L’Alliance nationale pour le changement (ANC), principal parti politique de l’opposition au Togo, rend responsable le pouvoir en place de l’échec du dialogue entre les acteurs politiques devant aboutir aux réformes institutionnelles et constitutionnelles au Togo, indique un communiqué du parti de Jean-Pierre Fabre parvenu à la PANA ce mercredi à Lomé.
«Malgré les efforts soutenus déployés jusqu’au dernier jour par le Facilitateur, le pouvoir en place est demeuré inflexible sur les points essentiels, notamment ceux qui ont fait l’objet de recommandations par la Commission Vérité, justice et réconciliation (CVJR)’, déplore l’ANC.
Cette formation politique a révélé que «sur les points relatifs à la limitation du mandat présidentiel et au mode de scrutin à deux tours, le pouvoir s’est obstiné à s’en tenir au statu quo, qui constitue le fondement de la crise politique togolaise. En outre, les élections locales, pour l’organisation desquelles le pouvoir a pris des engagements devant l’UE en 2004, sont renvoyées aux calendes grecques par le gouvernement».
Le premier vice-président de l’ANC, Patrick Lawson-Banku, également chef de la délégation du parti au dialogue et signataire du communiqué, soutient que «malgré les recommandations des rapports des missions d’observation de l’UE en 2007, 2010 et 2013 et celles des experts de la mission d’appui technique au processus électoral au Togo de mars 2014, le pouvoir en place est resté obstinément sourd à l’amélioration du cadre électoral et, notamment, à la revue du code électoral».
Une attitude qui, selon lui, a poussé les partis de l’opposition parlementaire qui n’ont eu d’autre choix que «d’établir le constat de l’échec programmé du dialogue par le pouvoir».
Le parti qui déplore que les «attentes des populations togolaises», en ce qui concerne les réformes politiques et l’amélioration du cadre électoral, «n’ont nullement été comblées », les appelle à un meeting, samedi après-midi à Lomé et opte pour leur remobilisation en vue de faire face à la nouvelle situation créée par l’échec du dialogue.
Mardi, rappelle-t-on, les discussions débutées depuis le 19 mai sur des réformes institutionnelles et constitutionnelles n’ont donné aucun résultat, poussant les partis politiques de l’opposition à claquer la porte.
Les discussions portaient sur de 12 points: la nomination et les prérogatives du président de la République ; les conditions d’éligibilité du président de la République ; la durée et la limitation du mandat présidentiel ; l’institution d’un Sénat ; la réforme constitutionnelle ; le mode de scrutin pour toutes les élections ; l’amélioration du cadre électoral ; la question des élections locales ; la réforme de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (HAAC) ; le caractère républicain de l’armée ; les mesures d’apaisement du climat politique.
Pana 05/06/2014
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