19/04/2024

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Faute d’un vaccin, la méningite menace des milliers d’Africains

Des dizaines de milliers d’Africains risquent de mourir cette année d’une méningite à méningocoque de type W135, dit «de la Mecque», faute d’un vaccin à un prix abordable, selon Médecins sans Frontières (MSF) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Cette souche de méningite a été identifiée en Afrique pour la première fois en février au Burkina Faso. Plus de 12 000 personnes ont été contaminées et près de 1500 en sont mortes. Le vaccin généralement utilisé dans la «ceinture méningitique» qui s’étend du Sénégal à l’Éthiopie, protège uniquement des types A et C.

«S’il devait y avoir une épidémie au Nigeria par exemple, nous pourrions être placés devant des centaines de milliers de cas avec un taux de mortalité de 5 à 10%», estime Bernard Morinière, épidémiologiste pour la Croix-Rouge internationale. Pourtant, selon l’OMS, une campagne de vaccination permettrait d’empêcher 70% des nouvelles contaminations.

Médecins sans Frontières, dénonçant l’absence de volonté politique, a appelé les gouvernements et l’OMS à faire pression sur l’industrie pharmaceutique pour qu’elle augmente sa production: MSF estime entre 20 et 50 millions le nombre de doses qui serait nécessaire dans les cinq prochaines années.

Autre cheval de bataille de l’ONG, le coût du vaccin, qui varie actuellement de 4 dollars au Moyen-Orient à 50 dollars aux États-Unis. Selon elle, les deux compagnies qui produisent ce vaccin -la Britannique GlaxoSmithKline et la Française Aventis Pasteur- devraient le proposer à moins de un dollar l’unité.

Des représentants de plusieurs pays, l’OMS, des donateurs et des compagnies pharmaceutiques doivent se réunir pour aborder ce problème la semaine prochaine dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou.

La méningite tue environ 170 000 personnes par an, la plupart en Afrique.