Depuis l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, l’ingérence perverse de la politique française au Togo a conduit à l’installation au pouvoir d’une mafia dont le premier personnage a été le sergent de la coloniale Etienne EYADEMA GNASSIGBE. Sous son ombre, et pendant près de quarante ans, le peuple togolais a souffert d’une dictature barbare et arbitraire. Les ressources nationales ont été systématiquement pillées et détournées au profit du clan familial des Gnassingbé, des courtisans et de leurs maîtres français, faiseurs de roi de l’hexagone.
Pendant le règne sans fin de Etienne EYADEMA, notre armée a été détournée de sa mission républicaine et s’est vue confiée le rôle d’une milice privée chargée de faire régner une paix de cimetières sur le Togo. Notre pays ne possède pas une armée, c’est plutôt une armée qui possède notre pays. Le Togo est devenu un Etat de terreur qui fait l’objet de préoccupation de toutes les organisations de défense de droits humains. Appuyé et soutenu de l’extérieur par la France officielle et les Réseaux France-Afrique, le Régime EYADEMA a continué de tenir la dragée haute à la communauté internationale et s’arc-boutant sur le soutien de la France, il s’est refusé à conduire toute réforme visant à faire du Togo un Etat de droit et à le faire rentrer dans le cercle des nations civilisées. Le Résultat est aujourd’hui effarant :
1- des dizaines de milliers de Togolais massacrés ou disparus ;
2- des centaines de milliers d’autres contraints à l’exil ou vivant dans des camps de réfugiés ;
3- une économie nationale moribonde et la transformation de l’Etat en institution mafieuse où la drogue, l’argent salle, les trafics d’armes constituent un fonds de commerce pour les caciques du pouvoir ;
4- un système éducatif et sanitaire délabré.
Nonobstant le décès du tyran EYADEMA en février 2005, force est de constater que la France a continué à maintenir en place le régime de la honte en portant à la présidence un de ses nombreux enfants. Ce faisant, la France refuse d’aider le Togo, pire, l’empêche de manière active, de se libérer du carcan dans lequel il est enfermé depuis un 13 janvier 1963.
Un an après la disparition du dinosaure EYADEMA, rien n’a changé au Togo. Au contraire, la France continue de renforcer sa présence au côté du régime de la honte et de pourvoir son soutien à la milice tribale dont les premiers responsables ont les mains souillées du sang des Togolais assassinés massivement en avril 2005. La France, berceau de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, peut-elle continuer à soutenir ce régime inique qui constitue une plaie pour le progrès et l’épanouissement du peuple togolais? Jusqu’à quand, la France cessera-t-elle de porter sous ses ailes la dictature togolaise qui tente de se muer en monarchie constitutionnelle de droit divin ? Jusqu’où ira la France au Togo, après les massacres répétés de paisibles citoyens ? Jusqu’où ira la France dans son soutien aux criminels qui ont pris en otage les Togolais ? Nous voulons le savoir !
Le Mouvement Patriotique du 5 octobre (MO5) veut des explications sur ce soutien sans faille que la France continue, sans pudeur, d’apporter à cette barbarie au Togo. Les Togolais ont besoin de demander des comptes à la République française et particulièrement à son Président Jacques Chirac, « grand ami » déclaré du tyran défunt et de ses héritiers au pouvoir. Les Togolais demandent des explications au Ministre français de la Défense dont le soutien ne manque pas à l’armée tribale et à la milice de Feu EYADEMA.
Doit-on en arriver au génocide à l’exemple du RWANDA avant que la France retire son soutien à l’autocratie au Togo ? Doit-on rééditer la crise ivoirienne pour que la France cesse ses micmacs au Togo ? Nous Togolais attendons des réponses claires et conséquentes des autorités françaises.
Fait à Lomé, le 21 janvier 2006
La Section estudiantine du MO5
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