Lors de sa visite officielle en septembre 2006 à Paris, une rencontre expéditive avec un service minimum de la part de l’Elysée et du Quai d’Orsay, Faure Gnassingbé, proposa la date du 24 juin 2007, pour la tenue des élections législatives au Togo. Rappelons qu’au moment où il faisait cette annonce, aux journalistes français sur le perron de l’Elysée, l’accord politique global à peine signé le 20 août 2006, n’était pas encore en œuvre, le premier ministre n’était pas encore nommé, le gouvernement dit d’union nationale pas encore constitué, ni les organes d’organisation des élections. Un énième coup de force de Faure Gnassingbé qui d’entrée manifeste ses intentions et prélude de la suite des imbroglios de l’APG.
Faure Gnassingbé démontre par la même occasion son mépris pour les engagements pris, l’opposition, le peuple et les intérêts de la nation togolaise. Son seul objectif est la préparation d’un système de fraude électorale infaillible. Pour preuve, l’emprunt des équipements (de recensement, d’édition de cartes électorales et de dépouillement des votes) usités lors des élections litigieuses en RDC, a été décidé unilatéralement par Faure Gnassingbé et non par la CENI. Après avoir eu à Ouaga, une caution politique sans faille de leaders de l’opposition en manque de conviction, Faure rêve d’une caution électronique pour valider ses fraudes électorales et fortifie son besoin de légitimité auprès de la communauté internationale.
En déclarant d’une façon unilatérale que les élections législatives auront lieu au Togo en juin 2007, soit dans un délai de 10 mois, alors qu’en avril 2007, c’est-à-dire, à deux mois des échéances, ni le recensement de la population en âge de voter, ni la confection du fichier électoral, et les nombreuses autres opérations pré-électorales n’ont encore démarré : il y a lieu de croire que le règlement juste et durable de notre crise est loin d’être la préoccupation de la junte militaire des Gnassingbé au Togo.
L’une des raisons qui justifie l’organisation de ses élections est avant tout, la pérennité de la dictature des Gnassingbé. La bataille est âpre entre Faure et Kpatcha Gnassingbé pour le contrôle absolu du pays. Les deux fréres veulent consolider le pouvoir législatif RPT avant de lancer leur troupe dans une guerre fratricide. C’est le clan des suisses (l’héritage) contre le clan des libanais (l’argent frais). L’arbitraire et le mensonge érigés en mode de gestion de l’Etat, sont encrés dans le fonctionnement de l’Etat-RPT hérité du dictateur Gnassingbé père depuis 1967, date à partir de laquelle l’Etat bandit a vu le jour au Togo à travers les assassinats politiques, le trafic des armes, la corruption, le blanchissement d’argent sale, les exécutions extrajudiciaires, les tortures, le pillage de l’économie nationale, bref la ruine du Togo.
L’autre raison est la complaisance de la communauté internationale à l’égard des « mafieux » et des dictateurs qu’ils imposent aux Etats africains. Jacques Chirac, le parrain de la Françafrique, par l’entremise de Louis Michel, le « sulfureux » commissaire européen à l’action humanitaire, fait toujours preuve d’une grande efficacité dans la mise en œuvre du pillage et de l’aliénation des potentats que sont devenus le Congo, la Cote d’Ivoire, la Guinée et le Togo. Prudent sur l’évolution et la nouvelle donne politique en France aprés l’ére chiraquienne, l’objectif est de consolider Faure Gnassingbé et les autres dictateurs africains.
Peu importe le destin des Togolais, Louis Michel et Jacques Chirac considèrent que l’accord signé à Ouaga sous la contrainte ou la cupidité et la date du 24 juin 2007 constituent en soi, un éteignoir suffisamment verrouillé pour museler la colère des togolais et une garantie infaillible pour masquer la réalité de l’impasse politique au Togo. Quelle petitesse ? Quand on sait que l’Allemagne et les autres démocraties européennes pensent tout le contraire……
La rédaction letogolais.com
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