« En effet, toutes, absolument toutes les institutions essentielles, oui tous les organes-clés de l’État en matière électorale au Togo sont frauduleusement – ou manu militari – confisqués, monopolisés par le RPT/UNIR. De facto ! » Godwin Tété
PROLOGUE
En prenant encore la plume ici, je vise, avant toute chose, une dénonciation radicale et une condamnation sans appel de la rocambolesque façon dont, une fois de plus, le régime suranné RPT/UNIR vient de goupiller les « élections législatives » du 25 juillet 2013 au Togo. Cependant, je crois intimement que le moment est propice pour recentrer le débat, pour élever un tant soit peu le débat. Je crois sincèrement l’heure venue de remonter quelque peu le temps, s’agissant, bien entendu, de consultations populaires dans mon pays. Car, dans la vie des nations et des peuples, le contemporain vient quasiment toujours de l’autrefois, et l’aujourd’hui découle presque toujours de l’hier… Et ce, en vue de pouvoir cerner d’un peu plus près la source d’inspiration de la praxis éyadémao-gnassingbéenne dans le domaine en considération.
I) QUELQUES MOTS SUR LA SOURCE D’INSPIRATION DE LA PRAXIS ÉLECTORALISTE ÉYADÉMAO-GNASSINGBÉENNE
Oui ! Dans un pays qui se dit démocratique, le peuple doit être périodiquement, régulièrement, ou sporadiquement, sur une base ad hoc, consulté. Et ce, soit par élections, soit par voie référendaire, soit encore par n’importe quelle procédure constitutionnellement appropriée, acceptable et acceptée. Alors, dire cela de nos jours revient à énoncer un truisme pur et simple.
Voilà pourquoi l’oligarchie décadente éyadémao-gnassingbéenne a fini, elle aussi…. par adopter le principe d’élections au Togo. Mais à son corps défendant…, à contrecœur semble-t-il au premier coup d’œil.
Or, une consultation populaire démocratique implique le strict et scrupuleux respect du postulat : « Un homme, (au sens sui generis de ce terme) une voix » !!! D’ailleurs, en dernier ressort, ce postulat lui-même n’est qu’une déduction inéluctable des Droits fondamentaux et inaliénables de la personne humaine !
Mais, dans la réalité, hormis le référendum constitutionnel du 27 septembre 1992, le régime RPT/UNIR n’aura jamais permis au brave et pacifiste Peuple togolais de clamer sa voix tout à fait librement par les urnes. [Au demeurant, et soit dit au passage, la Constitution plébiscitée (!) par ce Peuple ce 27 septembre 1992, sera traficotée par le dictateur Gnassingbé Eyadéma en 2002, afin que celui-ci pût se présenter à la magistrature suprême en 2003. Pour la énième fois !]
En effet, ce régime aura toujours constamment et mordicus appliqué la pratique électoraliste que les colonisateurs français avaient mise en œuvre entre 1946 et 1956. Elucidons donc quelque peu cette assertion.
Oui ! Aux élections du 10 novembre 1946 à la députation, les patriotes tenants de l’Ablodé l’emportèrent haut la main ; ils obtinrent 73% (!!!) des suffrages recueillis, leurs adversaires politiques se retrouvant avec 25% desdits suffrages. Alors, les colonialistes français se réveillèrent subitement – ainsi que d’un long et lourd sommeil – sursautèrent et, comme groggy, se jurèrent que les tenants de l’Ablodé n’allaient plus jamais gagner d’élections sur la Terre de nos Aïeux ! Et ils tinrent parole, et mirent tout en œuvre pour qu’il en fût effectivement ainsi. Raison ? Si le Togo, aussi maigrichon, aussi insignifiant soit-il, échappa aux griffes des impérialistes français, tel un bon fromage qui eût tombé du bec d’un corbeau, ce fût tout l’empire colonial français qui allait s’écrouler comme un château de carton…
Et cette décision impérialo-colonialiste allait s’appliquer jusqu’au 28 octobre 1956, date à laquelle le « référendum » réalisé pour asseoir la « République Autonome du Togo » [la Zotonomie Zinterne] « donna » 76,58% (!) de oui.
Toutefois, lorsque, sous l’égide des Nations-Unies, des élections législatives/référendum eurent lieu le 27 avril 1958, les chiffres furent simplement, de fait, inversés !!! Assurément ! Parce qu’une instance extérieure, réellement neutre, se trouva au gouvernail des consultations populaires de ce 27 avril 1958, la Vérité sociologico-politique refit surface sur la Terre de nos Aïeux ; elle s’exprima par presque 72% de la Voix du Peuple togolais ; elle débouchera sur la proclamation solennelle de l’indépendance de notre nation le 27 avril 1960.
Voilà, grosso modo, la praxis électoraliste de la France colonialiste au Togo. Nous sommes dès lors autorisés à croire que c’est de cette pratique d’un âge à jamais révolu que le régime RPT/UNIR s’inspire depuis qu’il s’est accaparé des rênes du pouvoir chez nous. De surcroît, depuis lors, ce système politique a fait « mieux » et continue à « mieux » faire que les maîtres français.
Il va sans dire que l’étayage de cette affirmation, par des faits concrets, déborderait le modeste cadre du présent article. Les forfaits et les forfaitures, les crimes multiformes régulièrement… perpétrés en amont, au cours et en aval des consultations populaires éyadémao-gnassingbéennes sont notoirement légion et pénibles… à narrer.
Néanmoins, le lecteur intéressé pourrait se reporter à mes ouvrages-ci :
(i) Histoire du Togo – La longue nuit de terreur (1963-2003). Ed. Auteurs du Monde, Paris, 2006. (ii) Histoire du Togo – De la tragi-comédie à la comi-tragédie (2003-2006) Ed. Afridic, Paris, 2007. (iii) Histoire du Togo – Le coup de force permanent (2006-2011). Ed. L’Harmattan, Paris, 2012.
Recourons donc nous-mêmes à ces ouvrages.
1) En amont du scrutin
La Constitution dite de la IVe République, largement plébiscitée le 27 septembre 1992, qui limitait strictement le nombre de mandats présidentiels à deux, fut tripatouillée en 2002, dans le but de permettre à Gnassingbé Eyadéma de briguer encore la magistrature suprême en 2003. Le code électoral a été remodelé comme un prêt-à-porter ajusté au bon vouloir du régime en place. Le « I » du sigle CENI [Commission Électorale Nationale Indépendante] décline un mensonge absolu ! À la vérité, il s’agit d’un organe composé, de facto, uniquement de suppôts notoires du RPT/UNIR. La HAAC [Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication] est pareillement meublée… Les préfets et les maires qui gèrent les consultations populaires au niveau local sont tous des affidés invétérés du pouvoir. Les chefs traditionnels s’avèrent, dans leur pesante majorité, et pour des raisons alimentaires…, acquis à l’indécrottable oligarchie de chez nous. Le découpage électoral de notre territoire est une ineptie à l’état pur ( !). Le scrutin à un seul tour ne profite qu’au RPT/UNIR…
À cet égard, les vrais combattants togolais de la liberté ont beau réclamer les réformes constitutionnelles et institutionnelles en vue de ramener le cadre électoral à la normalité démocratique dans notre pays et à la conformité aux normes internationalement admises, rien n’y fait ! L’oligarchie éyadémao-gnassingbéenne y oppose un refus systémique. Si bien que l’opposition est condamnée, ad vitam aeternam, à « perdre » tout scrutin avant même que les citoyens aillent déposer leurs bulletins dans les urnes !!!
Ainsi donc, même l’espace juridico-institutionnel aménagé autour de l’« arbre à palabres » – au centre du village – combiné avec ses tenants et aboutissants ; cet équivalent de l’agora athénienne, dis-je, m’apparaît – toutes choses étant égales – plus porteur de civilisation que le « cadre électoral » éyadémao-gnassingbéen !
Alors, lorsque j’entends jauger la valeur ontologique de consultations populaires en Afrique en général, à l’aune de statistiques macabres, je dis qu’il y a là une subtile… insulte à l’endroit de l’homme négro-africain. Oui ! Ce genre de rengaine : « Combien de morts… ? Combien de blessés graves… ?, en dernière analyse, camoufle le postulat hegeliano-sarkozien : « L’Afrique n’est pas encore entrée dans l’Histoire ». Non ! Les peuples négro-africains ne sont nullement des sauvages inguérissables ! Ce qui est par contre bel et bien sauvage, c’est un régime comme celui qui régente le Togo depuis presque cinquante ans maintenant, dont les tenants sont capables, dès lors que leur pouvoir se trouve un tantinet soit peu menacé, de pousser le machiavélisme jusqu’à incendier de grands marchés (!!!) aux fins de barrer la route à leurs adversaires politiques…
2) Au cours du scrutin
En matière de consultations populaires, les fraudes aveuglantes, les violations flagrantes de tous genres, les manquements les plus extravagants, les turpitudes les plus avérées, les crimes les plus ignominieux, etc, ne s’arrêtent point, au Togo des Gnassingbé, à la clôture de la campagne électorale. Ils se poursuivent pendant le scrutin lui-même. Et des fois de façon incroyablement machiavélique… À ce propos, et s’agissant de la période allant de 1967 à 2012, j’ai fourni assez de faits palpables dans mes ouvrages susmentionnés. Rappelons donc ici seulement trois cas pris au hasard, à titre indicatif.
a) Le 26 août 1993, nous sommes au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle. Vingt-et-un jeunes gens contestataires d’Agbandi et de Diguina sont enfermés ensemble… dans un même… cachot et y meurent d’asphyxie à Blitta. Ils revendiquaient leurs bulletins de vote… Ils étaient opposants…
b) Le premier tour des élections législatives eut lieu le 06 février 1994. Elu d’emblée…, le candidat du CAR (Comité d’Action pour le Renouveau), Gaston Edeh Aziandouvor, et ses amis Martin Agbénou et Prosper Hillah sont retrouvés tués et brûlés dans une voiture le 13 du même mois. Plus tard le régime RPTiste réussira à acheter… quelques « députés » de l’« opposition »… Le dictateur Gnassingbé Eyadéma retomba ainsi sur ses deux pieds : il recouvra ainsi une « Assemblée nationale » monocolore et univoque !!!
c) L’année 2005 nous livrera le vrai bouquet, le véritable feu d’artifice, la quintessence même de ce dont est capable le régime RPT/UNIR dans le domaine qui nous préoccupe ici. Assurément ! L’« élection présidentielle » eut lieu le 24 avril, ses « résultats » proclamés le 26 subséquent. Avant, pendant et après cette « élection », la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme, une mission des Nations-Unies, et Me Joseph Kokou Koffigoh estimeront les morts respectivement à 811 (huit cent onze), 500 (cinq cents) et 150 (cent cinquante). Passons ici les blessés sous silence… Quarante mille personnes se réfugièrent au Ghana, au Bénin et sous des cieux extra-africains…
3) Après le scrutin
Concernant tout ce que l’oligarchie éyadémao-gnassingbéenne peut déployer comme stratagèmes, comme manœuvres machiavéliques… afin de maintenir le caractère intrasèquement monolithique de fait de son pouvoir, les tenants de ladite oligarchie ne manquent guère d’imagination. Ainsi que le prouvent les deux exemples suivants – choisis également au hasard.
a) Les élections législatives se sont déroulées le 14 octobre 2007. Au vu et au su de l’univers entier, le cinquième siège de la Commune de Lomé est gagné par le candidat UFC Robert Olympio. Mais le RPT décide de l’attribuer à son candidat Charles Kondi Agba. Une manifestation de protestation de l’UFC est réprimée avec une épouvantable brutalité militaire… La force brute des gourdins, des ceinturons, des bottes, des gaz lacrymogènes, des balles réelles, a eu le dessus. Naturellement !
b) Le 09 mars 2010, une équipe de l’opposition épluche les résultats de l’élection présidentielle du 04 mars du même mois, au CESAL à Lomé… Un contingent de gendarmes débarque à cet endroit, confisque l’équipement et le matériel informatiques, et arrête les membres de ladite équipe… sans raison valable aucune. Ces équipement et matériel seront plus tard, dit-on, brûlés.
c) Le 26 mai 2010, le président national de l’UFC, Gilchrist Olympio signe un « accord » avec le RPT. Cet acte provoque une sérieuse et profonde crise qui culmine à une scission de l’UFC avec création, en octobre 2010, d’un nouveau parti : l’ANC. Dès lors, 09 (neuf) députés de l’ANC sont exclus de l’Assemblée nationale togolaise en novembre suivant, sous le fallacieux prétexte qu’ils n’ont pas été élus au titre de ce nouveau parti… Les condamnations de la LTDH, de la Cour de Justice de la CEDEAO, de l’UIP (Union Interparlementaire), rien n’y fait… Et ce, en flagrante violation du sacro-saint postulat de la nullité catégorique de tout mandat impératif en Droit parlementaire moderne…
Tel ressort le contexte global, habituel, dans lequel le régime éyadémao-gnassingbéen opère, en règle générale, las « consultations populaires » dans notre pays : le Togo. Nous sommes donc maintenant mieux armés pour aborder le cas per se des « élections législatives » en date du 25 juillet 2013.
II) COMMENTAIRES RELATIFS AUX « ÉLECTIONS LÉGISLATIVES » DU 25 JUILLET 2013 AU TOGO
Ici, référence est dûment faite aux deux documents majeurs et essentiels suivants : (i) Note liminaire de la conférence de presse tenue par le CST [Collectif « Sauvons le Togo ! »] en date du 30 juillet 2013 à Lomé. (ii) Rapport préliminaire de l’Union Européenne (UE), daté du 12 août de cette même année en cours.
D’entrée de jeu, il apparaît symptomatique que l’UE s’étripe pour nous convaincre que ce rapport n’a pas eu l’onction… de l’Union en tant que telle. Mais, pour nous, un tel effort désespéré… n’a fait qu’enfoncer… le clou ! En effet, nous, combattants togolais de la liberté, nous nous devons de nous méfier de documents burinés, finassés… par d’élégants et distants… « diplomaties » plus ou moins douteux… Nous avons besoin de rapports authentiques, directement établis par de simples et honnêtes experts assez proches des préoccupations quotidiennes des humbles masse laborieuses.
En tout état de cause, dudit rapport, il ressort clairement… que, mis à part le fait qu’il n’y ait pas eu de morts… ni de blessés graves… les « élections » du 25 juillet 2013 resteront dans les annales de l’Histoire du Togo, comme une mascarade, comme une parodie, comme un simulacre d’élections ! Elaborons donc un peu plus.
Sur la base d’un découpage électoral unilatéralement imposé par le RPT/UNIR, celui-ci, avant même le dépôt des bulletins dans les urnes, avait fixé la distribution des cartes comme suit :
Parti politique
ou regroupement de partis politiques
ou candidats indépendants Nombre de sièges
• RPT/UNIR 62
• CST 19
• Coalition Arc-en-ciel 6
• UFC 3
• Sursaut-Togo 1
Total 91
Sans nul doute, cette statistique – assurément préfabriquée – vise deux objectifs primordiaux. Primo, garantir le maintien de l’RPT/UNIR au pouvoir d’État. Indéfiniment (!!!). Secundo, diviser l’ »opposition » togolaise elle-même déjà congénitalement divisée…
Qui plus est, le RPT/UNIR, comme s’il voulait narguer et/ou ridiculiser, injurier davantage le Peuple togolais, va pousser l’outrecuidance jusqu’à déposer un « recours », arguant que l’opposition a bourré des urnes dans la partie méridionale de notre pays (!!!). Du pur surréalisme (!!!). Comme quoi, le saugrenu ne tue vraiment pas (!!!).
* * *
Au reste, une telle situation se retrouve, à des degrés divers, avec des variantes plus ou moins spécifiques, un peu partout en Afrique francophone surtout… Voici ce qu’en dit un spécialiste français en la matière : « À l’instar des régimes autoritaires civils, sous la pression internationale, les régimes issus des coups d’Etat organisent des élections qui permettent de légitimer leur position. Les consultations sont manipulées à des moments et à des degrés divers. Ceci n’empêche pas l’existence d’une façade compétitive que les observateurs internationaux ont parfois du mal à percer quand ils s’en tiennent à la seule opération électorale et n’enquêtent pas sur le contexte politique général. La difficulté pour l’opposition à s’imposer est le résultat d’un double barrage : celui qui la bloque dans l’organisation et le déroulement même des scrutions et celui, plus insidieux, de la limitation des libertés civiles et politiques qui s’étend en amont et en aval des élections. À ce jeu, les présidents autoritaires des années 1980, reconvertis en démocrates « par convenance » dans les années 1990, sont passés maîtres dans le maquillage de l’autoritarisme. Le plus souvent, il leur suffit d’une action discrète mais ferme pour mettre à l’écart les leaders de l’oppostion et n’avoir finalement à se présenter que devant des candidats fantoches et surtout sans avoir à truquer les opérations de vote. Ce scénario donne la figure de la démocratie réduite aux élections : la démocratie « électorale ». Parfois, le harcèlement des opposants ne suffit pas et les détenteurs du pouvoir doivent agir en recourant à la violence ouverte durant l’élection et manipuler les résultats. Ils s’exposent à la critique internationale et font une incursion dans un « autoritarisme électoral » qui n’est pas sans ressemblance avec ce qui se passe dans la Russie actuelle. La prise en considération de la prédominance de régimes hybrides en Afrique conduit ainsi à la vulgarisation de nouvelles grilles de classement dans lesquelles l’espace situé entre les pôles opposés à la démocratie libérale et de l’autoritarisme pur et dur devient à la fois le lieu où se rencontrent le plus grand nombre de cas et où se jouent les positionnements. » [Cf. Patrick Quantin, in Démocratie. Histoire, théories, pratiques. Ed. Sciences Humaines, Paris, 2010, p. 300.]
C’est ainsi que « nos » oligarques concupiscents actuels au Togo affichent une démocratie de façade, à peine fardée, cependant qu’ils gouvernent à vrai dire à la faveur d’un réel Terrorisme d’État, d’une épouvantable stratégie de la terreur, combinée avec la ruse le cas échéant, avec le dilatoire très souvent… Lequel dilatoire consiste à laisser traîner indéfiniment des choses, à laisser pourrir, de façon éhontée, une situation donnée, afin de gagner du temps. Et ceci, notamment à l’approche de consultations populaires…
III) QUE FAIRE DONC ??
À cet égard, ma modeste et humble pensée éthico-politique, je l’ai, plus d’une fois, à maintes reprises, dans mes livres et mes nombreux articles de presse, étalée, martelée même. En l’occurrence, je renvoie l’aimable lecteur à mes très récents : (i) « Nouvel appel… » ; (ii) « Supplique… » ; (iii) « Apologie d’un chef-d’œuvre d’analyse… » ; « Fratel message… », datés respectivement des 1er, 05, 25 juin et 1er août 2013.
Je résume et synthétise ici.
1) Recentrer, élever – périodiquement – le débat, dans le but de réaffirmer notre Objectif fondamental : arracher la Terre de nos Aïeux des crocs de la sordide et cynique oligarchie éyadémao-gnassingbéenne, et reconstruire le Togo…
2) Peaufiner constamment – à la faveur de la critique et de l’autocritique volontiers acceptées – notre Stratégie structurante et nos tactiques conjoncturelles éventuelles.
3) Arriver à doter – de manière adéquate – ces stratégie et tactiques des moyens humains, matériels et financiers idoines qu’elles commandent (!!!).
4) Associer étroitement, intimant notre Peuple lui-même, (y compris notre Diaspora), à notre Combat. Laquelle Diaspora, à son tour, devrait apporter sa contribution multiforme désintéressée…
5) Régler – une bonne fois pour toutes (!) – la « diversionnelle »… pernicieuse… et surannée… « question » des fameuses « alliances » de la spécieuse « opposition » togolaise… Et ce, de concert… avec le Peuple togolais lui-même… Ce qui revient, me semble-t-il, à commencer – avant toute chose – pour cerner de plus près… la notion elle-même… d’« opposant » (!) Oui « Un problème bien posé est à moitié résolu » (Francis Bacon).
6) J’ai comme le sentiment que le moment est venu pour nous de commencer à exiger et à nous battre conséquemment, afin que notre Diaspora finisse un jour par obtenir son inaliénable droit de vote ! Car, qui n’ose jamais rien, n’aura jamais rien !
7) N.B. le 27 avril 1958, ce furent les Nations-Unies qui par leur intervention directe au Togo, parvinrent à dénouer la « Crise togolaise » née le 10 novembre 1946… Dès lors, et s’il s’avère exact que la République Togolaise est fille des Nations-Unies, il m’apparaît que nous devrions réclamer… et obtenir… qu’une instance extérieure – véritablement neutre – apporte son concours au règlement définitif de la Crise togolaise née le 13 janvier 1963… En disant cela, je suis parfaitement conscient… Je veux dire simplement que, faute de cette intervention extérieure, je ne crois pas que le pacifiste Peuple togolais demeurerait – comme d’aucuns… le souhaiteraient – éternellement… tranquille… à l’instar d’un troupeau de mignons agneaux bêlants. En effet, pour ma chétive part, les « urnes »… éyadémao-gnassingbéenne, à elles seules… n’y feront jamais, au grand jamais rien !!!
J’ai dit ! Que ceux qui sont encore disposés… à entendre veuillent bien entendre !
* * *
Chers braves combattants togolais de la liberté !
Vaillant Peuple pacifiste togolais !
Debout ! Luttons sans défaillance !
Vainquons ou mourons, mais dans la dignité !
Tel est le sublime Crédo spirituel que nous ont légué nos immortels Pères fondateurs de la Nation togolaise ! Soyons-en dignes !
Paris, le 17 août 2013
Godwin Tété
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