24/04/2024

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Togo: Le RPT rafle les 7 postes du Bureau de l’Assemblée nationale

PANA-25/11/07- L’Union des forces du changement (UFC), principal parti d’opposition au Togo, a dénoncé, samedi, « la frilosité » dont fait montre le Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir depuis près de 4 décennies), qui s’est accaparé de tous les postes du bureau de l’Assemblée nationale.

« La frilosité dont on fait montre à l’égard de notre groupe, nous fait tomber dans le cercle infernal des occasions manquées de mettre fin au climat de suspicion permanente qui nuit à notre pays », a déclaré l’UFC, mécontente de la décision du RPT, majoritaire avec 50 députés, de présenter des candidats à tous les postes.

L’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale s’est déroulée de façon houleuse, contraignant l’Union des forces du changement et le Comité d’action pour le renouveau (CAR) à se retirer du vote, laissant ainsi le RPT s’accaparer de tous les postes.

Sur les trois partis présents à l’Assemblée nationale, le Rassemblement du peuple togolais (RPT) dispose, à lui seul, de la totalité des 7 membres composant le Bureau, ce qui est en contradiction avec le règlement intérieur adopté par les députés vendredi, ont dénoncé l’UFC et le CAR.

Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale togolaise dispose qu’un groupe parlementaire « ne peut en aucun cas occuper deux postes successifs » et que « le Bureau de l’Assemblée, les présidents des commissions et les bureaux des commissions sont élus en s’efforçant de refléter la configuration politique de l’Assemblée nationale ».

D’après une logique établie, le RPT aura la présidence, l’UFC la 1ère vice-présidence et le CAR la 2e vice-présidence. Pour ce qui concerne les deux postes de secrétariat parlementaire et de questeurs, les trois partis ont également positionné des candidats compte tenu de leur poids politique.

Or, lors de l’élection des membres du bureau, le RPT qui, avec une majorité de 50 députés, s’octroie le poste de président de l’Assemblée, a positionné un autre candidat à la vice-présidence, poste qui, réglementairement, devait revenir à la 2ème force politique à l’Assemblée, c’est-à-dire à l’UFC, estime Patrick Lawson du parti de Gilchrist Olympio.

Au cours de l’élection, le RPT a remporté encore ce poste, obligeant l’UFC, qui a estimé que le parti majoritaire veut « s’adjuger un contrôle total et une mainmise absolue sur l’Administration et la gestion de l’Assemblée nationale », à retirer sa candidature aux autres postes.

Le CAR, qui s’était positionné pour le poste de 2ème vice-président, a également retiré, arguant du fait que si la 1ère vice-présidence n’est pas allée à l’UFC, il ne voit pas de raison pour son parti de maintenir le sien, appelant au principe de partage de postes comme le stipule le règlement intérieur.

Le RPT, qui a demandé une suspension de 40 minutes, puis une autre de 50 minutes, est revenu avec la décision de positionner des candidats à tous les postes auxquels il a réussi, avec ses 50 députés, à faire élire 7 de ses membres.

La bonne ambiance qui prévalait entre députés au début de la session, s’est ainsi estompée et, pour plusieurs observateurs de la crise togolaise, ce précédent risque d’avoir des incidences sur les tractations engagées pour la formation du gouvernement et la nomination du Premier ministre attendue dans quelques jours.