07/10/2024

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L’UFC pose des conditions à sa participation aux législatives au Togo

PANA–13/01/05–(PARIS)Dans un entretien accordé à la PANA, Gilchrist Olympio, président de l’UFC, a regretté que la dissolution de l’Assemblée nationale togolaise ait été faite sans concertation de l’opposition, dans le cadre du dialogue politique.

« La dissolution du Parlement et le choix d’une date pour de nouvelles élections devraient se faire entre le président Eyadema et ses opposants, conformément au cadre défini lors des consultations avec l’Union européenne. Des étapes ont été brûlées par le régime au pouvoir et nous ne pouvons que nous en méfier », a affirmé M. Olympio.

Il a cité parmi les points qui suscitent les appréhensions de son parti l’absence d’un découpage clair du pays en circonscriptions électorales et les défauts notoires de l’actuel fichier électoral.

« Le régime du président Eyadema veut que nous allions aux élections dans la précipitation sans avoir réglé le problème des circonscriptions. Leur taille et leur nombre n’ont pas fait l’objet de consensus. Le problème de notre accès aux médias n’a pas non plus été réglé », a énuméré l’opposant togolais.

« Les listes électorales actuelles sont fictives, la Commission nationale électorale indépendante a été dessaisie du leadership de l’organisation des élections au profit du ministère de l’Intérieur qui obéit aux ordres du pouvoir. On va droit vers le scénario de 1998 où Eyadema a dissout la CENI et s’est auto attribué la victoire », a redouté le président de l’UFC.

Pour lui, la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’une nouvelle élection procèdent de la volonté du président Eyadema de donner des « gages » à la communauté internationale, notamment l’Union européenne.

« Toute cette gesticulation autour de nouvelles élections ne vise qu’à récupérer quelque 20 millions d’euros reliquat du 9ème Fonds européen de développement. Il n’y a aucune sincérité. Et nous ne souhaitons pas nous associer à une mascarade », a encore dit Gilchrist Olympio.

Le Togo traverse depuis plusieurs années une crise politique illustrée par des tentatives de dialogue avortées entre le président Gnassingbé Eyadema et son opposition.

L’Union européenne s’est impliquée dans la recherche d’une solution à la crise togolaise, en ouvrant des « consultations » avec les différents acteurs de la vie politique dans le pays.

A la faveur de ces discussions, le président Eyadema a pris « 22 engagements » destinés à créer les conditions d’une décrispation de la vie politique et à envisager une sortie de l’impasse politique.

Le chef de l’Etat togolais a dissout en décembre dernier le Parlement dominé par son parti, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), et proposé à l’opposition de participer aux prochaines élections législatives.

PANA Paris, France

[PANAPRESS->http://www.panapress.com/index.asp?code=eng&dte=14/01/2005]