23/04/2024

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Désamour et tartufferie en matière politique

TRIBUNE LIBRE de Armand ADOTEVI (*)

Les fondements indispensables à l’engagement politique ne sont-ils pas : Une conscience politique, de solides convictions, et une orientation idéologique ?

L’ancienne Secrétaire d’État aux affaires étrangères et aux droits de l’homme Madame Rama YADE a en conscience, eu la conviction de ce qu’elle n’était pas en capacité de conduire la liste UMP pour la dernière campagne relative à l’élection des députés au Parlement Européen.

Dès lors, cru t-elle en conscience, devoir décliner l’offre que lui proposa le Président de la République et accessoirement Président de l’UMP Monsieur Nicolas SARKOZY. Ce dernier n’ayant pas apprécié l’affront de celle qui en réalité ne saurait être appréciée autrement que d’[alibi ethnique] d’opportunité, l’a fait savoir publiquement dans une tonalité aux formes rédhibitoires qui motivait « In futurum » l’annulation de toute considération tendant au maintien aux premières places de la scène politique nationale.

Ayant pris toute la mesure d’un désamour programmé, l’ancienne Secrétaire d’État aux affaires étrangères et aux droits de l’homme, Madame Rama YADE procéda nous susurre t-on à l’expédition au Président de la République et accessoirement Président de l’UMP, d’une lettre d’excuses, qu’accompagnait une boîte de chocolats en forme de cœur (acquise auprès de l’un des meilleurs chocolatiers de la place de Paris).

Nous sommes manifestement là en plein vaudeville politicien !

Si le NON de Madame Rama YADE à Nicolas SARKOZY résulta d’une part, d’une réflexion approfondie, et d’autre part, reposa sur des convictions et/ou sur des préférences dans le déroulement de [sa] carrière politique il n’y avait lieu en toute cohérence ni à lettre d’excuses ni à boîte de chocolats !

Or, ni la missive ni les chocolats n’emportèrent l’enthousiasme du Président de la République à maintenir un égal niveau de considération pour son [alibi ethnique] d’opportunité.

À l’occasion du dernier remaniement ministériel, Madame Rama YADE se retrouva reléguée au Secrétariat d’État aux Sports et ce, sous la tutelle de Dame patronnesse la Ministre de la Santé et des Sports Madame Roselyne BACHELOT.

Se maintenir au sein d’une équipe gouvernementale ne répond plus exclusivement à des critères de compétence, de bonne et efficace administration de son département ministériel, ou d’une envergure politique personnelle. Il convient de prendre également en compte, les stratégies politiciennes du Président de la République et Chef de la majorité qui d’autorité, ordonnance le jeu de chaises des membres de son gouvernement en fonction de sa seule appréciation et évaluation, fut-elle éminemment politicienne ou ayant pour objectif inavouable un éloignement.

Pour autant, il ne saurait valablement être fait le reproche à l’actuel Président de la République, d’innover une fâcheuse pratique politicienne ; cette dernière ayant cours sous tous les régimes et ce, de quelque appartenance idéologique qu’ils fussent.
Ce qui est en cause, c’est la carence en matière de raison intuitive et le manque d’habilité politique de l’ancienne Secrétaire d’État aux affaires étrangères et aux droits de l’homme. Madame Rama YADE semble n’avoir rien compris à la subtilité et au cynisme intégral du jeu politique ; Madame Rama YADE qui fut seconde sur la liste des candidats UMP aux dernières élections municipales à Colombes (Hauts-de-Seine) et qui y connu l’échec, considéra vraisemblablement sa personne nonobstant cet insuccès, comme particulièrement importante aux yeux du Président de la République/Chef de la majorité au point qu’elle conçut pouvoir construire, gérer et maîtriser sa carrière politique à l’échelle nationale sur ses propres inspirations et/ou sur les ressorts d’une popularité acquise sur la base de sondages d’opinion qui nous dit-on lui seraient favorables depuis qu’un emballement médiatique la fit apparaître comme la femme qui a dit NON au Président de la République.

Si la frénésie médiatique faisait une carrière politique ça se saurait ! Haut les cœurs !

Au cours des championnats du monde d’athlétisme de Berlin (Juillet/Août 2009), la Secrétaire d’État aux Sports fut aux abonnées absentes au point rapporte l’hebdomadaire -le Canard Enchaîné- (26/08/2009) que le Président de la République, furieux, lui fit dire par l’un de ses conseillers je cite (sic) : « Vous allez lui rappeler de ma part qu’elle est ministre des Sports ; lorsque l’on a la chance d’occuper cette fonction, on ne prend pas de vacances d’été » fin de citation. Madame Rama YADE dément l’affirmation ci-dessus rapportée et qualifia sur le plateau de télévision de (Canal+ dans l’émission intitulée Dimanche+Magazine le 06/09/09) l’auteur de l’information de (sic) « aigri ». Dont acte !

S’agissant du Tour cycliste de France qui se tint au mois de juillet, l’on fut en mal de percevoir la présence de la Secrétaire d’État aux Sports sur l’une des étapes du Tour de France.

Il semblerait que pour l’heure, la préoccupation principale de la Secrétaire d’État aux Sports serait les prochaines élections régionales de Mars 2010 où elle est en compétition dans les Hauts-de-Seine et la porte-parole de Madame Valérie PRÉCRESSE candidate UMP à la présidence de Conseil régional Ile-de-France et Ministre de l’enseignement supérieur.

De bonnes sources, il est dit que le Président de la République serait je cite (sic) : « exaspéré par l’indiscipline chronique » de sa Secrétaire d’État. Mais sans doute que Madame Rama YADE répliquera que quiconque restitue ce propos dans l’espace public n’est qu’un « aigri » ! Un de plus !

Cependant, il me souvient que le son de corne dans la plus pure tradition du cynisme politique vint du Ministre des Affaires Étrangères et Européennes Monsieur Bernard KOUCHNER qui déclara à l’occasion d’une interview qui marqua les esprits je cite (sic) : « Le Secrétariat d’État aux droits de l’homme dont j’ai suggéré la création à Monsieur le Président de la Républiques est une erreur… ».

Faut-il être grand vizir pour décoder un signal parfaitement politique (…).

À l’évidence, le déroulement fructueux d’une carrière politique ne se gère pas dans la solitude des seuls choix de celle ou celui qui y prétend ; de nombreux facteurs y contribuent et plus que tout, les desseins avouables ou insondables que forment le chef d’une majorité politique au pouvoir peuvent contrarier ou favoriser la carrière politique d’un membre de la majorité présidentielle, fut-il Ministre !
Sous d’autres latitudes et en des Contrées non exclusivement exotiques ou tropicales, la simple humeur du Président de la République, suffit à défaire une carrière politique. La Secrétaire d’État aux Sports, bien que pourvue d’une envergure politique réelle, néglige un enseignement philosophique fondamental : [Penser au-delà de soi-même] ; en outre, elle paraît avoir méconnu ou mésestimer les aléas en tout genre qui jalonnent un plan de carrière ministérielle.

Issue comme elle de la composante démographique de la République Française dite [diversité ethnique], la Secrétaire d’État à la Ville, Madame Fadéla AMARA qui au surplus revendique sans ambages son appartenance au courant de pensée de la gauche progressiste se révèle habile, futée et lucide. Elle sait doser et distiller son [parler cru] et désapprobateur y compris sur des sujets sensibles et ne cède pas à la tentation du quant à soi.

S’agissant de la question relative à création du ministère de l’identité nationale, Madame Ramatoulaye YADE l’approuva sans réserves !

S’agissant de la question relative au test ADN « imposé » aux seuls migrants d’origine africaine, et au sujet duquel l’actuel Ministre de l’immigration et de l’identité nationale Monsieur Éric BESSON (ancien socialiste) indique ce jour 13 septembre 2009 qu’il ne signera pas le décret d’application, Madame Ramatoulaye YADE fut inaudible ! Ce sujet ne relevait-il pas du périmètre de compétences d’un ministre en charge des droits de l’homme ?

S’agissant de la question relative à la fixation de quotas d’immigrés à expulser par an, Madame Ramatoulaye YADE fut inaudible ! Ce sujet ne relevait-il pas du périmètre de compétences d’un ministre en charge des droits de l’homme ?

S’agissant de la question relative aux quotas à atteindre par chaque commissariat de police en matière de placements intempestifs des personnes en garde à vue, Madame Ramatoulaye YADE fut inaudible ! Ce sujet ne relevait-il pas du périmètre de compétences d’un ministre en charge des droits de l’homme ?

S’agissant de la question relative à l’insalubrité, à la surpopulation ainsi qu’au sort qui est fait aux migrants en situation de séjour irrégulier, placés dans les Centres de rétentions administratives en France, Madame Ramatoulaye YADE fut inaudible ! Ce sujet ne relevait-il pas du périmètre de compétences d’un ministre en charge des droits de l’homme ?

S’agissant de la question relative au durcissement des conditions d’accès à la nationalité française ainsi qu’à la suspicion systématique et aux nombreuses entraves établies pour la conclusion d’unions matrimoniales mixtes (mariage), Madame Ramatoulaye YADE fut inaudible ! Ce sujet ne relevait-il pas du périmètre de compétences d’un ministre en charge des droits de l’homme ?

Sur tous les points que ci-avant énoncés, Madame Fadéla AMARA, Secrétaire d’État à la Ville fit entendre sa différence, dans un langage parfois cru : (c’est dégueulasse clama t-elle s’agissant de l’un de ces sujets !) ce qui lui valut les cris d’orfraies de quelques députés membres de la majorité UMP, qui vainement appelèrent à sa démission du gouvernement.

L’ancienne Secrétaire d’État aux droits de l’homme, Madame Ramatoulaye YADE, atteinte d’aphasie sur des pratiques internes à tout le moins tendancieuses et sujettes à caution en matière de respect de la dignité humaine, privilégia à bon compte les sorties médiatiques fracassantes comme ce fut le cas lors de la visite officielle en France du Colonel KADDAFI.

En acceptant d’appartenir à un gouvernement qui a institué un Ministère dit de l’identité nationale ; en acceptant d’appartenir à un gouvernement où en son nombre quelques-uns font un usage récurrent de la litote tendancieuse à connotation équivoque et sont nombreux au sein de la majorité à pratiquer un humour douteux s’agissant de postures concernant les maghrébins et les noirs (l’actualité toute récente est édifiante en dépit des dénégations obligeantes) ; en acceptant d’appartenir à un gouvernement dont le Président recycla avec fracas les thèses du Front National pour se faire élire en 2007 ; en acceptant d’appartenir à un gouvernement dont le porte-parole d’un grand ministère régalien est un ex-membre du Front National ; en acceptant d’appartenir à un gouvernement dont il fut rapporté les preuves par la station de télévision FR3 d’une ville de province de ce que l’un des membres du gouvernement fréquenta de façon active et enthousiaste le Front National, Madame Ramatoulaye YADE a l’obligation de nous apporter non pas des preuves de tartufferie ou de désamour politique, mais de nous faire la démonstration de ce que son intelligence et son talent ne sont pas feints, même si celui auquel elle fit parvenir lettre d’excuses et boîte de chocolats affirma à Dakar, pays d’origine de Madame Ramatoulaye YADE, je cite (sic) : « l’homme Africain (Noir) n’est pas … entré dans l’histoire (…) le paysan africain … n’a dans son imaginaire, ni place pour l’aventure humaine, ni l’idée du progrès ».

Lorsque l’on ignore où le vent peut nous conduire, il est bon de ne jamais oublier d’où l’on vient.

(*)Armand ADOTEVI
Courriel : ado_hoff.consulting@yahoo.fr