Pour empêcher l’alternance politique au Togo, [Eyadéma->https://www.letogolais.com/article.html?nid=19] échafaude un système de fraude électorale sans faille, en faisant avaliser par l’Assemblée de son parti unique, le RPT, un soit-disant code électoral qui est, en fait, un passeport lui garantissant une présidence à vie à la tête du pays.
Elaborée en avril 2000, la loi électorale, déjà modifiée en mars 2002, est à nouveau chamboulée par les autorités togolaises. En effet , le jeudi 6 février 2003, les députés RPT, membres uniques de l’Assemblée Nationale, ont adopté une nouvelle mouture du code électoral, attribuant l’organisation des scrutins au ministère de l’Intérieur et reléguant la CENI au rang de gadget. Selon l’article 4 de la nouvelle loi, « le ministère de l’intérieur est chargé de l’organisation des différentes consultations référendaires et électorales » et la CENI, « autorité administrative indépendante est chargée de la supervision et de la transparence de l’ensemble du processus électoral pour garantir aux électeurs et aux candidats la libre expression des suffrages ». Dans cette nouvelle version de la CENI, les 8 membres seront tous nommés par le RPT et ses partis satellites, seuls partis présents dans l’Assemblée, et le 9ème membre, par le président de la cour d’appel de Lomé. La Cour constitutionnelle sera chargée de la proclamation des résultats définitifs des scrutins .
Dans un laps de temps très court, le Togo vient de modifier de fond en comble sa constitution et de changer à plusieurs reprises de code électoral. Ces changements fondamentaux se sont opérés sans le consentement du peuple souverain et de l’opposition togolaise. Les tenants du pouvoir au Togo depuis 40 ans justifient avoir effectué ce bouleversement brutal dans le but de favoriser la libre expression de tous les citoyens togolais. Au regard de la réalité, le constat est plutôt accablant : les Togolais n’auront jamais droit à une alternance politique avec Eyadéma. Le nouveau code électoral n’offre aucune possibilité à des élections libres et transparentes, tous les mécanismes supposés garantir une équité sont sous la férule des hommes d’Eyadéma. Il n’autorise aucun mécanisme consensuel et ne donne aucune possibilité d’expression aux opposants. L’ opposition est quasi interdite car tous ses membres ne pourront jamais accéder à des élections dont les candidats sont entérinés par une institution contrôlée par le RPT, le parti unique. Dans un communiqué, l’UFC estime que les « actes actuels du régime procèdent de la pure provocation et n’iront pas loin. Les autorités togolaises nous contraignent à l’affrontement. Il aura bientôt lieu ».
Pour parachever son œuvre, il ne reste plus qu’au dictateur Eyadéma à annoncer, en grande pompe, sa candidature au futures élections présidentielles qu’il compte organiser sans attendre la mobilisation de l’opposition.
La rédaction letogolais.com
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