14/10/2024

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Togo: fin d’un contentieux historique entre la France et les héritiers de l’Ablodé ?

Le début de la fin d’un contentieux historique : Retour sur les relations tumultueuses entre la France et les Olympio

L’enthousiasme qui a suivi la rencontre de Gilchrist Olympio avec le Ministre Alain Joyandet laisse penser à une embellie dans les relations entre l’ex-puissance coloniale et les héritiers biologiques et politiques de l’Ablodé.

Selon le communiqué rendu public aussitôt après la rencontre par l’UFC, « le Ministre de la Coopération a tenu à rassurer le Président de l’UFC que la France mettra tout en œuvre pour que les conditions d’éligibilité à l’élection présidentielle ne soient discriminatoires vis-à-vis de tout togolais qui remplit les conditions d’honorabilité pour prétendre à cette fonction. »

Et si « les Etats n’ont pas d’amis mais plutôt des intérêts» on peut s’interroger sur cet excès d’optimisme surtout qu’entre les héritiers biologiques et politiques de l’Ablodé et la France, il existe un contentieux historique lié à [l’assassinat de Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance->https://www.letogolais.com/article.html?nid=650]. L’UFC est-elle rentrée dans le cercle françafricain qui fait de l’ancienne puissance coloniale un élément incontournable dans la conquête du pouvoir d’Etat dans les anciennes colonies françaises ?

Pendant longtemps le président de l’UFC a été présenté comme un personnage anti-français. Il se méfiait de la France qu’il considère à tort ou à raison comme complaisante à l’égard des tenants du pouvoir en place au Togo. Gilchrist expulsé, a dû s’installer à Londres d’où il menait le combat parallèlement à ses activités professionnelles contre le pouvoir du Général Eyadéma considéré comme le principal suppôt de la France qui s’est servi de ce dernier pour étouffer dans l’œuf l’élan de l’Ablodé. Le mot Ablodé quoique signifiant «Liberté» symbolise le combat des nationalistes sous la houlette de Sylvanus Olympio contre le colonialisme français Godwin Tété dans son ouvrage-musée : La palpitante quête de l’Ablodé a retracé avec force détail le conflit permanent qui a existé entre la France et les nationalistes togolais.

L’histoire politique du Togo c’est aussi l’histoire d’une opposition farouche entre Togolais au sujet de la France. Et dans cette palpitante quête de l’Ablodé, les partisans de Sylvanus n’ont pas épargné les progressistes du PTP (Parti Togolais du Progrès) et les tenants de l’UCPN (Union des Chefs et Populations du Nord) pas plus que ceux-ci n’étaient pas tendres à leur égard. En tout cas, tous ceux qui s’étaient montrés compréhensifs à l’égard de la France sous le prétexte de l’indépendance progressive étaient considérés comme des antipatriotes par les «ablodévio». Mais l’initiative de la violence à la fois verbale et physique au cœur du débat politique au Togo à cette époque est à mettre à l’actif des colons français, se servant des togolais comme alibi. L’attitude des nationalistes est réactive et ne s’exprime qu’à partir de 1958.

La tension entre les tenants de l’indépendance immédiate et les autres se prolonge d’une certaine manière surtout que les tenants du pouvoir actuel héritent du système du [Général Eyadèma->https://www.letogolais.com/article.html?nid=19] qui peut être classé parmi les adversaires politiques du père de l’indépendance du fait qu’il invoquait les arguments de ceux-ci pour dénigrer le pouvoir de Sylvanus Olympio. Le manichéisme consécutif à cette guéguerre historique continue d’empoisonner l’atmosphère politique et avec acuité à l’occasion des joutes électorales

L’une des versions sur les causes de l’assassinat de Sylvanus nous apprend que le Père de l’Indépendance avait été assassiné parce qu’il s’apprêtait à doter son pays d’une monnaie propre retirant le Togo de la zone franc.

Mais ce qu’on évoque peu ou pas du tout dans le parcours politique de Sylvanus c’est qu’à ses débuts, il a eu à travailler avec les colons français avant de les affronter en retournant une association créée par la France pour dévoyer l’indépendance du Togo contre le colonisateur. Et c’est ce qui ne lui a jamais été pardonné.

La position des nationalistes n’était pas un rejet de la France, ni une position anti-française comme celle d’un Sékou Touré par exemple ; car en 1958, les nationalistes votent pour le maintien dans la communauté française, ce qui veut dire une indépendance progressive dans un cheminement avec la France. Il faut surtout retenir de l’esprit du nationalisme, le respect du Togolais, comme individu porteur de droit. Digne de respect, et non sous-homme !

Cela, le colonialisme français n’était pas prêt à l’accepter, car l’idéologie au cœur du colonialisme ne la permettait pas.
Et Sylvanus dribbla la France

En fait, le CUT au départ était le fruit de l’imagination du gouverneur Lucien Montagné qui le créa le 13 mars 1941 pour barrer la route au Deutsche Togo Bund dont l’objectif fondamental était la reconstitution du Togoland placé sous le mandat de l’Allemagne qui devait alors former les cadres du pays et conduire progressivement le Togo à son indépendance.
A travers le Cercle des Amitiés Françaises fondé le 05 Septembre 1936 et regroupant les chefs traditionnels, des notables, des ecclésiastiques, des hauts fonctionnaires et des personnalités de professions libérales venues des quatre coins du pays, le gouverneur Montagné entendait constituer une amicale au service de la France. Enrolés de gré ou de force, «les membres devaient crier vive la France et son œuvre civilisatrice au Togo pour redonner courage aux administrateurs déroutés depuis le départ du Gouverneur Bonnecarrère le 30 janvier 1929» .Transformé en parti politique et baptisé CUT à la suite des réformes constitutionnelles opérées par la France en 1945 et 1946 cette amicale est devenue un instrument aux mains de son secrétaire Général Sylvanus Olympio..

L’article 2 des statuts du CUT originel dispose que «Ledit comité a pour but de resserrer les liens entre les habitants du Togo sous tutelle administré par la France et de veiller à leur bien-être moral, social et matériel».

En créant ainsi le CUT, véritable creuset national, le gouverneur Montagné n’imaginait pas un seul instant qu’il allait offrir une aubaine à Sylvanus qui s’en servira contre la France colonialiste. Au grand dam du gouverneur français, le 27 avril 1946, Sylvanus par un tour de ruse réussit à transformer ce qui n’était qu’une amicale en un parti politique de masse.
En 1946, le CUT avait pour président, Théophile Tamakloe. Le vice-président en était Augustino de Souza. Ouvrons ici une parenthèse pour faire remarquer la date que le 27 avril sera plus tard retenue pour la proclamation de l’indépendance. Faut-il donc y voir dans l’assassinat de Sylvanus, une façon pour la France de laver ce cuisant affront ? Quoiqu’il en soit, Eyadèma qui lui succéda attira la sympathie de la France comme pour la venger en faisant interdire la célébration du 27 avril au profit du 13 janvier sous prétexte que le 27 avril faisait référence à la date du coup de force opéré par Sylvanus Olympio contre le Gouverneur Montagné et à travers lui, la France. Eyadèma considérait sans doute que célébrer le 27 avril revenait à honorer le CUT crée à cette date. Ce qui en fait, ne devait pas plaire à la France sa protectrice. Fermons la parenthèse.

Le conseil d’administration du CUT renouvelé eût pour président [Augustino Pa De Souza->https://www.letogolais.com/article.html?nid=3617]. Sylvanus précédemment Secrétaire Général occupa le poste de 1er Vice-président (1946). Dix ans après en 1956, Augustino devient président Général et Sylvanus devient un des quatre vice-présidents. Pa Augustino De Souza vingt ans plus âgé que Sylvanus avec son immense fortune s’en est remis a ce dernier pour la conduite effective du parti .On le verra plus loin les fils De Souza aussi se mettront au service du fils de Sylvanus .

Depuis 1946 les militants du CUT galvanisé par ses leaders dont Sylvanus fustigeaient la France et critiquaient véhémentement sa politique au Togo.
Montagné parti, son successeur Yves Digo tente vainement de rassembler autour de lui les élites au sud .Il décida alors de s’appuyer sur les populations des cercles du Nord d’où la création de l’UCPN une aile marchante du PTP. L’UCPN (Union de Chefs et Populations du Nord) visait à contrer le CUT en jouant sur la division régionale. On fit alors comprendre aux populations au Nord de Blitta que Sylvanus utilise le CUT pour défendre la cause Ewé abandonnant les peuples du Nord à leur triste sort après les avoir utilisés pour parvenir à ses fins. Cette contre-campagne a fait virer de bord certains chefs traditionnels des cercles du Nord à l’exception du Chef Dobli Odanou de Korbongou . En dépit de cette contre-offensive, l’indépendance eut lieu avec Sylvanus Olympio malgré tous les moyens mis par la France pour l’empêcher. De fait, la complicité entre Pa de Souza et Olympio se poursuivra à travers leurs héritiers biologiques et politiques.

L’offensive des héritiers de l’Ablodé

Le téméraire Olympio assassiné, la France prend les choses en main au Togo avec le bicéphalisme au sommet de l’Etat Grunitzky-Méatchi avant le retour en force de l’ancien soldat de la coloniale Etienne Eyadéma qui n’avait plus rien à prouver pour montrer à la France qu’il est à même de la servir et bien. La France avait alors l’obligation d’aider Eyadéma à se prémunir contre toute tentative de retour au pouvoir des héritiers du nationalisme. Ayant donc revendiqué l’assassinat, Eyadéma avait logiquement droit à la protection de la France qui devait mettre ses barbouzes à contribution pour enrayer toute velléité revancharde des fils Olympio et particulièrement Gilchrist (Londres) et Bonito (Accra). Les deux étaient surveillés comme du lait sur le feu mais aussi les fils de Pa Augustino De Souza n’étaient pas moins dans le collimateur.

A partir donc de 1977 des complots réels ou supposés sont déjoués avec le soutien des puissances dont bien sûr la France. Dans son édition du jeudi 27 octobre 1977, «Togo-Presse» titrait en manchette «Selon les informations communiquées par certaines puissances armées : Des mercenaires projetaient un débarquement au Togo à partir du 15 octobre. Cette rocambolesque affaire a été mise sur la place publique par des journaux dont Jeune Afrique. Tom Finan un homme d’affaire britannique est cité comme étant le cerveau du complot en préparation. Selon J.A. qui faisait parler David Tomkins un des mercenaires arrivé à Lomé «de plein gré» pour y faire des déclarations «une junte d’officiers à la solde des frères Olympio devait dans un premier temps assassiner Eyadéma, prendre en main le pouvoir et réprimer ou prévenir des troubles, demander officiellement l’assistance militaire d’Accra. Le Ghana devait alors envoyer un régiment blindé à la demande de nouvelles autorités togolaises. »

En novembre 1978, on découvre qu’un officier Togolais Colonel Lawson Latévi Merlaud est impliqué dans ce coup avec un certain Kodjovi Emmanuel De Souza et d’autres encore y compris Savi de Tové Lucien Lanyo Jean. Comme preuve, on exhibe les armes qui auraient été découvertes dans un puisard et un avion à moitié calciné abandonné sur la piste de l’aéroport et qui aurait été acheté par les frères Olympio, un plan de minage du camp RIT, etc. saisi sur les «mercenaires».

Du 23 au 24 août 1979 eut lieu le procès des «comploteurs» devant la Cour de sûreté de l’Etat présidée par Atsu Koffi Amega président de la Cour Suprême du Togo. Sont cités à comparaître quatre fils De Souza, Emmanuel, Alphonse, Germain et Abalo, quatre fils Olympio, Gilchrist, Bonito, Toto et Guillaume ainsi que les Colonel Lawson Francisco et Lawson Merlaud. Me D’Almeida, Occansey et Agboyibo étaient les principaux avocats des accusés.

Dans son édition du mardi 28 août 1979, le quotidien national «Togo-Presse» sous le titre : Découverte des nouvelles armes dans l’affaire des mercenaires à la solde des fils Olympio retrace ainsi le mécanisme : «Gilchrist Olympio qui prenait des contacts avec des trafiquants d’armes ne se présentait jamais à eux mais envoyait Kodjovi qui, muni de moyens financiers, mis à sa disposition par Gilchrist faisait des achats. Pour ne pas laisser de traces et sur les instructions de Gilchrist, Kodjovi ouvrait un compte dans le pays où il avait un achat à effectuer. » Toutes ces accusations de complots tendaient à confirmer une certaine revanche des héritiers des leaders nationalistes contre la dictature à la solde du colonialisme français. Le fait que Gilchrist résidait à Londres, que son frère était domicilié à Accra et que les «libérateurs» utilisaient le Ghana comme base arrière offrait un alibi suffisant pour conclure à une conspiration appuyée par une puissance anglophone contre un pays francophone. De quoi décider la France à soutenir fortement le pouvoir du Général Eyadéma.
Le 23 septembre 1986, quelques individus armés venus du Ghana avec à leur tête un certain Amah Ayayi dit Sancho auraient tenté de renverser le régime Eyadéma. Cette histoire de trop avait permis au Général-Président d’ameuter la communauté internationale et principalement la France qui, se fondant sur les accords de coopération militaire était venue à la rescousse d’un pays ami qui serait attaqué de l’extérieur. Si au départ, la France se faisait très discrète dans son soutien au régime Eyadèma, c’est qu’elle n’y voyait pas une complicité active du régime du Président Ignatus Kofi Atchéampong bien qu’Eyadéma avait déclaré que « la présence de Finan Tom dans l’affaire du 13 octobre 1977 prouve le rapport direct entre le Ghana et les tentatives de putsch. Finan possède une société, le Teshi Team International et Teshi est un faubourg d’Accra, la capitale du Ghana. Ces faits aggravent davantage nos relations réciproques. »

Mais dans le cas du 23 septembre 1986 on était sous le pouvoir fort et révolutionnaire de JJ. Rawlings qui est en quelque sorte un neveu à Gilchrist Olympio. Tout comme ce dernier, Rawlings a une maman Ewé de Kéta.
En raison de cette parenté la France ne pouvait que craindre la résurgence des réflexes irrédentistes éwé qui avaient inspiré les tenants de l’Ewé Land.
Sous le règne du Capitaine d’aviation, Gilchrist Olympio était plus fréquent à Accra où il bénéficiait d’une assez grande marge de manœuvre. En tout cas, Rawlings se préoccupait peu de chercher à savoir si Gilchrist menait des activités déstabilisatrices contre le pouvoir du Général Eyadéma à partir du Ghana comme le déclarait le timonier. Mais compte tenu des relations quasi-familiales entre Gilchrist et Rawlings, la France ne s’était pas fait prier pour débarquer à Lomé au lendemain du 23 septembre 1986. Il faut y voir une crainte que le fils du téméraire nationaliste Olympio ne bénéficie d’un coup de pouce de son neveu de l’autre côté pour évincer Eyadéma le protégé pour ensuite demander légalement et souverainement en tant que nouveau dirigeant du Togo l’appui militaire du Ghana. On remarquera que c’est sous la présidence de JJ RAWLINGS que l’armée togolaise a été restructurée, rééquipée et tribalisée avec l’appui technique d’officiers français comme Jeanou Lacaze

C’est cette crainte de voir un Olympio revenir au pouvoir qui a justifié la mise en place avec le soutien technique de la France, d’une armée prétorienne pour faire face aux velléités déstabilisatrices venant d’un pays dont le président n’inspire pas confiance. On peut dès lors comprendre pourquoi l’assistance militaire française a activement participé à l’érection de cette armée essentiellement dominée par les frères du Général-Président. Le discours viril de Gilchrist Olympio contre la dictature au Togo confortait Eyadéma dans la voie d’un surarmement de l’armée par réflexe d’autodéfense. « En 1963 déclare Eyadèma (25 Novembre1977) j’ai pris la direction du coup d’Etat et on a mis fin à la vie de leur père .Et si c’est pour cela qu’ils veulent me tuer je suis d’accord mais ils n’auront pas le pouvoir. » Durant son règne Eyadèma vivait sous la psychose permanente de complots des fils Olympio et ne lésinait pas sur les moyens pour les infiltrer.

La crainte de voir Gilchrist Olympio succéder au Général Eyadéma avait aussi justifié la déstabilisation de la transition sous Koffigoh. On se souvient que la France avait plutôt encouragé l’échec de la transition démocratique en subordonnant l’intervention de ses troupes stationnées au Bénin tout à côté au quitus du Chef de l’Etat togolais. Alors que le siège de la primature était la cible des officiers fidèles au Général-Président, le premier ministre Joseph Koffigoh sollicite l’intervention de la France par l’intermédiaire de l’Ambassadeur Bruno Delaye. Le Quai d’Orsay décida d’acheminer trois cent parachutistes au Bénin. Cette réaction avait fait replier la troupe de putschistes mais pas pour longtemps. Se prononçant sur ce positionnement de soldats français un porte-parole du gouvernement français déclare que « les 300 soldats qui ont débarqué à Cotonou le 02 Décembre ont pour seule mission : la protections des locaux de l’Ambassade de France à Lomé » .Seules les béninoises qui ont goûté aux positionnement virils des soldats français peuvent témoigner de ceux à quoi ils ont servi puisque selon Tètè TETE « quelques mois après leur départ, les maternités de ce pays ont enregistré une montée en flèche des naissances de bébés métis. » Toujours est-il que les putschistes ont perçu dans le mobile de ce positionnement tel qu’indiqué officiellement, un encouragement. Et ils sont revenus en force pour tirer sur la primature. Et quand on sait que le soutien de Gilchrist Olympio a été déterminant dans l’élection de Koffigoh face au professeur Gnininvi à l’issue de la Conférence nationale souveraine et que Rawlings ne tarderait pas à envoyer une troupe si le chef du gouvernement légal en exprimait officiellement la demande, on peut comprendre la position de la France quoique mitterrandienne Quelqu’un avait dit que « les Etats n’ont pas d’amis .Ils n’ont que des intérêts.»

C’est également en raison de cette méfiance à l’égard des Olympio que la France s’est gardée de ne rien faire qui puisse précipiter la chute du pouvoir du Général. En témoigne l’attitude de l’ex-puissance coloniale suite aux hold-up électoraux que le pays a connus. En témoigne également son indifférence suite à la disqualification de la candidature de Fo Gil.

L’illustration la plus patente de la complicité des autorités françaises à l’égard du pouvoir des Gnassingbé a été faite en juillet 1999 à l’ouverture du dialogue inter togolais. Jacques Chirac, débarqué alors à Lomé, avait rassuré publiquement les Togolais que le Général-Président respecterait sa parole de militaire en ne se présentant plus à la fin de son deuxième mandat. Et lorsque le Général faisait modifier la Constitution pour se re-présenter, Jacques Chirac ne dit mot.

Mais aujourd’hui la donne a changé. L’UFC ayant fait la preuve qu’il est un parti de masse avec lequel il faut compter, la France ne peut que s’accommoder à l’évidence.

Il y a cinq ans que Gilchrist Olympio réside à Paris. A-t-il compris que le chemin de la présidence togolaise part du Quai d’Orsay ou de l’Elysée ? Dans les milieux proches du RPT où on ne s’attend pas à voir la France jouer au gendarme, on espère que l’UFC fera des propositions de réformes constitutionnelles à travers l’Assemblée Nationale. Mais la quasi reconnaissance que témoigne le président de l’UFC à l’égard de la France pourrait –t-elle amener l’ex-puissance coloniale à infléchir la position des autorités togolaises au sujet des réformes constitutionnelles susceptibles de lui paver la voie de la présidence de la République togolaise ?

Par Abass Mikaila SAIBOU
leregard13@yahoo.fr

Notes

– Tété Godwin, Histoire du Togo, La Palpitante quête de l’Ablodé (1940-1960) éditions NM7.
– Yagla Ogma Wen’Saa Les indigènes du Togo à l’assaut du pouvoir colonial, (l920-1958) Editions NEA
– Tètè TETE Démocratisation à la togolaise Editions l’Harmattan