28/03/2024

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Togo : Faure Gnassingbé pourra t-il faire comme Macky Sall en démystifiant le pouvoir ?

Macky Sall, le président sénégalais vient de donner un grand coup de pouce à la démocratie faisant ainsi honneur au noir continent où des dirigeants de père en fils et bientôt en petit fils en lieu et place de la démocratie ont inventé et imposé aux peuples épris de changement la « dynasticratie ». Elu démocratiquement le 25 mars 2012, le numéro un sénégalais avait promis une meilleure gouvernance politique, administrative et financière aux sénégalais. Joignant l’acte à la parole presque deux ans après sa brillante élection, le président Macky Sall vient de poser un acte fort et surprend très agréablement le peuple sénégalais et le peuple africain en ramenant le mandat présidentiel de sept à cinq ans. « Cette réforme ramènera à cinq ans, renouvelables une seule fois, le mandat de sept ans pour lequel j’ai été élu. Elle sera d’application immédiate’’, a-t-il soutenu à Paris ce 25 février.

Macky Sall, contrairement aux arguments avancés par les accrocheurs aux trônes, vient de prouver que le pouvoir ne grise pas, ne transforme pas les hommes en extra terrestres qui une fois dans le fauteuil présidentiel perdent la tête jusqu’à ce que le pouvoir ne les quitte. Le fils de Amadou Abdoul Sall, Macky Sall vient de démontrer à la face du monde qu’on peut être au pouvoir et rester une personne normale, avoir la tête sur les épaules, le sens élevé de l’état, beaucoup de considération pour ses concitoyens et pour les institutions de la République.

Le numéro un sénégalais a su tenir parole. Il disait d’ailleurs, « nous voulons, par une révolution des mentalités et des habitudes, poser les fondements durables de la bonne gouvernance, par une rupture en profondeur dans nos rapports individuels et collectifs avec le service et le bien publics ».

Macky Sall aurait été un dirigeant européen ou un américain que cet engagement de ne pas se pérenniser au pouvoir paraîtrait normal aux yeux des ses concitoyens. Mais en Afrique, Macky vient de créer l’événement sur ce continent malade et mal barré par la faute des dirigeants imposés par l’occident et d’autres milieux sulfureux et mafieux. Des dirigeants sans états d’âme, sans idéal et sans aucune vision pour leur continent et pour leur pays.

Faure Gnassingbé pourra t-il créer l’évènement à son tour en renonçant au trône auquel il a accédé dans le sang depuis bientôt 10 ans ? Le trône que sa famille et son clan gère depuis presque un demi-siècle ? Sans regarder dans une boule de cristal les togolais savent que les Gnassingbé et le clan ont plutôt une vision patrimoniale du fauteuil présidentiel dans un pays sensé fonctionner pourtant selon les règles républicaines.

Au moment où Macky Sall ramène le mandat présidentiel de sept à cinq ans, au Togo selon les indiscrétions le jeune monarque pense plutôt à le ramener à sept au lieu de 5 ans dans la constitution légitime de 1992 et celle toilettée qui a sauté le verrou de la limitation du mandat pour permettre un pouvoir éternel à la seule famille élue d’office par les cieux, les Gnassingbé.

Macky Sall en plus de ramener le mandat à cinq ans le fait suivre d’application immédiate. Au Togo le principe de la limitation de mandat serait acquis sur le bout des lèvres dans le fameux Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC) toutes versions. Mais les thuriféraires ont vite fait de brandir le principe de la non rétro activité de la loi pour cour-cicuiter les faibles d’esprits.

En l’absence du bon sens toutes les gymnastiques juridico- bidons sont possibles. Sans doute que les « Supporters Agréés de la Dictature » vont vociférer que le Togo n’est pas le Sénégal. Effectivement le Togo n’est pas le Sénégal et ne ressemble à aucun autre pays normal de part sa singularité nocive. Puisque le Togo a fait le choix d’être au dessus de tout et de tout le monde y compris d’une certaine communauté internationale qui paradoxalement encourage et applaudit le Sénégal démocratique et fait de même pour le Togo dictatorial et oligarchique. Mais tous ces supporters oublient que le simple fait qu’un pays soit la chasse gardée d’une seule famille et comparses depuis presque un demi-siècle, au nom d’une certaine démocratie constitue une aberration et aucun débat juridico-politique n’a sa place.

En effet, au pays de Faure Gnassingbé, à un an des élections présidentielles de 2015, le numéro un togolais ne songe certainement pas à rendre le tablier pour ouvrir une nouvelle page pleine d’espérance pour le Togo et rentrer de la plus belle des manières dans les annales. Son obsession dans l’absolu reste le pouvoir, si possible de façon éternelle. « J’y suis, j’y reste advienne que pourra » devrait être sa devise vue l’effervescence dans les palais et autres milieux proches du régime cinquantenaire.

La campagne est déjà bien ficelée, la manne financière coule à flot, les institutions sont sous coupe réglée, l’armée sous ordre du clan. Alors au parti UNIR de Faure Gnassingbé évoquer la possibilité de laisser le pouvoir est un crime de lèse majesté qui mériterait la pendaison. Vraiment dommage qu’une petite minorité possède tout mais est toujours incapable de comprendre que « le bon sens est la marque des bons esprits » comme le soutien Pythagore et Casimir Delavigne de renchérir, « tout pouvoir excessif meurt par son excès même ».

Même si les Faure Gnassingbé, Joseph Kabila, Ali Bongo et les autres papys atteints du syndrome du pouvoir éternel ne semblent comprendre que l’Afrique a besoin de leaders éclairés et dignes avec un sens élevé de la responsabilité, Macky Sall vient de démontrer le temps d’un discours, d’une déclaration et surtout par des actes qu’il y a de l’espoir et que tout n’est pas perdu pour le noir continent.

Par Fabbi KOUASSI