29/03/2024

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Togo-Diaspora : Le rouge est à la mode dans la rue !

Les Togolais de l’extérieur ont définitivement choisi leur mode d’expression contre le pouvoir illégitime dans leur pays. Paris, Washington, Montréal, Munich et Bruxelles mais aussi d’autres villes d’Europe et des Etats-Unis sont devenues depuis quelques jours le théâtre d’immenses manifestations pour réclamer la démission sans délai de Faure Gnassingbé. Marches de protestation, sit-in, se multiplient sans relâche pour la réalisation d’un objectif devenu le dénominateur commun d’une diaspora décidée à contribuer activement à l’émergence d’un nouvel environnement politique au Togo.

Par Franck EKON.

Les itinéraires des manifestations, les communications délivrées au terme des parcours et les slogans des participants ne sont pas neutres. Tout est méticuleusement mis en œuvre pour que le message des togolais de la diaspora soit clair : Faure Gnassingbé, le fils du général Eyadéma doit quitter le pouvoir et restituer l’initiative du choix des dirigeants au peuple.
Une sorte de convergence spontanée semble s’être installée au cœur des discours et de la démarche des togolais qui vivent actuellement loin de leur pays. L’organisation des manifestations contre le coup d’état militaire dans leur pays est devenue ce par quoi le Togolais vivant en Europe ou aux Etats-Unis se singularise. Loin de se limiter aux grandes villes comme Paris Berlin ou Bruxelles, le syndrome de la mobilisation s’est rapidement propagé à d’autres contrées de moyennes importance avec à chaque fois le même engouement et une égale ferveur patriotique.

Marseille, Poitiers, Lille(France), Bremen, Siegen (Allemagne) ou encore Lund ne veulent pas être du reste. Le bruit des appels à manifester se répand comme une traînée de poudre dans la communauté des togolais vivant hors de leurs pays. La densité d’une telle mobilisation est inversement proportionnelle à la prudence dont font preuve ceux qui sont restés sur le terrain en raison de la terreur de masse pratiquée par le pouvoir togolais. Pour certains, l’urgence de manifester est si forte qu’elle transcende l’obstacle de la retenue dont on avait fini par faire la marque de fabrique des citoyens de ce pays. L’occupation de la rue pour la cause nationale permet non seulement d’attirer l’attention des pays d’accueil sur la gravité de la situation au Togo, mais aussi de consacrer la proximité existant entre les exilés et leurs compatriotes qui, en dépit des risques avérés maintiennent allumée la flamme de la résistance sur le terrain.

Devant l’ampleur des manifestations, un facteur explicatif, non moins essentiel, apparaît : ces adeptes de la communication par la rue sont persuadés que le théâtre des opérations ne se limite pas aux frontières nationales. Les relations (parfois contre-nature) développées par certaines capitales occidentales avec le régime dictatorial du Général Eyadéma et le soutien qu’elles lui ont apporté ne s’oublient pas si vite. Manifester dans certaines grandes rues parisiennes, c’est aussi dénoncer ce copinage honteux en même temps qu’appeler à une réorientation des rapports entre la France et le Togo par exemple. La teneur de certains slogans peut être suffisamment explicite pour s’en convaincre. Les Togolais veulent, en priorité, chasser Faure Gnassingbé d’un fauteuil présidentiel usurpé, soit ; mais ils ont aussi à cœur d’envoyer des signaux sans équivoque à ceux qui seraient tentés de lui servir de béquilles en Europe et ailleurs.

L’autre aspect intéressant de ces manifestations, c’est la fréquence avec laquelle elles sont organisées. Pour les membres de la communauté togolaise en Europe, au Canada et aux Etats-Unis, plus question d’accalmie ; le rendez-vous du week-end est devenu obligatoire pour les besoins de la cause. Maintenir la pression à tout prix s’impose désormais comme le leitmotiv d’une diaspora écartelée entre l’éloignement et le désir de prendre une part active à la libération du Togo des griffes d’un nouveau despotisme en perspective. Entre ces deux sentiments, c’est visiblement le second qui a, pour le moment, le dernier mot puisqu’à ce jour, « essoufflement » ou « lassitude » n’ont pas encore intégré le dictionnaire de ceux qui battent le pavé ici et là.

Au regard du nombre d’appels à manifester foisonnent sur les sites internet, la mobilisation n’est pas près de retomber.

La rédaction letogolais.com