16/04/2024

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Les réfugiés togolais désertent le camp d’Agamé au Bénin après de violents heurts

IRIN (Agence d’information de l’ONU) 18 février 2006

De nombreux réfugiés togolais se sont enfuis du camp d’Agamé, dans la région de Lokossa, au Bénin, à la suite aux violents heurts qui les ont opposés aux autochtones et qui ont fait de nombreux blessés, ont indiqué vendredi les autorités locales.

« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour faire revenir les gens et calmer la situation », a déclaré Rafik Saidi, le représentant régional du HCR (agence des Nations unies pour les réfugiés).

Les échauffourées de jeudi dernier sembleraient provenir de tensions persistantes entre les autochtones et les réfugiés. Selon Richard Honou, administrateur du camp, près 26 réfugiés togolais et trois ressortissants béninois ont été blessés, dont certains par balles et par coups de machette.

A en croire le correspondant d’IRIN qui s’est rendu dans le camp, les 9 300 réfugiés ont quitté le camp qui est désormais sans eau et sans électricité.

« Le camp est presque désert », a indiqué un fonctionnaire, sous le couvert de l’anonymat.

« Le HCR, les autorités, les chefs traditionnels et religieux font tout pour rétablir la confiance et le calme », a expliqué M. Saidi.

De nombreux réfugiés togolais vivent depuis avril 2005 dans le camp du village d’Agamé – situé une localité à 18 kilomètres de la frontière avec le Togo – suite aux violences politiques qui ont émaillé les élections présidentielles et provoqué l’exode de près de 25 000 personnes.

Depuis, certains réfugiés sont retournés dans leur pays, mais quelque 19 000 sont restés au Bénin – dont 11 000 répartis dans deux camps, les autres vivant chez des parents ou dans des familles d’accueil.

Selon les autorités locales, les incidents de jeudi dernier ont commencé après que des réfugiés aient retenu pendant près de cinq heures le représentant du HCR et ses collaborateurs sous prétexte qu’ils n’ont pas respecté l’engagement qu’ils ont pris de leur délivrer des cartes de réfugiés.

Cet incident a ensuite provoqué des échauffourées avec des habitants du village, qui se plaignaient déjà du comportement de certains réfugiés, puis une bagarre générale s’en est suivie.

Beaucoup de réfugiés sont des jeunes qui ont participé aux violentes manifestations de rue l’année dernière au Togo ; certains d’entre eux ont des comportements qui exaspèrent les autochtones qui s’indigent du reste de voir ces provocateurs étrangers recevoir gratuitement une aide alimentaire et bénéficier d’une assistance.

Selon des responsables locaux qui ont souhaité gardé l’anonymat, les réfugiés ont jeté des pierres aux villageois qui ont riposté en faisant usage d’armes à feu de fabrication locale. Les violences ont cessé après l’intervention de la police.

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