Tandis que les hommes dits de « développement » se retrouvent en règle général, autour de leur conviction commune, pour bâtir un projet de société et un parti politique susceptible de porter et faire triompher les valeurs de la république, avant d’aller vers la conquête du pouvoir pour exercer leur savoir-faire, il faut noter que le dictateur Eyadema, à la différence des hommes d’Etat dont Sylvanus Olympio ou Nicolas Grunitzky, a plutôt parcouru le chemin inverse avant d’être rejoint par sa clique de tribalistes affamés.
En effet, après avoir perpétré son second coup d’Etat militaire contre Nicolas Grunitzky en 1967, coup d’Etat qui le porta au pouvoir durant 38 ans, le dictateur ne disposait pas de parti politique, ni de projet de société. L’homme ne savait sans doute pas comment exercer le pouvoir qu’il a capté dans le sang et la terreur grâce aux fusils, dès lors, il régentait d’une main de fer et sans concession, tous les domaines de la vie publique avec sa bande de corrompus.
Tout est bricolage et improvisation politique jusqu’en 1969, date de la création du RPT par le somnambule Edouard Kodjo qui fut le premier Secrétaire Générale de ce parti unique et parti d’Etat. Deux années de flottement au cours desquelles, toutes les libertés publiques sont interdites, les partis politiques sont dissouts, et l’information sévèrement contrôlée. Ces interdictions diverses vont se renforcer après 1969, pour se transformer en une véritable dictature permanente, le RPT est ainsi devenu un broyeur d’opposants politique et du peuple, une machine infernale d’exécution extrajudiciaire, de torture, d’emprisonnement à vie, de disparition, de chasse à l’homme et l’exil des Togolais pendant près de quarante années.
Au cours de ces quarante dernières années, non seulement les Togolais ont eu à déplorer des centaines de milliers de vies humaines, et près d’un million d’exilés vivant dans des conditions indécentes en Europe, en Amérique du nord et en Afrique, il s’agit surtout de l’inacceptable misère et pauvreté dans lesquelles tous les Togolais sans exclusive, vivent au quotidien chez eux, de Lomé à Dapango.
En l’absence de conviction politique et de projets de société, le RPT, préoccupé par la répression et sa survie aux affaires, a créé un climat malsain par lequel la corruption, la répression et la prédation des richesses nationales ont pris le pas sur la bonne gouvernance et la gestion du Togo.
En conséquence, l’économie nationale se retrouve dans le gouffre, les jeunes sans emploi et sans avenir, des entreprises d’Etat végétant dans la faillite financière, des infrastructures nationales déglinguées par l’usure et l’absence d’entretien.
Un système de santé le plus pourri au monde, une éducation nationale à l’abandon avec une jeunesse désœuvrée, une fonction publique à recrutement clanique et arbitraire sans passer par le concours national pour sélectionner les compétences.
Radios et télévisions publiques à la solde du régime despotique et du clan familial des Gnassingbé qui disposent de toute l’audience pour des informations mensongères, sans oublier la fabrication et l’usage du faux au plus haut sommet de l’Etat : faux diplômes, faux permis de conduire, utilisation des milices en lieu et place de la police nationale, fausse assemblée nationale, coup d’Etat militaire, création de sociétés fictives, trafic des armes, duplicité, diversions, bref, le vol et le mensonge érigés en mode de gouvernement et de gestion de l’Etat.
En parlant de « l’expertise dont disposait le RPT sur le terrain ? » lors du congrès d’investiture de ses candidats aux élections législatives, le très ridicule Grand-Expert du RPT Barry Moussa Barqué, devrait penser à l’expertise du rétablissement de l’eau courante et l’électricité, avant de promettre aux Togolais ce qu’ils n’ont jamais réalisé en 40 années d’exercice du pouvoir dans notre pays. Une véritable bande de rigolos ! ! ! Qui ont passé tout ce temps à danser l’animation politique à la gloire du timonier national.
IL CONVIENT D’EN FINIR AVEC CES PRATIQUES BARBARES ET CEUX QUI L’ONT INITIEES PENDANT 40 ANS
Si nous voulons demain pour notre pays, une économie nationale dynamique et solidaire, tenant compte de la croissance et l’emploi sur toute l’étendue du territoire national, avec un programme efficace de décentralisation au profit des 5 régions administratives du Togo, il faut appeler l’opposition radicale aux affaires dans notre pays.
Si nous voulons la fin de l’Etat-bandit, la fin de l’arbitraire et des pratiques mafieuses, la sanction doit être proportionnée dans les urnes par rapport aux actes posés pendant 40 années de régression politique et économique.
Si nous voulons la fin des répressions aveugles par les forces de l’ordre et de sécurité, ainsi que l’exil, les tortures, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions, et les emprisonnements à vie, il faut tourner radicalement la page de la dictature en optant pour une équipe totalement nouvelle qui se bat depuis belle lurette contre cette dictature et c’est possible.
Si nous voulons que nos frères exilés vivant dans la précarité en Europe, en Amérique du nord et en Afrique retournent au pays pour apporter leur expertise et compétence en participant à l’économie nationale, au développement et au débat politique, alors il faut créer les conditions de ce retour par un vote utile en faveur du changement radical.
Si nous voulons réellement lutter contre l’impunité en traduisant les criminels du peuple devant les tribunaux de la république, pour qu’ils répondent de leurs actes, c’est possible.
Si nous voulons que les ménages, les institutions, l’Etat, ainsi que les autres agents économiques se retrouvent dans le même circuit économique, dynamique, et non corrompu, pour créer des richesses nationales et l’emploi, c’est possible.
Si nous voulons que les variables économiques qui sont : la production, la consommation, l’emploi et le pouvoir d’achat se mettent au service de la créativité et de la libre entreprise des Togolais pour optimiser l’économie nationale au profit de tous les Togolais, c’est possible.
Si nous voulons un pouvoir d’achat nettement supérieur aux besoins de consommations des ménages pour permettre d’épargner, c’est possible, car l’épargne est nécessaire, voir indispensable pour l’investissement de nos entreprises.
Si nous voulons une réforme concrète et en profondeur de l’économie informelle qui brasse des millions de francs cfa tous les mois, et susceptible de créer des emplois réels, c’est possible.
Si nous voulons être compétitifs au sein de la concurrence internationale, s’agissant de nos exportations de café, cacao, coton, huile de palme, karité, phosphate etc. c’est possible.
Si nous souhaitons remettre l’industrie touristique Togolaise à l’endroit, en réhabilitant nos sites nationaux du lac Togo, du Mont Agou, le merveilleux paysage de Kpalimé, le village Tamberman etc. c’est possible grâce à votre vote en faveur du changement.
Si nous voulons que notre capital cesse d’être une poubelle à ciel ouvert, pour assainir l’environnement en créant des sociétés d’Etat pour la collecte, le tri et le traitement des ordures ménagères, ainsi qu’une réelle production et distribution d’eau potable et d’électricité aux profits de nos populations et l’économie nationale, c’est possible.
Si nous voulons une meilleure visibilité dans le sport Togolais, notamment au sein du football, pour assurer notre place dans les compétitions internationales et le respect des lois régissant les institutions sportives au niveau mondial, c’est possible.
Si nous voulons une éducation nationale, et un système de santé publique qui prennent en compte les problèmes de la jeunesse, ainsi que le besoin d’équipement des appareils de soins dans les hôpitaux, c’est possible.
Si nous voulons rattraper le niveau de vie des pays émergeants en Afrique tels que le Bénin et le Ghana voisins grâce à l’alternance, c’est aussi possible dès le 14 octobre 2007.
Enfin, si nous voulons que triomphent « les valeurs de liberté, de justice, de paix, de démocratie et l’Etat de droit dans l’intérêt de la nation toute entière » comme le disait le fils de Sylvanus Olympio lors du congrès pour l’investiture des candidats de l’UFC, le 30 août 2007 à Lomé, c’est possible à la condition de voter massivement pour une majorité absolue, voir écrasante à l’assemblée nationale comme en 1958, en veillant sur les urnes le 14 octobre 2007 dans tous les bureaux de votes du Togo.
Paris, le 18 septembre 2007
Par Tido BRASSIER
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