19/04/2024

Les actualités et informations générales sur le Togo

Le CST constate que Faure GNASSINGBE continue dans sa logique de répression policière

CONFERENCE DE PRESSE DU 17 JUILLET 2012

DECLARATION LIMINAIRE

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO», après une analyse croisée des récents évènements qui ont marqué l’actualité politique au Togo, constate avec consternation que le régime du président Faure GNASSINGBE continue dans sa logique de conservation du pouvoir par la répression policière, l’insécurité et l’instauration d’un climat de terreur, la poursuite unilatérale et en catimini de l’organisation des prochaines échéances électorales.

Sur les violences policières du samedi 14 juillet 2012

Le samedi 14 juillet 2012, les militants du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), se sont rendus à Bè-Kodjindji, pour démarrer une marche dont le point de chute est plage.

A leur arrivée à Bè-Kodjindji, le point de départ de marche et ses alentours, étaient bouclés par les forces de l’ordre et de sécurité et, à peine que la marche ait débuté qu’elle a été dispersée à coups de grenades lacrymogènes, en dépit des formalités administratives de déclaration dûment accomplies dans les délais et conformément à la loi.

Quittant les lieux, la voiture de monsieur Jean-Pierre FABRE, président de l’ANC a essuyé des tirs de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Il s’en est suivi une course poursuite par des éléments de la gendarmerie nationale jusqu’à son domicile.

Les forces de l’ordre et de sécurité massivement déployés aux abords du domicile de monsieur FABRE, ont par la suite, lancé pendant plusieurs heures, des grenades lacrymogènes et autres explosifs à fragmentation. Son domicile a particulièrement été la cible de ces tirs. Le portail de sa maison a été défoncé par les agents de sécurité qui y ont pénétré et passé à tabac tous ceux qui s’y trouvaient.

Les maisons voisines ont également fait l’objet d’une véritable expédition punitive menée à dessein par les forces de sécurité : jeunes et moins jeunes, femmes et enfants et personnes âgées, personne n’est épargnée, ni dans les rues, ni dans leurs maisons. Par ailleurs, les gendarmes ont vandalisé plusieurs dizaines de motos dans les rues et dans les maisons.

Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » exprime sa compassion et sa solidarité et à toutes les victimes de la violence policière du samedi 14 juillet 2012 et souhaite prompt rétablissement aux blessés.

Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » se rend à l’évidence que le pouvoir en place pousse ainsi le peuple à l’affrontement et dénonce fermement cette répression barbare et sauvage qui est aux antipodes de la prétendue main tendue du chef de l’Etat, ce qui contraste avec l’intention de dialogue tant clamée par le pouvoir en place.

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» tient à condamner vigoureusement les propos éhontés et mensongers du Commissaire Central de la ville de Lomé tendant à nier et à travestir les faits relatifs aux actes de violence auxquelles se sont livrées les forces de l’ordre et de sécurité le samedi dernier.

Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» prend acte de la condamnation de ces répressions par le Chef de l’Etat et de la demande faite au Ministre de la sécurité de diligenter une enquête aux fins de clarifier, dans un délai de 48 heures, ces évènements.

Se fondant sur les suites données au rapport de la CNDH, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » ose croire, qu’il ne s’agit pas d’une diversion et que les véritables auteurs et commanditaires des répressions policières seront identifiés et poursuivis conformément aux lois en vigueur.

Sur l’insécurité et l’instauration d’un climat de terreur

Des informations alarmantes et inquiétantes parviennent au Collectif « SAUVONS LE TOGO » et font état :

des projets d’enlèvements et/ou d’assassinats des responsables des entités membres du CST ainsi que de journalistes jugés critiques envers le pouvoir ;
de la réactivation et du recrutement de milices composées d’éléments réformés des forces de l’ordre ainsi que de jeunes ayant participé à la barbarie postélectorale de 2005 ;
de la mise en place d’unités spéciales de répression des manifestations, composées de militaires habillés en tenue de gendarmes et de policiers.
Ce plan diabolique connaît déjà un début d’exécution par la tentative d’enlèvement de Me Zeus AJAVON, coordinateur du Collectif « SAUVONS LE TOGO», de M. Ferdinand AYITE, président de SOS Journaliste en Danger, membre du Collectif, de M. Bonéro LAWSON-BETUM, directeur de publication du mensuel « La Nouvelle ».

Par ailleurs, tous les membres du CST font l’objet, au quotidien, de filature jusqu’aux portes de leurs domiciles ainsi que d’écoutes téléphoniques permanentes.

Il est avéré que ces manœuvres sont principalement l’œuvre du Général Atcha TITIKPINA, chef d’Etat Major général des FAT et du Lieutenant Colonel Yotroféï MASSINA, Directeur de l’ANR.

Sur la poursuite unilatérale et en catimini de l’organisation des prochaines échéances électorales

Il continue de parvenir au Collectif « SAUVONS LE TOGO », des informations selon lesquelles, malgré le climat politique fortement délétère, le pouvoir poursuit l’organisation unilatérale des prochaines élections. C’est ainsi que 965 kits de recensement empruntés à la RDC sont en train d’être configurés avec un nouveau logiciel fourni par la société belge ZETES avec l’assistance de la société ivoirienne I2C et le concours de quelques anciens membres de la CENI.

D’après les informations en notre possession, un échantillon de ces kits configurés avec le nouveau logiciel a été convoyé sous haute surveillance, à la présidence de la République, pour des motifs inexpliqués.

Au vu de tout ce qui précède, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » tient à faire la mise au point suivante :

– Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » exige le respect du droit à manifester consacré par l’article 30 de la Constitution togolaise du 14 octobre 1992 et la cessation de toute forme de répression des manifestations pacifiques publiques ;

– Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » met en garde le pouvoir en place contre la résurgence du climat d’insécurité voulu et entretenu et le tiendra pour responsable de tout ce qui pourrait en être la conséquence ;

– Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » exige la cessation immédiate des opérations relatives à l’organisation unilatérale des prochaines échéances électorales car le peuple togolais, prêt à mettre fin au cycle infernal « élections – contestations – répressions – négociations », ne saurait vivre à nouveau les drames de 2005 ;

– Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » réaffirme qu’aucune de ses entités membres, ne prendra pas part à un aucun gouvernement, alors même que la question des discussions sur le contenu de la plateforme citoyenne pour un Togo démocratique est restée en suspens.

– Enfin, pour le Collectif « SAUVONS LE TOGO », assignations récurrentes à résidence de ses responsables, répressions barbares, arrestations et détentions arbitraires, tracasseries judiciaires à l’encontre de ses responsables, rien saurait arrêter l’élan d’un peuple déterminé à reconquérir ses libertés politiques et économiques confisqués depuis près de 50 ans par un pouvoir clanique et usé.

C’est pourquoi le Collectif « SAUVONS LE TOGO » appelle les populations de Lomé à prendre part massivement à la marche du samedi 21 juillet 2012 à 8 heures à partir de Bè-Kodjindji et au meeting d’information et de sensibilisation au stade Oscar Anthony de Bèniglato, le dimanche 22 juillet 2012 à 14 heures.

D’autres activités relatives à la commémoration des 20 ans de l’assassinat de Tavio AMORIN sont prévues dans la semaine du 23 au 29 juillet 2012 à Lomé.

Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la nation togolaise doit renaître !

Fait à Lomé, le 17 juillet 2012
Pour le Collectif,
Le Coordinateur,
Me Ata Messan Zeus AJAVON