29/03/2024

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Togo – France : Charles Debbash, Doyen de faculté déchu et mercenaire

Par BAS

Charles Dabbash avait, pendant plus d’une décennie, nié que les prestations qu’il délivrait à Lomé II généraient contre-parties en espèces sonnantes et trébuchantes. Il avait pris des allures de vierge effarouchée lorsqu’après les élections présidentielles de 1993, un article du journal Le Monde avait suggéré que ce n’est pas tout à fait bénévolement qu’il fait venir au Togo une association d’observateurs prétendument indépendants, laquelle avait bien sûr délivré un certificat de régularité. Le procès en diffamation qu’il avait intenté au quotidien Le Monde lui avait valu l’époque 1 franc de dommages et intérêt. 1 franc, le prix de l’honneur bafoué du Doyen Debbash.

L’homme était pourtant réputé intouchable à l’époque. Bardé d’appuis de toutes sortes dans les milieux politiques et judiciaires, il se vantait d’avoir enseigné le droit à une bonne partie des acteurs du monde judiciaire français et francophone et se croyait ainsi au dessus de la loi. Il a de ce fait fallu plus de dix années de procédure avant que justice ne soit rendue dans l’affaire de détournement d’héritage qui l’opposait à la famille du peintre Vasarely, plus de dix années de procédure avant qu’il ne soit condamné pour faux et abus de confiance.

C’est au cours de cette procédure que, pour justifier les sommes colossales trouvées sur les comptes luxembourgeois appartenant au Doyen Debbash, son avocat déclara que celles-ci n’avaient rien à voir avec l’affaire Vasarely mais constituaient des honoraires paerçus par son client au titre des conseils juridiques prodigués au Président du Togo.

L’affaire Elf aussi lèvera puis refermera précipitamment un coin du voile sur les flux financiers provenant de pays africains disposant d’immenses ressources pétrolières, mais dont la population vit sous le seuil de pauvreté.

La Togo n’as pas de ressources pétrolières certes, mais l’argent, issu de différents trafics (d’armes, de drogue, de fausse monnaie, de détournement de l’aide internationale) coule à fléau à Lomé II et à Pya et attire une nuée d’amis parmi lesquels des conseillers et instructeurs militaires, des agents de renseignement, conseillers juridiques, conseillers en communication, des médecins, des hommes d’affaires, des mafieux de tout poil, dont certains alimentent généreusement les caisses de partis politiques français toutes tendances confondues.

C’est ainsi que la politique africaine de la France est sous-traitée à des supplétifs qui forment la nouvelle génération de mercenaires de l’après Foccard. Ceci n’est peut-être pas tout à fait étranger à l’embarras que l’on note dans les prises de positions des autorités françaises, depuis l’annonce du décès du Général Gnassingbé Eyadéma. Les révélations des différents journaux sur les circonstances du tripatouillage constitutionnel du dimanche 6 février devraient gêner en haut lieu. Surtout après la déclaration de Jacques Chirac au sujet de son ami personnel. Et personne ne s’attend à ce que l’on dise autre chose au sujet des prestations de services du juriste français, à part que c’est une initiative personnelle qui n’engage que son auteur.

Pour l’heure, Charles Debbash est un mercenaire avéré, lui qui a réussi à transformer le coup d’Etat militaire du 5 février 2005, en coup d’Etat constitutionnel le lendemain. Pour des raisons similaires même si elles ne sont pas tout à fait identiques, Sir Mark Thatcher a été condamné en Afrique du Sud pour implication dans une tentative de coup d’Etat en Guinée Equatoriale. A la suite de cette condamnation, les parlementaires Britanniques ont demandé qu’il soit déchu de ses titres de noblesse.
Verra-t-on un jour en France, les parlementaires ou la justice engager une action contre la nouvelle génération de mercenaires à laquelle l’on sous-traite la politique africaine de la France?

En attendant, la troupe patrouille dans les rues de Lomé, au motif de protéger les Français résidant au Togo. Et l’on ne nous fera pas deux fois le coup d’évacuer les ressortissants français pour laisser les indigènes s’entretuer librement.

Car les multiples conseillers militaires du clan Eyadéma savent ce qu’ils ont aidé les milices du Général à semer dans les différents quartiers de Lomé; Ils savent aussi ce que les milices du RPT sont déterminés à faire, si le pouvoir devait échapper au clan Gnassingbé. Que nul ne fasse semblant d’ignorer la partie immergée de la paix et de la stabilité dont le Général et ses aficionados se vantent depuis des décennies. Paix des cimetières comme on l’a dit, paix des charniers dont la menace tient le peuple togolais en respect bien que au l’envie ne lui manque pas de descendre dans la rue pour revendiquer sa liberté confisquée.

Pour la diaspora africaine en France en tout cas, un nouvel impératif surgit désormais. Il nous faut nous battre ici et dès maintenant contre cette sorte de double peine que l’on nous inflige.

Tout citoyen et contribuable français doit également se battre à nos côtés contre cette gabegie par laquelle une partie de nos impôts est détournée pour combler, sous couvert d’aide au développement, des trous que les gouvernants ont contribué à créer en versant généreusement des honoraires à des mercenaires qui ont une mission et une seule, contribuer à pérenniser incurie et dictature, coûte que coûte.