24/04/2024

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Togo-Election FTF: Mettre hors jeu les ennemis du football togolais

Il est venu l’heure de prendre un nouveau départ après les turpitudes de Rock Balakiyem Gnassingbé et de « sa » Fédération. Il est venu l’heure de mettre hors jeu ceux qui immolent les intérêts du football togolais pour leur profit et prestige personnels ; il est temps de laisser définitivement sur la touche, plutôt au vestiaire les approximations, les improvisations érigées en méthode, la démagogie exacerbée, l’arrogance démesurée, la défiance et l’orgueil, des vices qui ont cloué le football togolais au pilori et l’ont poussé dans le déshonneur sur le plan national et international.

Les élections à la FTF, le match de l’avenir

L’enjeu est de taille. Plus qu’une élection, il s’agit d’un tournant, un match décisif car le football togolais a besoin d’une catharsis, que dis-je, d’un coup de bistouri pour une opération esthétique d’envergue. Remodeler le visage défiguré et sali de cette instance dirigeante du football togolais est plus que tout fondamental pour renouer avec la fierté des Togolais autour de leurs Eperviers National.

Le profil et les défis du futur Président

Le futur capitaine du bateau du football togolais doit posséder certaines potentialités. Il doit d’abord et avant tout aimer le football et être un visionnaire. Sa capacité et ses prédispositions pour une gestion, non pas unilatérale mais collégiale doivent être démontrées. Il doit être un homme de dialogue, un homme de contact facile. Le futur président doit être à même de rassembler et d’éloigner les démons de la division. Il va de soi que son passé et son engagement constitueront des références. Il devra :

* Redonner confiance au-delà de tout, et redorer le blason du football togolais en commençant par organiser la base. En tant que visionnaire, sa stratégie devra s’inscrire dans la durée et intégrer une dynamique nouvelle qui consistera à « fertiliser » le football à partir de la base. Des talents naissent et s’évanouissent trop au Togo à cause de l’insouciance et du défaut d’un cadre approprié pour réunifier les jeunes talents. Se faisant, les équipes cadette et junior disposeront d’un vivier de joueurs et partant les Eperviers seniors souffriront moins du départ ou de l’indisponibilité des « Grands ». Les efforts doivent être concentrés sur la réorganisation du championnat national pour le rendre plus compétitif sur le plan continental.

* Redonner confiance et faire en sorte que la « gestion militarisée » du football soit projetée dans un passé lointain, tel doit être le cheval de bataille de la future instance dirigeante. Le futur président doit insuffler un esprit d’équipe au sein des Eperviers et instaurer l’union sacrée. Les problèmes passés ont laissé des traces, créer des blessures, diviser les joueurs, semer la discorde au sein des personnalités œuvrant pour le football togolais, frustrer et embarrasser des médias et surtout décapiter le moral des supporters. Il importe donc de recoudre le tissu footbalistique profondément lézardé.

* Prendre à bord les jeunes joueurs togolais évoluant à l’étranger. Le désordre organisé par l’actuelle équipe de la FTF en désagrégation a fait fuir les jeunes talents qui préfèrent notamment jouer pour la France, leur pays d’adoption. Serge Gakpé qui vient de prolongé son contrat jusqu’à 2011 avec Monaco, Ayité Floyd avec Bordeaux, Sagbo Yannick avec Monaco, Tokplé Jonathan avec le Paris Saint Germain, Boukari Abdoul-Razak avec Châteauroux, Fiakuna Abdel Karim avec FC Istres, pour ne citer que ceux là, qui peuvent énormément apporter à la fois aux Eperviers Juniors et Seniors, ne sont visiblement pas encourager à rentrer dans le giron de l’équipe nationale mal gérée. Le défi consiste à mettre en place une politique qui s’articule autour de la séduction des jeunes à l’étranger.

* Améliorer les relations FTF-médias. Les journalistes notamment sportifs ne sont pas les ennemis du football. Toute autre approche est attentatoire à l’image du football. Cette amélioration se décline à travers la mise en place d’un cadre de coopération concerté et systématique avec « les chiens de garde » du football car c’est eux qui suivent de près l’évolution des joueurs, leur capacité, leurs potentialités et leurs possibles contribution à l’équipe de leur catégorie.

* Mettre en place une dynamique de coordination avec les sponsors – en rechercher d’autres – et fidéliser leur contribution aux équipes nationales – cadet, junior et senior – sur 5 ou 10 ans par exemple. Ainsi, ces équipes disposeront, pour les compétions auxquelles ces équipes participeront. Cette stratégie est une approche de solution au problème de prime qui n’empoisonne que trop notre football.

* Disposer d’un répertoire sur l’ensemble des joueurs togolais évoluant en D1 et à l’étranger et d’une sorte de baromètre qui retrace leur évolution dans leur club respectif. Cela permet de suivre les joueurs et de démontrer par la même occasion que l’instance dirigeante du football ne les oublie pas. L’actualisation journalière du site de la Fédération est ainsi capitale.

* Vivifier le milieu des écoles et académies de football au Togo. C’est un milieu non réglementé ou insuffisamment réglementé en tout cas. Le ministère des sports et la FTF doivent davantage unir leur efforts pour encadrer et renforcer les potentialités dont regorgent les académies de football.

Les turpitudes de Rock se retournent contre lui et ses acolytes

Il ne faut point se leurrer. L’équipe actuelle de la FTF a fait son temps. Rock peut s’enorgueillir d’avoir eu un bilan globalement positif à la tête de la Fédération mais on ne doit pas perdre de vue l’arrivée à maturité des Eperviers sous son règne. Indubitablement, il a bénéficié du travail fait en amont par ses prédécesseurs, fait rarement mis en exergue. Par ailleurs, il doit ce résultat à l’ensemble des acteurs de la vie sportive au Togo en commençant par les supporteurs, les médias, les sponsors et autres.

Malheureusement, de son piédestal et dans sa quête de puissance et d’intérêts personnels, Rock a non seulement mis en place une stratégie visant à écarté ces acteurs mais aussi une méthode de terreur destinée à les écraser littéralement, revêtu qu’il est de sa casquette d’officier des Forces Armées Togolaises, indication sérieuse, faudrait-il encore le rappeler dans le contexte du Togo, pour une liberté totale d’action couronnée d’une impunité totale au vu et au su l’appareil étatique. S’il en était autrement, les faits divers et autres comportements répréhensibles à répétition dont seul Rock a le secret, l’auraient déjà bouté hors des circuits de la Fédération. De la fameuse histoire de la voiture de commandement de la CAN 1998 ayant déstabilisé les Eperviers, au comble de l’irresponsabilité caractérisée de la Coupe du monde 2006 en Allemagne avec le feuilleton des primes, en passant par son manque chronique de vision à la CAN 2006 avec toujours des histoires de primes sans oublier sa tentative d’affaiblissement de certaines ligues de football et surtout sa gestion personnalisée et unilatérale de la Fédération. Que dire de ses agressions contre les médias sportives qui osent se prononcer sur sa gestion chaotique ? Son désamour pour le sport qu’il prétend aimer est ainsi révélé au grand jour. Si Rock aime vraiment le football en général et les Eperviers en particulier, il ne serait pas en course pour briguer encore le poste de présidence de la FTF. Mais puisque l’homme n’a pas horreur du ridicule et fidèle à sa réputation, il a encore, à un moment où ses actes se sont retournés contre lui, il se débattait tel un condamné à mort sur la potence, pour placer encore ses pions. Sans lui, croit-il dur comme fer, la FTF ne peut fonctionner. Sans lui, il faut une personne qui, non seulement lui ressemble mais aussi lui soit soumise, d’où sa tentative de pousser certaine personne à la tête de la FTF au cas où il ne pourrait pas se faire réélire. Ses efforts furent vains. Tout le monde connaît ses méthodes et ses pirouettes. Le football togolais est victime de ses ambitions personnelles outrancières. Encore faut-il que les électeurs mettent l’intérêt national au-dessous tout ce 9 janvier.

La responsabilité des électeurs

Selon les textes de la FTF, sont lecteurs les présidents des ligues et des clubs des deux premières divisions. Au nombre de 4,7 ils ont la lourde responsabilité de sortir le football togolais de la crise actuelle et de lui ouvrir les horizons de l’espoir. Ce privilège ressemble fort à une mission. Ils doivent l’assumer pleinement pour le bien du Togo et de son football.

Les Togolais sont dans l’attente d’un renouveau, d’un nouveau souffle, des hommes et des femmes qui ont le sens du travail et de l’honneur de leur pays. Espérons que le ciel ne tombera pas sous le football togolais le soir du 9 janvier. On croise tous les doigts. En tout cas, l’enjeu est certes fondamental mais l’après élection sera encore capital.

Par Marc YAO