PC, PS, PRG, UMP, VERT,UDF
Châteaulin, le 15 février 2005
Monsieur le Président,
Je vous sais attentif aux évènements qui se passent actuellement au TOGO. Je sais aussi que vous vous interrogez de savoir pourquoi la France, par la voix du Président de la République ou celle du Gouvernement ne prend pas une position claire sur ce problème : condamner fermement et sans détour le coup d’état du 6 février 2005. Au lieu de quoi, tantôt le premier évoque avec nostalgie « un ami personnel » celui qui n’a jamais été qu’un bourreau de son propre peuple, tantôt l’autre qualifie de « gouvernement de fait » le nouveau pouvoir installé à Lomé à la faveur du coup d’état militaire.
Pourtant, à l’abri de la position très dure prise par les Chefs d’Etat africains de la CEDAO réunis à Niamey, la France aurait dû dire fermement aux militaires togolais qu’elle condamne ce coup de force et demande le respect de la Constitution togolaise. Quels intérêts si puissants peuvent-ils expliquer les hésitations de la France ? Avons-nous seulement conscience que cette absence de fermeté de notre pays est considérée comme une injure par les Togolais ? Avons-nous conscience que dans ces conditions, les Français installés au Togo sont potentiellement exposés à la colère des « patriotes » togolais ? Après la Côte d’Ivoire, la France veut-elle et peut-elle ouvrir un deuxième front en Afrique ?
C’est pourquoi, Monsieur, le Président, je vous demande de condamner fermement le coup d’état et de faire connaître publiquement et rapidement la position officielle de votre formation politique par rapport aux exigences suivantes, consistant à demander au pouvoir illégitime installé au Togo de :
– annuler immédiatement toutes les mesures prises depuis le décès de Eyadema.
– rétablir le dialogue à travers une « Conférence politique générale ».
– lancer le grand débat indispensable à la réconciliation entre tous les Togolais.
– mettre en place un gouvernement de transition présidé par une personnalité neutre désignée consensuellement par la « Conférence politique générale » et dont la tâche principale est d’organiser des élections présidentielles et législatives, libres, démocratiques et transparentes.
Il en va de l’intérêt des Français installés au Togo ; il en va de la crédibilité de la France en Afrique.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations les meilleures.
Le Président
Kofi Yamgnane
Ancien Ministre
Vice-Président du Conseil Général du Finistère
Association SURSAUT TOGO – BP 49 – 29150 CHATEAULIN
Tél/fax : 02 98 86 16 47 – CCP n° 6 773 77 B – Rennes
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