14/10/2024

Les actualités et informations générales sur le Togo

Togo : La résolution du « problème togolais » implique une véritable révolution

NON À L’EXPLOITATION ET À L’OPPRESSION DE L’HOMME TOGOLAIS PAR L’HOMME TOGOLAIS
Par Godwin Tété

« Quand on refuse on dit non » Ahmadou Kourouma

« Le Nègre a suffisamment pâti de cette pratique tant prisée de la supériorité raciale qui lui fut infligée par d’autres, pour ne point tolérer semblable présomption de la part des siens »
[Marcus Mosiah Aurelius Garvey, in « L’Afrique aux Africains », New York, 1920]

PROLOGUE

Paraphrasant le gigantesque intellectuel Karl Marx, j’ai déjà, plus d’une fois, abordé le thème ici repris [Cf. mon ouvrage « Peuples Africains, Prenons en main notre Destin ! » Ed. L’Harmattan, Paris, 2017, pp. 81-87] Mais la pédagogie s’avère être, quasiment, synonyme de répétition. De répétition jusqu’à se confondre, dans certains cas, avec la maïeutique de Socrate.
Voilà pourquoi il me plaît de reprendre ici ce sujet, en l’attaquant toutefois sous un angle légèrement différent du précédent. Lequel angle se conçoit comme suit.

I. LA RÉSOLUTION DU « PROBLÈME TOGOLAIS » IMPLIQUE UNE VÉRITABLE (!) RÉVOLUTION.

« Un problème bien posé est à moitié résolu » Francis Bacon


Il appert donc nécessaire, indispensable même, de poser correctement « le problème togolais », ou « l’affaire togolaise », ou encore « la question togolaise » – comme je le préfère personnellement.
À cet égard, le 27 avril 1958, sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, le Peuple togolais, notre Peuple choisit de tordre le cou définitivement à toutes formes d’impérialisme, de colonialisme, de néocolonialisme. Et il proclamera, le 27 avril 1960, sa souveraineté nationale et internationale.
Malheureusement parce que Sylvanus Olympio tenait à doter son pays d’une monnaie nationale authentiquement togolaise, le 13 janvier 1963, la Françafrique abattit le train dénommé « TOGO » et le coucha sur un flanc. Si donc nous voulons que ce train redémarre un jour, il faut bien le remettre sur les rails, puis procéder aux inéluctables réparations (!!!) induites.
Qui plus est, de fil en aiguille, et le néocolonialisme français aidant, le Togo se transforma en une colonie d’origine endogène, d’essence ethno-militaro-clanique des Gnassingbé. « La question togolaise », au jour d’aujourd’hui, se décline alors ainsi, comme dirait Frantz Fanon : « Sortir de la domination suppose une action de destruction du système de domination lui-même » [Godwin Tété]

II. QUE FAIRE DONC ?!

1. De ce qui précède, il ressort clairement que la résolution du « problème togolais » implique une véritable révolution populaire pacifique. À ce propos, Vladimir Ilitch Lénine, l’illustre stratège en la matière, nous a enseigné ceci : « Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire ». Et Amilcar Cabral de gloser à la « Conférence Tricontinentale » de La Havane en 1966 : « … s’il est vrai qu’une révolution peut échouer, même alimentée par des théories parfaitement conçues, personne n’a encore réalisé une révolution sans théorie révolutionnaire » [Cf. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine. Ed. La Découverte, Paris, 2017, p. 261].

2. Cependant, une fois l’incontournable nécessité de la théorie martelée, V. I. Lénine ajoute immédiatement ! : « Mais la pratique est supérieure à la théorie parce qu’elle nous met directement en contact avec la réalité ». Et le même Amilcar Cabral nous conseille judicieusement ! : « Ne pas avoir peur du peuple et l’amener à participer à toutes les décisions qui le concernent – telle est la condition fondamentale de la démocratie révolutionnaire que nous devons réaliser progressivement, en accord avec le développement de notre lutte et de notre vie » [« Mettre en pratique les principes du Parti », 1964. Cf. Saïd Bouamama, op. cit., p. 253].

3. À la veille de la Révolution bolchévique de 1917, réfugié en Suisse, V. I. Lénine se mit à réétudier « La Grande Logique » de Georg Wilhelm Friedrich von Hegel. À quelle fin ?! Pour se tonifier « la matière grise » !!! Alors, parvenu à un certain endroit de l’ouvrage, le célèbre leader révolutionnaire griffonne dans la marge : « L’âme vivante du marxisme, c’est l’analyse concrète, d’une situation concrète » [Cf. « Les cahiers philosophiques » de Vladimir Ilitch Lénine]. Une telle consigne, à mon humble avis, devrait constituer un Leitmotiv pour tout apprenti-révolutionnaire. Dans cet ordre d’idées, L’AUTO-CRITIQUE (!!!), NOS PROPRES FAIBLESSES, LE RÉAJUSTEMNT PERPÉTUEL (!!!) DE NOTRE STRATÉGIE ET DE NOS TACTIQUES, DEVRAIENT CONSTAMMENT (!!!) NOUS PRÉOCCUPER !
Voilà les raisons pour lesquelles, parlant de l’ignoble assassinat de Patrice Eméry Lumumba, Frantz Fanon nous dit : « Notre tort à nous, Africains, est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule mais ne se convertit pas » [Cf. Saïd Bouamama, op. cit., (p. 177].

4. Au cœur de « La Question togolaise » gît « La Question des « FAT » ». Oui ! En dernière instance, « LA QUESTION DES QUESTIONS » AU TOGO EST CELLE DITE DES « FORCES ARMÉES TOGOLAISES » (« FAT »). Dès lors, nous aurions dû consacrer à cette situation concrète, depuis longtemps déjà, une réflexion concrète, systémique !

5. En tout état de cause, s’il est exact que « la pratique est supérieure à la théorie parce qu’elle nous met directement en contact avec la réalité », il doit être également vrai que « Seule la lutte (pratique) libère » [Thomas Sankara]

6. Mais la lutte pratique, concrète, en vue d’abattre un régime politique cinquantenaire aussi vicié et vicieux que celui auquel nous sommes confrontés sur la Terre de nos Aïeux le Togo, me semble, pour le moins, difficile sans l’ « Union Patriotique Sacrée » de tous les fils et filles de notre nation. Certes, le grand révolutionnaire et homme d’action Léon Trotsky nous a appris que, dans des circonstances spécifiques, et « La Dialectique de la Nature » jouant son jeu naturel, la minorité qualitative devient plus puissante que la majorité quantitative. Néanmoins, il sied de rechercher toujours l’Union la plus large et la plus dense possible.
À ce sujet, Joël Bockaert recommande : « Lorsqu’on planifie une attaque, il est préférable d’avoir de nombreux soldats, des systèmes de communication efficaces pour coordonner son action, et deux objectifs majeurs : éliminer l’adversaire et survivre » [Cf. « La Communication du vivant ». Éd. Odile Jacob, Paris, 2017, p. 20].
Pour ce faire, il faut éviter de mélanger des éléments de factures hétérogènes ; il faut viser l’harmonie et non la cacophonie. De ce point de vue, lorsqu’à l’approche de la Révolution de 1917, la question se posa aux bolchéviques (= majoritaires) et menchéviques (= minoritaires), Vladimir Ilitch Lénine déclara : « Avant de nous unir et pour nous unir, il nous faut nous démarquer délibérément ! »
Oui ! Il convient de savoir qui est qui, qui veut quoi, qui fait quoi, qui poursuit – de facto – quel objectif réel. De toutes les façons, une Plate-Forme claire et nette s’impose, susceptible de servir de garde-fou à tout dérapage éventuel.

7. Enfin, s’agissant de la conception modernissime de la Démocratie, notre énergique Thomas Sankara, qui aura été immolé sur l’autel de sa Cause, nous en aura laissé la définition quasi exhaustive suivante, que le jeune et grand révolutionnaire a formulée comme ci-après : « La démocratie est le peuple avec toutes ses potentialités et sa force. Le bulletin de vote et un appareil électoral ne signifient pas, par eux-mêmes, qu’il existe une démocratie. Ceux qui organisent des élections de temps à autre, et ne se préoccupent du peuple qu’avant chaque acte électoral, n’ont pas un système réellement démocratique. (…) On ne peut concevoir la démocratie sans que le pouvoir, sous toutes ses formes, soit remis entre les mains du peuple, le pouvoir économique, militaire, politique, le pouvoir social et culturel » [In Gramma, La Havane (Cuba), août 1987, cité par Le Monde diplomatique n° 118 (spécial), août-septembre 2011, p. 55].

CONCLUSION

« Les grandes situations exigent des êtres qui soient à la hauteur. Elles finissent toujours par trouver de tels êtres. Quand tel est le cas, l’individu qui est à la hauteur s’appelle l’homme de la situation »
[Cf. Bertrand Vergely, Notre vie a un sens ! Ed. Albin Michel, Paris, 2019, p. 152]

ALORS, AUTHENTIQUES COMBATTANTS DE LA LIBERTÉ ORIGINAIRES DE TOUS LES COINS DU TOGO ET DE LA DIASPORA TOGOLAISE, UNISSONS-NOUS POUR LIQUIDER LE COLONIALISME ÉYADÉMAO-GNASSINGBÉEN LE PLUS TÔT POSSIBLE !

Paris, le 25 octobre 2019
Godwin Tété