500 militaires tchadiens et des rebelles du Sierra-Léone ont été recrutés par Eyadéma pour pallier la défiance de son armée. Sous l’autorité de son fils Ernest, ils sont déployés dans toutes les rues de Lomé pour semer la terreur dans la population. Eyadéma veut s’imposer malgré la défaite cuisante qu’il vient de subir aux présidentielles face à Bob Akitani.
Pour contrecarrer la victoire de l’opposition lors des élections du 1er juin 2003, le dictateur Eyadéma utilise sa stratégie de la terreur : intimidation, répression et assassinat de la population. Pour parvenir à ses fins, il a recruté des supplétifs du RUF. La sédition naissante dans l’armée togolaise l’oblige à faire appel à des éléments extérieurs au Togo. Sélectionnés par un recruteur français, ces mercenaires sont arrivés sur le sol togolais il y a une quinzaine de jours et sont cantonnés au camp Landja (Kozah), à la garnison de Niouprouma (Tône) et à Lomé. Aujourd’hui, mardi 3 juin 2003, juchés sur des chars d’assauts et en tenue de camouflage, ces mercenaires ont été postés dans les endroits stratégiques de Lomé. Sous l’autorité d’Ernest Eyadéma et du ministre de l’intérieur, M. François Akila Esso Boko, vers 10h30 (locales et GMT), ils ont interpellé deux responsables de l’UFC, Jean Pierre Fabre et Patrick Lawson. L’objectif de ces arrestations est d’empêcher la mobilisation de la population, la concertation entre les leaders politiques et la coordination des Togolais. Eyadéma veut empêcher la population de lui imposer la victoire de Bob Akitani aux présidentielles du 1er juin 2003. D’après les premières estimations, c’est un raz de marée, un vote sanction sans précédent. Dans le quartier Bè, fief de l’opposition, des jeunes manifestaient dans la rue, scandant des slogans hostiles au dictateur Eyadéma et à la France. Ils se réjouissaient de la victoire de leur candidat Emmanuel Akitani Bob. Pour étouffer cette vérité des urnes, Eyadéma et ses commanditaires n’ont plus d’autre recours que la force et la violence. Les habitants sont évacués de force de leur domicile, humiliés en pleine rue, les femmes violentées, les enfants battus à coup de crosses. C’est d’une brutalité inouïe; « c’est le vote dans le calme, la justice et la transparence» d’après les observateurs français venus cautionner sous l’autorité de Jacques CHIRAC, le hold-up électoral du dictateur Eyadéma. M. Emmanuel Akitani a été élu aux élections présidentielle 2003, et, comme ce fut le cas en 1998 avec M. Gilchrist Olympio, on cherche à le priver de sa victoire.
Eyadéma ne peut plus compter sur l’armée togolaise qui n’est plus disposée à tirer sur ses frères sous les ordres de son fils sanguinaire. Pour les Togolais, cette armée tarde à réagir et à venir à leur secours pour mettre hors de portée de nuire cette invasion étrangère ( mercenaires et supplétifs).
La rédaction letogolais.com
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