A quelques jours des élections, bon nombre de Togolais se demandent encore qui sont ces candidats aux élections législatives et quels sont les électeurs susceptibles de voter le 27 octobre 2002. Le général Eyadema a choisi ses pseudo-adversaires pour cette mascarade électorale en excluant de facto l’opposition traditionnelle, probable vainqueur si les élections se déroulaient selon l’Accord-cadre de Lomé signé en 1999, sous l’égide du Président Jacques Chirac et de l’Union Européenne.
Du coup la campagne de ces pseudo-élections qui n’intéresse que le dictateur, se passe uniquement à la télévision d’Etat et dans les salons de Lomé 2, (la résidence du Président).
A Pya et dans les environs de Kara , on murmure que les habitants ne participeront à ce simulacre de consultation que lorsque le palais d’Eyadéma, construit sur les terrains spoliés aux paysans, sera rasé et que le chef de village, lâchement assassiné par Ernest Eyadéma, ressuscitera.
A Bè, un des fiefs de l’opposition, est parachuté Harry Olympio, doublure dans le rôle de l’opposant N° 1 du régime Eyadema et présumé futur Premier Ministre. Ce rejeton et cousin du leader de l’UFC est un escroc du cirque politique de la compagnie Eyadéma, dont le meeting est une beuverie animée par des badauds en haillons et ameutés à coup de milliers de francs financés par son commanditaire.
Atmosphère plus morose à Notse, 96 kms de Lomé. Les bureaux d’électeurs sont désespérément vides, pas un quidam ne s’y aventure. « Toute la semaine nous n’avons accueilli que 25 personnes, encore faudrait-t-il être sûrs qu’elles iront voter » relève un membre de la Commission Liste et Carte. Avant d’ajouter : « Le bruit court que si elles ne venaient pas retirer leur carte, d’autres personnes viendraient les utiliser frauduleusement ».
Plus loin, au marché de Notse, une vive altercation a eu lieu entre les commerçants Ewhoué et un jeune homme. Les jeunes commerçants ne comprennent pas qu’il soit allé retirer sa carte d’électeur. « Que vas-tu faire avec ? Tout le monde dans cette ville, sauf le roi Agokoli et son entourage, savent qu’il ne faut pas aller voter ». Le ministre de la culture, Aklassou, en campagne le samedi dans les villages environnants n’attire guère de foule. Seul son cortège et les groupes folkloriques de service lui tiennent compagnie. A Alinu, un jeune lui lance : «laissez- le se dandiner pour que la population constate sa folie. Personne ne votera pour eux. Sauf peut-être les bêtes sauvages».
La rédaction
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