25/04/2024

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Message pressant à S. E. BOB AKITANI

Monsieur Le Président,

Je viens de lire avec peu d’enthousiasme votre second message en tant que Président incontestablement élu au Togo il y a quelques jours. Pour dire la vérité, je me sentais de plus en plus énervé à mesure que j’avançais dans la lecture de votre message à la Nation. J’ai pensé après tout, que vous avez fais seulement acte de présence. Histoire de nous dire que vous êtes là, quoi!

Écoutez-moi bien, cher Monsieur le Président; vous êtes à ce poste aujourd’hui par défaut et vous le savez très bien. Vous ne vous y êtes sûrement pas préparé. Cela se comprend et c’est pourquoi vous devez beaucoup écouter et faire attention aux conseils des gens de la Diaspora et de toute origine; qui ont beaucoup fait pour que nous en soyons là aujourd’hui.

Pensez-vous pouvoir mobiliser une souris avec le verbe que vous avez employé là? Vous nous dites ce qui suit: « Sachez d’ores et déjà que nous contestons formellement les résultats provisoires proclamés par la CENI. En vue de confirmer notre victoire devant Dieu, devant le Peuple et devant la loi, nous demandons la confrontation, sous le contrôle d’une autorité étrangère indépendante, de nos fiches de résultats et contestations avec ceux à la base des chiffres avancées par la CENI. »

Questions: Vous demandez la confrontation à qui? Au voleur du Togo? Est-ce que vous vous attendez sincèrement à ce qu’Eyadema en vienne à faire une confrontation des résultas avec vous, ou bien vous le dites seulement à la place du silence ?

Écoutez-moi bien, cher M. le Président ; le moment n’est pas pour « un verbe d’église ». Sincèrement, moi je n’ai rien vu d’opportun dans votre discours. Est-ce une plaidoirie ou une revendication?

Vous lancez un appel de mobilisation à un peuple qui a à son nez avant de sortir de sa chambre des canaux de chars d’assaut? Vous ne savez peut être pas vous y prendre; c’est la raison pour laquelle vous devez plus écouter le peuple qui vous a donné cette opportunité. Ce peuple a crié avant, pendant et après les élections: UNISSEZ-VOUS. Une semaine après votre élection, alors que le peuple attend que vous veniez à l’unisson avec tous les leaders, du moins, ceux qui se sont manifestés d’une manière ou d’une autre, être de votre coté, donc du coté du peuple, (Léopold Gnininvi, Maurice D. Péré, Me Agboyibo…), vous venez dans un verbe singulier et personnel, avec votre « JE » pour nous raconter les choses que nous connaissons trop bien. Tout se passe comme si vous voulez conserver cette victoire comme étant une de notre parti l’UFC. Et c’est ce qui va être la plus grave erreur de l’histoire de notre libération après Koffigoh. Ne le commettez pas.

– Avez-vous déjà, M. le Président, un conseiller politique? Si non le Prof Gnininvi ne serait pas mal pour vous en ce moment. Si oui, écoutez quand même aussi le Prof; nous connaissons ses idées, et en nous disant depuis toujours: « démocratie d’abord, multipartisme en suite », il doit être très utile pour le peuple en ce moment.

– Avez vous déjà eu des contacts avec les FAT? Si non, qui va protéger votre gouvernement contre les bandits armées du Tchad et de Sierra Leone?

– Avez vous déjà discuté un sérieux programme avec Péré en vue de la formation d’un GOUVERNEMENT DE MOBILISATION GÉNÉRALE? Qui doit précéder celui de la reconstruction nationale?

– Avez- vous déjà parlé avec Me Agboyibo pour ses idées sur la chose d’ensemble? – Avez-vous déjà approché M. Kodjo Edem? Nous savons tous le danger potentiel que ce monsieur représente à cause de son ego, mais en même temps, vous ne trouvez pas qu’il serait très utile à vos cotés? Pour le peuple? Ce qui éventuellement l’empêcherait d’accepter le poste de Primo que Eyadema va bientôt lui proposer? Ce qui nous donnerait plus d’ennuis quoi qu’on en dise?

Monsieur le président, je suis entrain de vous dire seulement la voie salutaire; celui qui peut vous permettre d’organiser des élections libres dans un avenir plus ou moins proche afin que le Christ puisse descendre de la France et pour qu’il puisse habiter parmi nous et que nous puissions le faire Roi de notre nation.

Monsieur le Président; cette victoire n’en est pas encore une. Vous n’êtes nullement protégé. Dès que la cour constitutionnelle dira d’Eyadema qu’il est président, il viendra vous chercher pour vous jeter en prison pour trouble de l’ordre publique. Vous êtes-vous déjà préparé contre ça? Je vous conseillerai l’improvisation d’un poste de vice Présidence pour Péré Dahuku, au cas où. Et donner la charge du primo au Prof. Il faut des hommes durs et intègres pour ces tâches.

Enfin, dans votre prochain discours à la nation, il ne faut plus employer JE, mais NOUS; et il faut avoir tous ses hommes derrière vous pour que la tache nous soit un peu plus simple.

Je vous remercie, Monsieur le Président

New Jersey, États-Unis, 9 juin 2003
Haaj