Par Vénavino d’ALVEZ
Un véritable acte de gangstérisme électoral – qui n’est pas le premier du genre – a été organisé au Togo par le régime du Rassemblement du peuple togolais (RPT) lors des élections législatives du 14 octobre 2007. L’objectif clairement visé était de permettre à ce parti d’être proclamé vainqueur à l’issue de cette consultation électorale afin de pérenniser le contrôle du clan des Gnassingbé sur les institutions d’un pouvoir politique qu’il a confisqué depuis 40 ans. Ce hold-up électoral a consisté à mettre au point une planification méthodique, voire scientifique de diverses techniques et méthodes plus ou moins sophistiquées de travestissement de l’ensemble du processus électoral tant dans sa phase préparatoire, dans son déroulement, et dans la phase de collecte des résultats et de leur proclamation.
On ne peut comprendre l’apparente « facilité » avec laquelle les stratégies mises au point par ce qu’on appelle généralement les « laboratoires du RPT » a réussi ce hold-up électoral sans la mettre en relation avec ce qui lui a grandement facilité la tâche à savoir le manque de vigilance qui frise la trop grande complaisance des partis de l’opposition voire la collusion de certains d’entre eux.
Devant la gigantesque intoxication déployée par les « observateurs internationaux » et une prétendue « communauté internationale », Union européenne en tête, qui se sont acharnés à faire croire au monde entier que ces élections ont été libres, démocratiques et transparentes, il s’agit de rétablir les faits en démontant l’écheveau complexe de cette machination pour donner les vraies informations sur la manière dont cette véritable imposture a été orchestrée.
EN TOILE DE FOND : UN MARCHE DE DUPES
Il convient d’abord de rappeler que le scrutin du 14 octobre 2007 est issu du « Dialogue intertogolais » qui accoucha de l’« Accord politique global » (APG) signé le 20 août 2006 à Lomé entre les protagonistes que sont les représentants du régime RPT et des principaux partis se réclamant de l’opposition démocratique et ceux de la dite Communauté internationale entendez l’Union européenne, l’Organisation internationale de la Francophonie, et les grandes puissances (France, Etats-Unis d’Amérique, Allemagne, etc.). C’est sous les auspices de ces derniers qui se sont cooptés pour trouver une solution à la crise togolaise qu’il a été signé.
En effet, 12e accord du genre depuis que par son soulèvement, le 5 octobre 1990, le peuple togolais a manifesté sa volonté d’en finir avec le régime RPT, il prétendait, à travers l’organisation de ces élections législatives, trouver une solution à l’aggravation de la crise togolaise suite aux massacres de plus de 1 000 citoyens qui ont eu lieu avant, pendant et après l’élection présidentielle du 24 avril 2005. Organisée suite au décès du dictateur togolais Gnassingbé Eyadéma cette consultation électorale s’est soldée par l’imposition au pouvoir, par de gigantesques fraudes, du fils de ce dernier, Faure Essozimna Gnassingbé.
Apparaissant comme une sorte de « lot de consolation » au terme de ce premier hold-up électoral, il avait pour objectif de permettre aux partis de l’opposition togolaise de partager le pouvoir politique avec le régime RPT, à travers la constitution d’un gouvernement d’union nationale chargé de préparer cette élection.
Force est de constater aujourd’hui que tout, depuis les bases sur lesquelles il a été signé que les élections législatives dont il a accouché, a été minutieusement organisé pour faire de ce 12e accord politique un nouveau marché de dupes tout comme ceux qui l’ont précédé, confortant ainsi l’idée d’un complot international orchestré contre le peuple togolais et ses intérêts.
I – A L’ORIGINE, UN DECOUPAGE ELECTORAL DES PLUS INIQUES
En préparation à l’Accord politique global (APG), il y eut un « Accord politique de base » dont la confrontation des dispositions respectives au sujet du découpage électoral permettent aujourd’hui de conclure qu’un piège a été tendu aux partis se réclamant de l’opposition togolaise, piège dans lequel ils sont tombés pieds joints.
En effet, l’Accord politique de base constate et recommande à juste titre : « Au regard de l’accroissement démographique et des mouvements de populations que connaît le pays, les parties prenantes au Dialogue préconisent que le découpage électoral qui sous-tend la configuration actuelle de l’Assemblée Nationale soit revu sur des bases rationnelles et en respectant le principe de la continuité territoriale. Toutefois, étant donné la complexité des paramètres qu’il conviendrait de prendre en compte ainsi que des équilibres historiques qui ont prévalu par le passé, les parties prenantes au Dialogue ont recommandé qu’une étude approfondie soit menée sur cette question, sur la base notamment d’un recensement général de la population. Néanmoins, les parties prenantes au Dialogue ont proposé que, pour les prochaines élections législatives, une solution appropriée soit trouvée pour la Commune de Lomé et la Préfecture du Golfe ».
Mais, tournant le dos à cette proposition qui tombe sous le plus élémentaire bon sens, les partis de l’opposition ont accepté, de façon totalement incompréhensible, de signer un Accord politique global qui maintient le cadre antidémocratique existant que constitue le cas de la Commune de Lomé et de la Préfecture du Golfe alors qu’ils sont pourtant les premiers intéressés à ce que soit mis fin à l’incroyable anomalie – pour ne pas dire plus – qu’il constitue. En effet, l’APG décidait : « 1.2.4. En attendant un redécoupage électoral basé sur un recensement général de la population, les parties prenantes au Dialogue National conviennent de s’en tenir aux circonscriptions électorales et administratives actuelles et à une Assemblée Nationale de quatre vingt-un (81) députés. »
La conséquence logique de cette décision est la perpétuation de l’incroyable déni de démocratie que constitue le découpage électoral sur la base duquel les élections législatives se sont organisées jusqu’ici au Togo et qui maintient, pour le scrutin du 14 octobre, une répartition des sièges reconduisant de révoltantes disparités surtout entre les régions septentrionales du Togo, moins peuplées, et les régions méridionales, plus peuplées mais gravement sous représentées.
Ainsi peut-on observer la flagrante disparité nationale que révèle le tableau ci-après :
Préfecture (Circonscription électorale)/Région | Nombre d’électeurs inscrits | Nombre de sièges à l’Assemblée |
Nombre d’électeurs pour 1 siège de député |
Région des Savanes | 331 595 | 11 sièges | 30 145 |
Préfecture d e l’Oti | 73 808 | 3 | 24 602 |
Préfecture de Tône | 154 313 | 4 | 38 578 |
Préfecture de Kpendjal | 56 886 | 2 | 28 443 |
Préfecture Tandjoaré | 46 788 | 2 | 23 394 |
Région de la Kara | 368 867 | 16 | 23 054 |
Préfecture d’Assoli | 22 858 | 2 | 11 429 |
Préfecture de Bassar | 56 677 | 3 | 18 892 |
Préfecture de Dankpen | 51 437 | 2 | 25 718 |
Préfecture de la Binah | 36 933 | 2 | 18 466 |
Préfecture Doufelgou | 39 866 | 2 | 19 933 |
Préfecture de la Kéran | 39 723 | 2 | 19 861 |
Préfecture de la Kozah | 121 343 | 3 | 40 447 |
Région centrale | 299 974 | 11 | 27 270 |
Préfecture Tchaoudjo | 93 294 | 3 | 31 098 |
Préfecture de Tchamba | 56 412 | 2 | 28 206 |
Préfecture Sotouboua | 83 917 | 3 | 27 972 |
Préfecture de Blitta | 66 351 | 3 | 22 117 |
Région des Plateaux | 669 362 | 22 | 30 425 |
Préfecture d’Agou | 48 599 | 2 | 24 299 |
Préfecture d’Amou | 56 941 | 3 | 18 980 |
Préfecture de Danyi | 23 372 | 2 | 11 686 |
Préfecture Est Mono | 52 734 | 2 | 26 367 |
Préfecture du Haho | 115 085 | 2 | 57 542 |
Préfecture de Kloto | 113 461 | 3 | 37 820 |
Préf. Moyen Mono | 36 019 | 2 | 18 009 |
Préfecture de l’Ogou | 151 488 | 3 | 50 496 |
Préfecture de Wawa | 73 209 | 3 | 24 403 |
Région Maritime | 1 277 253 | 21 | 60 821 |
Préfecture de l’Avé | 51 434 | 2 | 25 717 |
Préfecture du Golfe | 277 568 | 2 | 138 784 |
Préfecture des Lacs | 122 439 | 3 | 40 813 |
Lomé Commune | 497 098 | 5 | 99 419 |
Préfecture de Vo | 98 975 | 3 | 32 991 |
Préfecture de Yoto | 82 299 | 3 | 27 433 |
Préfecture du Zio | 147 440 | 3 | 49 146 |
Total national | 2 947 051 | 81 | 36 383 |
Comme on peut le constater, l’injustice de ce découpage électoral s’étale de manière flagrante à la simple observation de ce tableau avec un déséquilibre choquant des préfectures de la Région maritime qui est considérée comme étant des fiefs de l’opposition au détriment de celles du septentrion et surtout de celles de la Préfecture de Kara qui est considéré comme étant le fief du RPT et des Gnassingbé !
On remarquera tout particulièrement qu’alors que pour élire 1 député, il faut en moyenne 138 784 électeurs dans la Préfecture du Golfe et 99 419 dans la Commune de Lomé pour la Région maritime, il n’en faut que 11 429 dans la Préfecture de l’Assoli, 18 892 dans la Préfecture de Bassar et 18 466 dans la Préfecture de la Binah pour la Région de Kara.
Ce qui veut dire, si on prend les cas extrêmes, qu’il faut 12 fois plus d’électeurs pour élire un député dans la Préfecture du Golfe de la Région maritime que dans la Préfecture de l’Assoli de la Région de Kara ou en d’autres termes 1 Togolais au Nord = 12 Togolais au Sud, alors que nous sommes dans le même pays !
II – HOLD-UP ELECTORAL DU 14 OCTOBRE : BREVIAIRE DES DIFFERENTES TECHNIQUES ET METHODES
Ce sont des techniques et méthodes multiformes auxquels le pouvoir RPT et leurs représentants sur le terrain ont eu recours dans le temps et dans l’espace avant, pendant et après le scrutin du 14 octobre pour imposer leur hold-up électoral.
LA PRESIDENCE DE LA CENI AU RPT
Rappelons tout d’abord qu’en amont il était essentiel pour le RPT d’avoir la haute mainmise sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’organe chargé de contrôler l’ensemble du processus électoral jusqu’à la publication de ses résultats. On comprend donc ainsi rétrospectivement pourquoi il fallait à tout prix qu’il manœuvre pour s’assurer la présidence de la CENI pour avoir les mains libres pour imposer les décisions frauduleuses au moment venu.
C’est le lieu de relever que le RPT ne réussit à obtenir cette présidence de la CENI qu’avec la complicité des partis se réclamant de l’opposition hostiles à l’UFC, ceux-là mêmes qu’après leur participation au Dialogue intertogolais et la signature de l’Accord de Ouagadougou, il cooptera au gouvernement et avec lesquels il est plus que clair aujourd’hui qu’il avait noué une alliance secrète depuis lors. On verra plus tard combien cette position du RPT à la tête de la CENI sera déterminante lorsque Tozim POTOPERE exécutera le coup de force de la proclamation unilatérale des résultats alors que l’étude des recours déposés par les candidats venait à peine de commencer.
Comme l’a révélé à la presse le jeudi 18 octobre KODJO Délava, représentant de l’UFC à la CENI après s’être désolidarisé de la décision de proclamation unilatérale de son président : « Le deuxième élément concerne le dispositif que nous avions prévu pour nous assurer de la fiabilité des résultats que nous allons proclamer à savoir les dispositifs au niveau du Centre National de Traitement des Données et qui devaient nous permettre de pouvoir nous assurer de la cohérence de l’ensemble des résultats recensés sur toute l’étendue du territoire. Alors, ce travail est en cours, il n’est pas achevé. Normalement, nous devons attendre l’achèvement de ce travail qui ne devrait pas durer outre mesure. Ce travail devrait permettre de comparer les données avec les éléments recueillis directement sur le terrain. Maintenant que nous allons proclamer des résultats provisoires, ce travail devient inutile. Et j’estime qu’on a pu mettre en place un dispositif aussi coûteux et au moment de l’utiliser, on passe outre. » (Liberté n° 269 du 19 octobre 2007)
Or cette confrontation des données du « Centre National de Traitement des Données » « avec les éléments recueillis directement sur le terrain » dont parle KODJO Délava ne pouvait avoir lieu parce qu’elle aurait permis de découvrir le pot aux roses de la gigantesque fraude organisée par le RPT sur toute l’étendue du territoire national. C’est donc pour cette raison que Tozim POTOPERE s’est dépêché de proclamer les résultats provisoires faisant que tout « ce travail devient inutile ».
LA CONFECTION DU FICHIER ELECTORAL SOUS LE CONTROLE DU RPT
Après la présidence de la CENI, la deuxième position sur laquelle le RPT s’attacha à avoir un contrôle absolu afin d’organiser ses fraudes massives fut la confection du fichier électoral.
Au-delà de tout le scandaleux dysfonctionnement qu’on a pu noter au début des opérations de révision des listes électorales, surtout dans les régions Sud du Togo – d’où le caractère régionaliste des résultats provisoires proclamés – il y a eu de façon directe un trucage et une manipulation du fichier électoral qui, rétrospectivement, apparaît encore plus clairement avoir été délibérément planifié à la lumière des résultats provisoires actuels. C’est ce qui a provoqué cette incroyable pagaille lors de l’affichage des listes électorales avant le scrutin, pagaille qui a naturellement continué le jour même su scrutin où, dans un cas comme dans l’autre, des électeurs qui s’étaient régulièrement inscrits et avaient leurs cartes d’électeurs en main ne retrouvaient pas leurs noms sur les listes électorales.
Que s’était-il passé ?
Des informations avaient circulé mettant en cause le sieur Sambiani, l’inamovible chef RPTiste du service informatique à la CENI, dans le trucage du fichier électoral comme il l’a toujours fait lors de tous les scrutins qui se sont succédé depuis de longues années. Il aurait confectionné un fichier parallèle qu’il aurait fusionné avec celui provenant des opérations de recensement d’où il a expurgé nombre de noms surtout dans les localités considérées comme étant des fiefs de l’opposition.
On comprend ainsi à quoi ont servi les « vols » et « disparitions » des kits et autres consommables informatiques qui ont été dénoncés lors du déploiement de ces matériels pour les opérations de recensement sans qu’on puisse exclure le fait que le régime congolais lui-même ait pu fournir au régime RPT dont il est l’ami, d’autres unités des mêmes matériels qui lui ont été empruntés.
A cela, il faut ajouter qu’il a été révélé aux responsables de certains partis de l’opposition que le RPT a fait arriver à Lomé, peu avant le 14 octobre, date du scrutin, d’un européen spécialement chargé de truquer les logiciels des matériels informatiques devant servir à la centralisation des résultats tant au niveau de la CENI que du Centre national de traitement informatique (CENETI) pour qu’ils sortent de faux résultats favorables au RPT d’avance programmés. De toute évidence, rien n’a pu être fait pour enrayer la malfaisance de cet individu.
LA STRATEGIE DE LA TERREUR
Terreur, intimidations et humiliations ont été utilisées avant le jour du vote surtout dans le Nord du pays allant jusqu’à des menaces de mort contre les représentants locaux des partis de l’opposition surtout ceux de l’UFC.
Lors d’une conférence de presse tenue par l’UFC au lendemain des législatives, celui-ci a fait intervenir un de ses militants, délégués d’un bureau de vote qui a expliqué les choses « incroyables » qui se sont passées dans leurs localités où on les a faits convoquer par les chefs traditionnels qui les ont copieusement insultés, humiliés, accusés d’être des traîtres à leur groupe ethnique, leur ont demandé si ce qu’ils voulaient c’était de l’argent et, joignant le geste à la parole, leur jetaient une enveloppe bourrée de billets à la figure avant d’exiger d’eux de faire ce qu’on attendait d’eux le jour du vote sinon qu’il valait mieux pour eux de se résoudre à passer la frontière.
Ce militant de l’UFC a également indiqué comment le comble a été poussé jusqu’à l’usurpation d’identité dont les délégués des partis de l’opposition ont été victimes dans les bureaux de vote où, pour ne s’y être pas présentés après avoir été menacés de mort ou avoir été corrompus, d’autres du RPT se sont substitués à eux et ont tout simplement répondu à leur place à l’appel de leur nom !
Il a également témoigné du bourrage des urnes et de la falsification des procès verbaux des résultats lors des opérations de dépouillement.
Dahuku Péré, le leader de l’Alliance a également apporté d’importants témoignages sur les mêmes malversations lors de sa conférence de presse du 17 octobre où il a révélé que : « Contrairement au code électoral, la campagne électorale a été une orchestration d’injures, de dénigrements, de diffamations, de perturbations et de provocations de tous genres par le parti au pouvoir, et cela sous le regard bienveillant et l’écoute complaisante des responsables locaux de l’organisation de l’élection, notamment dans la région de la KARA et particulièrement dans la préfecture de la KOZAH. »
Les mêmes dénonciations ont été faites par Bassabi Kagbara, le leader du PDP qui, dans la Conférence de presse qu’il a tenue le 25 octobre, a révélé : « C’est ainsi que la Binah et le Dankpen ont été le théâtre de votes massifs d’étrangers, d’intimidations et d’expulsion des délégués des bureaux de vote, de violation du secret de vote, de dépouillements à huis clos, de disparition d’urnes, d’usages d’encres frauduleuses de vote, de propagandes ouvertes à voter RPT le jour même et sur les lieux de vote, et bien sûr d’achats de conscience à grande échelle, ce qui a biaisé littéralement le jeu électoral. »
QUANT A L’ACHAT DES CONSCIENCES, elle a été partout massive.
Dahuku Péré indique à ce propos dans la Conférence de presse précitée : « Contrairement au code électoral, cette élection a donné lieu à la plus vaste entreprise de corruption et d’achat des consciences aussi bien au niveau des responsables des structures électorales locales qu’à celui des populations. Au vu de toutes les irrégularités constatées, on avait le sentiment déplorable que c’était à dessein que les populations ont été affamées et appauvries pendant des années. Que Dieu nous pardonne ! ! ! »
Pour la Préfecture de Sotouboua, le représentant de l’Alliance rapporte dans son rapport :
ACHAT DES CONSCIENCES ET CORRUPTION
« Les membres des bureaux de vote ont reçu chacun, la veille du 14 octobre 2007, des enveloppes de 20 000 F CFA et plus pour manipuler les résultats le jour du scrutin. Même le jour du vote, les membres du RPT continuaient à distribuer des enveloppes dans les maisons en demandant aux électeurs de voter le RPT. Des militants du RPT, nantis d’importantes sommes d’argent, s’étaient postés aux abords des bureaux de vote pour orienter les électeurs en leur indiquant le choix à faire et en leur demandant de l’argent pour le faire.
Dans certains bureaux de vote, les militants du RPT chargés de remettre les bulletins de vote aux électeurs indiquaient sans peur l’emblème du maïs à tout votant. A Djarkpanga, à l’EPP Adjondo, M. BAWINAI Abdermane, un frère du candidat suppléant du RPT, avait en main un bulletin de vote timbré pour influencer les électeurs dans les rangs. Le président du bureau de vote n° 2-14-03-57B EPP Adjondo est intervenu et a dû échanger des coups de poings avec ce fraudeur et les forces de l’ordre ont été sollicitées pour rétablir l’ordre. Un autre bulletin timbré a été saisi dans les mains d’un autre militant du RPT qui montrait dans un attroupement le logo du RPT. Les délégués de la CELI ont été saisis de cette affaire»
CORRUPTION DES MEMBRES DES BUREAUX DE VOTE
« Un président d’un vote proche de l’Alliance a été invité, la veille du scrutin, à une rencontre avec une délégation de la CELI chez le chef de village. Vers 23 heures, c’est plutôt une délégation de 04 membres du RPT composée du chef d’antenne du 7ème FED de la préfecture et son adjoint M. ADOM Grandos et un certain Philips qui arrive. Elle demande à connaître les sensibilités politiques de ceux qui l’attendent. Le président répond qu’il est du PDR et le rapporteur du RPT. Le chef d’antenne reprend la parole et leur dit que le PDR et le RPT sont les mêmes. Ils sont là pour leur demander d’appuyer le RPT et son président, eu égard aux différents changements qu’il opère dans le pays. Ils leur demandent de tout faire pour donner au RPT plus de 95 % de voix afin de lui permettre de remporter les trois (3) sièges dans la préfecture. Le chef d’antenne leur a tendu une somme de vingt mille francs CFA (20 000 F cfa) répartie comme suit :
— le Président du bureau de vote (BV) : 5 000 F cfa,
— le Rapporteur du bureau de vote (BV) : 5 000 F cfa,
— les cinq (5) autres membres du BV : 2 000 F cfa chacun.
Le chef d’antenne du 7ème FED leur a fait signer un cahier de contrat et leur a signifié que ce contrat ne doit être connu de personne hormis eux les signataires. Il a ajouté qu’ils auront leur récompense après la proclamation des résultats.
Enfin la délégation leur a fait savoir qu’elle vient de Tabindè la nuit-là et qu’une autre délégation sillonne en ce moment-là même la zone Kpéi-Tchila dans le canton de Sotouboua. Le président du BV leur a posé la question de savoir par quel moyen ils procéderont pour que le RPT ait les 95 % de voix puisque le dépouillement devra être public et tous les procès-verbaux signés de tous les délégués des partis politiques. La délégation a répondu que dans les urnes il y aura des documents en double et il suffit qu’en ramenant les résultats à Sotouboua, ils s’arrêtent en chemin pour remplir les deuxièmes fiches en arrangeant les chiffres en faveur du RPT et en imitant les signatures des délégués des partis politiques »
L’ACHAT DES CARTES D’ELECTEURS ET LES VOTES PAR PROCURATION
Le phénomène qui a tout particulièrement marqué le scrutin du 14 octobre est l’ampleur du phénomène d’achat de cartes d’électeurs auquel il a donné lieu.
L’informatisation du fichier électoral avec délivrance de cartes d’électeurs sécurisées avec photo a donné lieu au contournement de cette mesure de sécurisation par une méthode de brigandage toute simple : l’achat des cartes d’électeurs. Elles se sont négociées jusqu’à 25 000 F CFA à Lomé, fief de l’opposition et à 4 000 F CFA dans le Nord du Togo où les populations, plus pauvres, voient de plus s’exercer sur elles des pressions leur enjoignant de ne pas se désolidariser de leurs « frères ».
A chaque électeur acceptant de vendre sa carte d’électeur, les partisans du RPT faisaient signer une procuration pour que quelqu’un d’autre puisse l’utiliser le jour du vote où on s’aperçut même qu’il n’y en a même pas eu besoin dans certains cas où des feuilles vierges sans nom ne portant qu’une signature ont fait office de procuration.
Sur la base de ce « commerce », les votes par procuration ont été organisées de façon massive, permettant à des partisans du RPT de voter, souvent à plusieurs reprises, avec ces cartes achetées, tâche qui leur était d’autant plus facilitée que l’encre n’était pas indélébile.
L’ANNULATION DES BULLETINS DE VOTE est le phénomène qui aura tout particulièrement marqué les législatives du 14 octobre par une ampleur sans précédent dans l’histoire des élections qui sont organisées au Togo depuis les années 1990. Elle a essentiellement visé les candidats de l’UFC dont elle a planifié la défaite dans nombre de circonscriptions électorales pour que les candidats du RPT et du CAR puissent être proclamés « élus ».
Pour apprécier l’ampleur de ces annulations, il est important de revenir sur les résultats provisoires partiels publiés qui en ont donné les chiffres suivants :
Préfecture (Circonscription électorale)/Région | Nombre d’électeurs inscrits | Nombre de votants | Bulletins nuls |
Région des Savanes | 324 689 | 269 418 | 31 784 |
Préfecture d e l’Oti | 68 556 | 63 792 | 8 484 |
Préfecture de Tône | 153 181 | 116 326 | 14 277 |
Préfecture de Kpendjal | 56 220 | 46 718 | 5 528 |
Préfecture Tandjoaré | 46 732 | 42 582 | 3 495 |
Région de la Kara | 368 221 | 322 641 | 23 927 |
Préfecture d’Assoli | 22 937 | 20 317 | 1 908 |
Préfecture de Bassar | 56 551 | 48 192 | 5 106 |
Préfecture de Dankpen | 51 268 | 44 120 | 4 759 |
Préfecture de la Binah | 36 757 | 32 735 | 1 810 |
Préfecture Doufelgou | 39 919 | 37 484 | 1 930 |
Préfecture de la Kéran | 39 748 | 33 925 | 3 204 |
Préfecture de la Kozah | 121 041 | 105 868 | 5 210 |
Région centrale | 298 830 | 261 883 | 16 366 |
Préfecture Tchaoudjo | 92 927 | 81 969 | 5 586 |
Préfecture de Tchamba | 56 388 | 47 594 | 3 845 |
Préfecture Sotouboua | 83 496 | 73 149 | 3 980 |
Préfecture de Blitta | 66 019 | 59 171 | 2 955 |
Région des Plateaux | 682 340 | 598 308 | 40 762 |
Préfecture d’Agou | 48 562 | 42 915 | 2 511 |
Préfecture d’Amou | 56 937 | 51 617 | 2 360 |
Préfecture de Danyi | 23 310 | 20 263 | 823 |
Préfecture Est Mono | 52 377 | 46 606 | 3 353 |
Préfecture du Haho | 114 879 | 98 778 | 12 245 |
Préfecture de Kloto | 113 461 | 99 046 | 3 470 |
Préf. Moyen Mono | 35 992 | 32 122 | 2 831 |
Préfecture de l’Ogou | 150 588 | 130 212 | 8 011 |
Préfecture de Wawa | 86 234 | 76 749 | 5 158 |
Région Maritime | 1 234 407 | 1 024 381 | 67 997 |
Préfecture de l’Avé | 51 387 | 44 707 | 5 468 |
Préfecture du Golfe | 277 861 | 201 576 | 15 266 |
Préfecture des Lacs | 122 500 | 107 508 | 7 432 |
Lomé Commune | 453 210 | 378 002 | 10 619 |
Préfecture de Vo | 100 014 | 88 028 | 12 414 |
Préfecture de Yoto | 83 214 | 74 430 | 6 525 |
Préfecture du Zio | 146 221 | 130 130 | 10 273 |
Total national | 2 908 487 | 2 476 631 | 180 836 |
Une simple analyse de ces résultats permet d’identifier les préfectures dans lesquelles il a été procédé à un taux record de plus de 10 000 annulations pour imposer l’élection des candidats du RPT et qui sont par ordre d’importance : 1°) la Préfecture du Golfe :15 266 ; 2°) la Préfecture de Tône : 14 277 ; 3°) la Préfecture de Vo : 12 414 ; 4°) la Préfecture du Haho : 12 245 ; 5°) Lomé Commune : 10 619 ; 6°) la Préfecture du Zio : 10 273.
10 autres préfectures présentent également un taux record de plus de 5 000 annulations à savoir par ordre de croissance : 1°) la Préfecture d e l’Oti : 8 484 ; 2°) la Préfecture de l’Ogou : 8 011 ; 3°) la Préfecture des Lacs : 7 432 ; 4°) la Préfecture de Yoto : 6 525 ; 5°) la Préfecture de Tchaoudjo : 5 586 ; 6°) la Préfecture de Kpendjal : 5 528 ; 7°) la Préfecture de l’Avé : 5 468 ; 8°) la Préfecture de la Kozah : 5 210 ; 9°) la Préfecture de Wawa : 5 158 ; 10°) la Préfecture de Bassar : 5 106.
Le principal enseignement à tirer de ces annulations est qu’elles ont affecté tant les préfectures du Nord du Togo que celles du Sud. Ceci s’inscrit précisément en faux contre la manipulation ethnico-régionaliste faite par le pouvoir RPT pour imposer ses faux résultats et administre la preuve que, sur toute l’étendue du territoire national (nous tenons à le souligner), les populations ont voté contre le RPT qui a recouru massivement à la machination des annulations pour proclamer frauduleusement l’élection de ses candidats.
LA QUESTION DES TIMBRES D’AUTHENTIFICATION
Cette question qui a défrayé la chronique a été une véritable plaie sur la fin de la campagne. Vrai ou faux, la petite histoire raconte que c’est des rangs mêmes du RPT où l’aiguisement des contradictions d’intérêts entre les différents clans s’affrontant pour la défense de leurs prébendes a conduit certains caciques du RPT qui sentaient leurs intérêts lésés à mettre la puce à l’oreille de certains responsables de l’opposition auxquels ils ont suggéré d’exiger que les bulletins de vote soient authentifiés par la double signature du président du bureau de vote et du rapporteur pour juguler l’ampleur des fraudes.
Après l’ouverture de la crise à propos de cette question, la manière dont elle a été finalement réglée et annoncée, la veille même du vote des militaires, pour qu’on annonce que ces timbres ont pu être convoyés, en un temps record ( !), du Burkina où ils ont été confectionnés sur le Togo où ils ont pu être mis à disposition pour ce vote fait planer une suspicion de complicité entre les autorités du Burkina Faso et le RPT dont elles sont l’ami.
Nombreux sont ceux qui, au regard de la rapidité avec laquelle ces timbres ont été confectionnés et convoyés sur le Togo, s’interrogent : ou bien les autorités du Burkina Faso et le RPT s’étaient préalablement entendus pour régler cette question comme cela s’est fait dès qu’elle est apparue, en faisant croire à un simulacre de concertation ou alors il n’est tout simplement pas possible de réaliser cette solution en un temps si court. Et ceux-ci de s’insurger qu’il ne faut pas se moquer ainsi des Togolais qui sont loin d’être bêtes !
De plus, des sources confidentielles fiables ont indiqué qu’un premier lot de ces timbres serait arrivé à l’aéroport international de Lomé – Tokoin d’où il a immédiatement été transbordé à bord d’un autre avion qui l’a directement convoyé vers Kara où ils ont, de toute évidence, été mis à la disposition des partisans du RPT ce qui permet de comprendre pourquoi ceux-ci ont été surpris en détenant dans cette région. Ce ne serait donc qu’à l’arrivée du deuxième lot de timbres venant du Burkina que le cinéma de leur réception a été organisé devant les écrans de télévision pour abuser et les membres de la CENI représentant les partis de l’opposition et l’opinion publique.
Mais plus généralement ce qui vaut pour les timbres d’authentification Le complot électoral ourdi de concert par les autorités du Burkina Faso et les barons du RPT contre le peuple togolais serait donc patent et les partis de l’opposition tout particulièrement l’UFC qui ont aveuglement fait confiance à la « médiation » du Burkina Faso dans le Dialogue intertogolais auraient donc été joués pour avoir pêché par excès de naïveté.
III – LA COMPLICITE DE LA « COMMUNAUTE INTERNATIONALE »
Le processus de proclamation des résultats des élections législatives 2007 aura permis de révéler au grand jour aux yeux du peuple togolais l’amère réalité de la complicité de la « Communauté internationale » avec le régime RPT tout au long du processus électoral. A l’heure du bilan, force est de constater que tous les partis de l’opposition togolaise, tout particulièrement l’UFC, ont été entraînés dans un piège qui s’est refermé sur eux depuis les négociations sur l’Accord politique global (APG) jusqu’à la proclamation des résultats de ces législatives à travers un processus qui, comme celui concocté par le RPT, a été soigneusement planifié dans ses moindres détails.
L’objectif visé à travers le piège ainsi tendu a été d’assurer au RPT un contrôle absolu sur l’Assemblée nationale pour parachever la légitimation de Faure Gnassingbé après le coup de force électoral des 24/26 avril 2005 qui s’est soldé par les gigantesques massacres de plus de 1 000 citoyens togolais qui l’ont marqué.
Le cadre du Comité de suivi de l’APG qui a été mis en place après la signature de cet accord en 2006 a servi pour l’essentiel à endormir tous les partis de l’opposition et à leur faire lâcher prise sur l’exigence des conditions permettant de garantir l’honnêteté et la transparence du scrutin.
En réussissant à dévoyer les débats sur le financement du processus électoral et en faisant monter la pression sur cette question avant finalement d’annoncer son engagement à le financer à hauteur de l’importante somme de plus de 26 milliards de F CFA, cette Communauté internationale a su manœuvrer pour faire main basse sur le processus dans son ensemble. Encore plus à partir de là, rien de ce qui se décidait à tous les niveaux ne lui échappait, au mépris du contrôle des Togolais sur l’exercice de leur souveraineté et la détermination de leur propre destin.
C’est dans le même cadre que toute une série de mesures ont été mises en œuvre pour accompagner ce processus d’endormissement qui a littéralement tourné en une véritable entreprise de conditionnement, voire de terreur ou de guerre psychologique visant à museler les organisations et regroupements indépendants susceptibles d’ouvrir les yeux aux uns et aux autres sur les dysfonctionnements derrière lesquels se cachent les fraudes en cours de planification.
Summum des summums, l’installation d’une représentation du Haut Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU dont la représentante a été identifiée comme une ancienne collègue de l’ineffable et inénarrable ministre Gilbert Bawara avec qui elle a travaillé au sein d’un même service du système des Nations Unies, a constitué une pièce maîtresse de ce dispositif. Rétrospectivement, la « campagne contre l’impunité » lancée de concert par celle-ci avec Faure Gnassingbé depuis Atakpamé, une des villes où les plus terribles massacres ont été commis en 2005, apparaît comme la plus grotesque des entreprises initiées dans le cadre de cet endormissement qui, paradoxalement, a réussi à piéger la plupart des démocrates.
C’est ensuite au musellement de la presse, dont la pertinence des critiques n’a cessé d’éclairer sur les graves manquements qu’elle a toujours réussi à relever dans les pièges électoraux qui n’ont cessé d’être tendus aux partis de l’opposition depuis les années 1990 que la Communauté internationale s’est attachée. Combien de séminaires, de dons etc. n’a-t-on pas bénéficié les journalistes pour les inciter à couvrir des élections dites « apaisées ».
Comme l’a fait remarquer avec ironie un journaliste, au cours de ces prétendus séminaires de formation, il a surtout été question de leur apprendre ce qu’ils savaient déjà mais comme derrière ces opérations, il y avait une entreprise insidieuse de corruption de la pensée, cela a tout de même fini par faire son effet dans une certaine mesure ! Il ne restera plus, pour compléter ce tableau que de brandir la matraque de la répression pour terroriser les journalistes qui auraient l’audace de sortir de ce moule préformaté comme l’a fait le Directeur général de la Police Nationale qui, juste avant le scrutin, s’est fendu d’un communiqué menaçant de poursuites les journalistes qui auraient l’audace de publier des résultats partiels avant la CENI.
Bouclant la boucle, la cupidité des fameuses Organisations non gouvernementales (ONG) existant sur le terrain et dont l’essentiel de l’activité consiste à courir après les financements auprès de bailleurs de fonds étrangers, a naturellement été exploitée par la même « Communauté internationale » pour avoir sur le terrain, un véritable appareil politique à son service relayant tous les messages qu’elle voulait bien faire passer.
C’est donc ainsi que tout un processus de conditionnement psychologique a été mis en place pour faire croire à la population qu’elle n’avait qu’à compter sur la « Communauté internationale » qui apportait toutes les garanties au processus électoral en cours.
Le déploiement des fameux « observateurs internationaux » pavanant dans les hôtels de luxe de Lomé et sillonnant dans le pays à bord de leurs véhicules 4X4 rutilants aura été la dernière phase de cette gigantesque entreprise de supercherie.
A la publication des résultats l’effet boomerang de cette duperie de la population est revenu frapper de plein fouet les représentants de ces institutions internationales contre lesquels la population, tout particulièrement la jeunesse, n’a cessé d’étaler toute sa rage et sa colère pour l’avoir trompé mais il était déjà trop tard… L’histoire raconte que certains de ces « observateurs » se terraient dans leurs hôtels d’où ils refusaient de sortir craignant la vengeance des jeunes dont certains les avaient ouvertement menacés !
QUELLE CONCLUSION ?
On aura beau tout dire, la première conclusion qui s’impose à l’analyse des résultats truqués de ces élections législatives est que, malgré les gigantesques trucages, que s’impose cette tangible réalité : même avec ses propres faux chiffres, le RPT n’a pu masquer qu’il est minoritaire dans le pays. « Majoritaire » en sièges de députés par un découpage électoral inique et des fraudes massives, il est minoritaire en voix dans tout le pays : alors que l’UFC a plus d’un million de voix, le RPT, lui, n’en a que 950 000. La deuxième leçon à tirer appelle plutôt une interrogation qui revient à se demander comment cela a-t-il pu arriver alors que tout le peuple togolais tablait sur la défaite du RPT tant il est vomi et rejeté dans tout le pays du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest.
On ne peut répondre à cette question sans imputer la responsabilité de la situation créée aux partis de l’opposition qui, tous aveuglement, tant ceux qui ont participé au gouvernement d’union nationale que l’UFC qui n’y a pas participé, se sont à nouveau laissés piéger par ce 12e Dialogue intertogolais et cet APG de malheur dont il a accouché. C’est ainsi qu’ils ont été entraîné dans un processus où ils n’ont rien vu après avoir accepté l’inacceptable qui s’est retourné contre eux alors qu’ils ont laissé le RPT, s’organiser méticuleusement contre eux qui étaient tous si divisés avec les moyens de l’Etat lui provenant du pillage de ses régies financières. En somme l’opposition dite « traditionnelle » de ce pays a agi en toute chose avec beaucoup de légèreté.
Bien qu’il faille s’inquiéter de la tendance ouvertement affichée par le RPT à conduire le Togo vers des affrontements à caractère ethnico-régionaliste, sujet beaucoup trop sérieux et préoccupant pour être abordé dans l’espace de cette analyse sur la méthode du hold-up électoral du 14 octobre, il est cependant permis de penser qu’avec le processus électoral qui vient de s’achever, la lutte démocratique au Togo en a fini avec la phase des « dialogues » et à toute la latitude laissée à une opposition irresponsable pour entrer dans une nouvelle phase où vont s’imposer un agenda et des exigences plus conséquents pour en finir avec le régime RPT.
La rédaction letogolais.com
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