COMMUNIQUE N° 6
Le Bureau directeur national du MODENA vient d’être informé de la décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), prise le 5 juillet dernier, de reporter sine die la date des prochaines élections législatives au Togo.
Il se réjouit qu’au vu du retard considérable pris dans l’organisation de ces élections, la CENI ait choisi par sagesse de ne pas fixer dès à présent une nouvelle date.
Si l’on peut se réjouir que le financement du processus électoral soit aujourd’hui assuré grâce aux fonds fournis par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) et l’Union Européenne (UE), les conditions générales de la tenue des élections « libres, équitables et transparentes » laissent à désirer
Au regard des informations parvenues au Bureau Directeur du MODENA et contrairement aux satisfecits prodigués par des partis et associations signataires de l’Accord politique global (APG), elles ne seront pas remplies de sitôt, malgré le tout récent chronogramme des opérations de recensement publiés par la CENI.
Programmé pour commencer, le 16 juillet prochain, le recensement électoral, essentiel, doit se conformer à loi sur la nationalité togolaise qui n’autorise pas des audiences foraines pour s’assurer de la nationalité togolaise effective d’un électeur : autorisées par le code électoral remanié, ces audiences foraines sont sujettes à toutes les dérives.
Le matériel informatique est loin d’être fiable, le personnel technique appelé à son maniement n’est pas à même actuellement de remplir correctement les tâches attendues de lui, le réseau unique de collecte des résultats des bureaux de vote n’est pas au point et les autres personnels d’encadrement administratif et technique du processus électoral en amont et en aval sont loin d’avoir reçu la formation indiquée.
Tout en félicitant les membres de la CENI des efforts déployés et des résultats déjà obtenus, le Bureau Directeur National du MODENA maintient que les conditions politiques et techniques pour la tenue d’ « élections libres, équitables et transparentes » risquent de ne pas être remplies avant la fin de la Législature actuelle.
Dans ces conditions, pour éviter au pays de se retrouver, malgré les dispositions pertinentes de l’article 52 de la Constitution, sans représentation nationale, donc sans gouvernement, à la fin du mandat de l’actuelle Assemblée Nationale, le Bureau Directeur National du MODENA réitère sa suggestion de convoquer dans les meilleurs délais une Table ronde des forces vives du peuple togolais : composée des délégués des partis politiques représentatifs, des syndicats de travailleurs, du Conseil national du patronat, du Conseil National des chefs traditionnels du Togo et autres organisations de la société civile, elle aura la mission impérieuse d’aller au-delà de l’Accord politique global (APG) pour solder définitivement les comptes des cinquante dernières années de la vie politique nationale et négocier un Compromis politique global (CPG) qui crée les conditions d’une véritable décrispation de la vie politique nationale et mettre sur pied un véritable gouvernement d’union nationale en vue de corriger les injustices historiques et s’atteler à l’organisation d’élections législatives crédibles et acceptables pour tous.
Au président Blaise Compaoré du Burkina Faso, facilitateur dans le dialogue inter-togolais, aux responsables de l’Union Européenne et du PNUD, aux dirigeants allemands, américains et français qui assistent le peuple togolais dans la tentative de résolution de la longue crise qui le ruine de comprendre que « rien ne sert de courir, il faut partir à point » pour éviter au Togo de nouveaux lendemains douloureux.
Lomé, le 6 Juillet 2007.
Pour le Bureau Directeur National du MODENA
Atsutsè Kokouvi AGBOBLI
Le Président
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