le peuple exulte ! Notre âme collective, revitalisée et libérée, rit aux éclats et crie : enfin je respire !
De notre solide organisation, de notre solidarité sans faille et de notre ferme détermination, l’avènement de cet événement peut se produire aujourd’hui ou demain. J’offre au peuple et aux patriotes cette chanson dont j’ai composé le texte : Togo, la Joie approche. Puisse-t-elle devenir le chant de ralliement de toute l’opposition, de tout le peuple, et vibrer de Cinkassé à Sanvee-Condji !
On verra alors le Togo, tel un sphinx, renaître de ses cendres, on le verra se redresser !
Monsieur le Coordinateur général, honorables invités et chers Compatriotes de la Diaspora ! Malgré l’adversité à laquelle sont confrontés la plupart des exilés, nous avons le devoir historique d’accomplir l’exaltante tâche remplie par toute diaspora : la libération du foyer national !
Debout ! Citoyennes et Citoyens !
Nous sommes les Sans-voix,
Nous sommes le Togo profond,
Nous sommes la Jeunesse,
Nous sommes la Diaspora,
Nous sommes le Peuple,
Unis tous ensemble pour le bien de tous !
Nous sommes l’Arc-en-ciel de l’Espérance !
Vive le Togo Libre !
Vive la Liberté !
ABLODE !
Lien du chant des Patriotes : Togo, la joie approche !
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