20/04/2024

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Un football populaire mais mal encadré

PANAPRESS– 8 juin 2006 – Malgré la position enviable du Togo qui participe cette année pour la première fois à une phase finale de la Coupe du monde, le football, la discipline sportive la plus populaire et la plus pratiquée dans le pays, est très mal encadré, s’inquiètent à l’unanimité les techniciens locaux.
Depuis les indépendances, le football est demeuré amateur avec un championnat de football de première division animé par 16 équipes qui, faute de moyens, n’entraîne pas grand monde dans les tribunes.

La Fédération togolaise de football (FTF) chargée de promouvoir l’organisation du football dans le pays, n’a pas que des admirateurs, tant dans le cercle des spécialistes de la discipline que dans la presse. Improvisation, conflits de compétence et de leadership sont les écarts que l’on reproche le plus souvent à l’équipe dirigeante du football national.

« Nous avons en projet l’ouverture d’académies de football à Lomé, à Kpalimé (120 km au nord-ouest de Lomé) et à Sokodé (environ 350 km au nord de la capitale) », avait annoncé le président de la FTF, Rock Gnassingbé, lors d’une intervention à la télévision togolaise.

En fait, il existe dans le pays une dizaine de centres de formation de football qui, de l’avis du directeur de Cabinet du ministre de la Jeunesse et des Sports, Abotsi Adom, « sont créés de façon sauvage, sans aucune base légale ».

M. Adom s’élève par ailleurs contre le mercantilisme qui s’instaure dans ces centres où des promoteurs revendent aux clubs européens de jeunes footballeurs.

Au-delà de ces initiatives, la promotion de la discipline dans les quartiers de Lomé et dans les villes secondaires incombe à de « simples amoureux » du ballon rond qui, à travers diverses compétitions dotées de trophées et de modiques sommes d’argent, permettent à de jeunes talents cachés de s’exhiber, de se faire connaître, sans grand investissement de la Fédération dans leur épanouissement.

Dans le village de Masséda (environ 80 km à l’est de Lomé), un mécène, Tata Adaglo Avléssi, a investi ses propres moyens pour bâtir une équipe qui figure parmi celles de la Division 2 promues à la Division d’honneur pour la saison prochaine.

Tata Adaglo Avléssi entreprend la construction, sur fonds personnels, d’un stade de 10.000 places qui vient s’ajouter à une cité bâtie pour loger ses joueurs, après s’être illustrée par l’électrification de tout le village et l’ouverture de pistes pour désenclaver la localité.

La Direction des sports scolaire et universitaire (DISSU), créée pour coordonner et détecter des talents dans les établissements scolaires pour nourrir le championnat national, est restée sans activités pendant plusieurs années.

Réactivé depuis près de cinq ans, le football scolaire manque d’attraits, malgré le soutien apporté à son démarrage par des Organisations non-gouvernementales comme Plan-Togo, Aide et Action, aussi bien que Western Union qui appuie le ministère de la Jeunesse et des Sports dans l’organisation de tournois au niveau des cadets (de la classe de 6e en 3e) dans toutes les préfectures.

« Une chose est d’organiser des championnats et des tournois pour la promotion du football. Une autre est de suivre les jeunes talents pour les amener vers des structures de perfection », avertit Abotsi Adom qui, malgré son optimisme, admet qu’il n’y aura pas de développement certain du football sans argent, sans moyens matériels et humains.