28/03/2024

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Lutte contre la corruption et le sabotage économique au Togo:

A l’occasion de la célébration du 13 janvier 2001, le Président Eyadéma, au cours d’un message adressé à la nation, fustigé la conduite irresponsable de certains agents et fonctionnaires qui se livrent au gaspillage des biens publics. Il est allé plus loin en dressant un violent réquisitoire contre le laxisme qui prévaut dans l’administration et dénoncé la corruption, le laisser-aller, le népotisme et la gabegie qui caractérisent, minent et ruinent le pays.

Au lendemain de ce discours, un décret a été pris en conseils des ministres, portant création d’une commission de lutte contre la corruption et le sabotage économique. Cette commission présidée par M Follivi Assiongbon a pour tâche entre autre d’investiguer, de mettre à jour des malversations et autres irrégularités afin d’assainir l’économie de notre pays en la dépouillant des sangsues qui la grèvent. A la création de cette commission, de nombreux observateurs s’en étaient réjoui. Pour eux, l’heure était arrivée pour mettre hors d’état de nuire, les détourneurs de fonds et autres saboteurs de notre économie déjà moribonde. Comme pour leur donner raison, la commission anti-corruption a dès sa mise en place, commencé à investiguer au palais de la présidence et dans certains ministères. Mais alors que l’on s’entendait à la voir aller plus, elle s’était contentée de publier des communiqués relatifs à l’usage abusif du téléphone dans les dits services, puis, plus rien. On la verra plus tard, non plus dans les autres ministères, mais seulement dans certaines sociétés d’Etat, avec de nouvelles méthodes de travail.
En effet, contrairement à ce qu’elle faisait dans les premiers moments de son existence, la commission a décidé de privilégier l’effet d’annonce. Elle annonce à grand renfort de publicité un scandale financier et des malversations portant sur d’importantes sommes d’argent, les agents supposés sont interpellés et même déférés à la prison civile de Lomé, Puis, au fil des jours, les milliards annoncés se rétrécissent comme une peau de chagrin pour se réduire à des sommes, à la limite, ridicules. Quelques fois après l’annonce de détournement portant sur de grosses sommes d’argent, on indique que le détourneur a remboursé et qu’il est libéré. Dans le même moment, certains agents sont envoyés en prison, conduit à la résidence du chef de l’Etat puis renvoyés en prison. Sur quels critères la commission anti-corruption se base- t-elle pour choisir les services et entreprises où investiguer? On ne saurait le dire. Sur quoi se base-t-elle pour donner une suite aux résultats de ses investigations? Là aussi, c’est le flou total. D’après certaines informations en notre possession. La commission anti-corruption aurait mené des investigations à l’OTP et à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Mais depuis, aucun communiqué n’a été rendu public sur les résultats de ces enquêtes. Tout se passe comme si la commission n’avait rien trouvé d’anormal dans ces sociétés et que la gestion y est saine, sans la moindre malversation. Ce qui reste à démontrer.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que tout se passe au niveau de la commission comme si elle avait adopté une justice à deux vitesses. Conséquence, pendant que les menus fretins sont pris au filet, les gros poissons nagent tranquillement dans la moindre inquiétude. Mais au-delà de tout commentaire, ce qui préoccupe aujourd’hui, c’est la place même de la commission anti-corruption au sein des institutions de la république. De quelle autorité cette commission est-elle investie pour se donner autant de liberté.?

Car après tout, pour avoir été créée par décret, la commission anti-corruption ressemble plutôt à une structure d’exception.

L’administration togolaise dispose d’une structure de contrôle. C’est le service d’inspection d’Etat. Ce service recèle de cadres compétents formés à grands frais. Qu’est devenue cette structure et quelle est sa place de la commission anti-corruption à côté d’elle? Et la Cour des Comptes? Qu’entend-on pour la mettre en place? Nos gouvernants aiment à dire que le Togo est un Etat de droit. La commission anti-corruption au lieu de se fourvoyer dans les dérives et d’appliquer des méthodes staliniennes devra se ressaisir pour assainir sa façon de fonctionner, au risque de démentir le pouvoir qui l’a institué.
C.P
LE COMBAT DU PLEUPLE