19/04/2024

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Togo : lancement du dialogue national

Après plusieurs faux départs, le dialogue national a été lancé ce matin par le premier ministre Edem Kodjo, en présence de plusieurs diplomates étrangers.
Ce dialogue qui, selon le gouvernement togolais devrait durer deux semaines environ réunit le gouvernement togolais, le RPT, parti au pouvoir, trois principaux partis de l’opposition et deux associations de la société civile. Tous ces partis étaient représentés à de haut niveau.

Cette journée de lancement s’est déroulée en deux moments. En matinée, dès 9h30, Edem Kodjo annonçait la reprise du dialogue politique qui est l’une des exigences fixées par l’Union européenne pour une relance de sa politique de coopération avec le Togo, gelée depuis 1993. Kodjo a notamment déclaré que « le gouvernement est prêt à entamer des discussions sur tous les sujets dans une totale ouverture d’esprit…» « Le gouvernement n’a nullement l’intention d’éviter des questions importantes comme le retour des réfugiés, le dédommagement des dégâts subis, la réforme des services de sécurité ou le problème de l’impunité », a-t-il ajouté

Au terme d’un discours d’une dizaine de minutes environ, les participants se sont séparés pour se retrouver dans l’après-midi à 15 heures. Toute l’après-midi, les participants ont procédé à la désignation d’un Bureau qui assurerait la direction et l’encadrement des travaux. Un consensus a été dégagé pour la vice-présidence attribuée à la Société civile, le gouvernement exerçant le rôle de Rapporteur. En revanche, aucun accord n’a été obtenu sur la Présidence. Les participants ont décidé de se retrouver aujourd’hui dès 15 heures pour finaliser la composition du Bureau. Il est même prévu que les travaux se déroulent le Dimanche et on évoque aussi que le dialogue ne se déroule que sur une dizaine de jours.
Sur la question du médiateur à laquelle tient l’UFC, un accord a été trouvé. Les participants sont d’accord pour solliciter l’Union européenne et l’ONU de désigner par avance un médiateur qui pourrait se rendre au Togo, en cas de besoin.

Les travaux de l’après-midi se sont déroulés à huis-clos. On notait toutefois la présence de M. Filiberto CERIANI SEBREGONDI, Chef de Délégation de l’Union européenne, en qualité d’observateur. Djibril Bassolé, ministre de la Sécurité du Burkina Faso représentait le président du Burkina faso. Représentant la CEDEAO, Mai Manga Boukar. Il fut envoyé Spécial de la CEDEAO auprès du Togo pour suivre les préparatifs de l’élection présidentielle d’avril 2005.

Nous avons pu remarquer des apartés entre les acteurs politiques et un climat moins crispé et tendu. Cela augure t-il d’une bonne issue pour ce dialogue ? Rappelons que ce dialogue sera le onzième que les acteurs politiques organisent depuis 1990, qui marque le début des contestations da la dictature militaire de Gnassingbé Eyadéma ayant abouti au processus de démocratisation du pays.
Les pourparlers entre les acteurs politiques et la société civile togolaise déborderont les 22 engagements. Il est acquis que les discussions porteront sur les questions des réformes institutionnelles, législatives et réglementaires, la révision du cadre électoral (code et fichiers électoraux), la recomposition et la revue des attributions des organes de contrôle et des institutions de régulation, particulièrement « ceux intervenant dans le processus électoral » en vue de préparer des élections libres et transparentes. C’est du reste ce que précise un document de synthèse rédigé par le gouvernement. Pour réussir, le dialogue devra traiter du problème de la réforme de l’armée et des forces de sécurité, composés essentiellement de membres de l’ethnie Kabyé, celle des Gnassingbé.

La question des réfugiés et des déplacés des élections d’avril 2005, de même que les modalités de leur retour et de leur réinsertion seront aussi à l’ordre du jour. Il est aussi préconisé la mise en place d’un mécanisme de suivi pouvant constituer un « cadre permanent de dialogue et de concertation sur les sujets et préoccupations d’intérêt national ». Parmi les propositions des partis d’opposition, le gouvernement togolais retient, dans un document de synthèse, l’idée d’un « gouvernement de consensus ou transitoire d’unité nationale ».

La rédaction letogolais.com