19/03/2024

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Une HAAC aiguisée pour mieux assassiner la liberté de presse

Les dispositions de la loi n°2020-001 relative au Code de la presse et de la communication ont fait l’objet d’une rencontre le 04 janvier 2023 au siège de l’institution entre la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et les professionnels des médias. 

En guise de vœux de nouvel an aux journalistes, il a été question pour l’institution de présenter les dispositions contraignantes de la loi. La HAAC a indiqué aux professionnels des médias que la période moratoire pour l’entrée en vigueur du nouveau code de la presse et de la communication arrive à expiration le 06 janvier 2023 et que l’institution se met en ordre de bataille pour l’application stricte des dispositions contenues dans la loi, même si celle-ci souffre d’insuffisances.

Cette approche de la HAAC témoigne de la volonté de son président Pitalounani Télou et son équipe de poursuivre leur chantier de restriction de la liberté de presse. Au lieu d’en assurer la défense, la protection et la promotion, la HAAC s’évertue plutôt à la prédation de cette liberté de presse acquise de haute lutte.

En 2021 et 2022, des décisions portant suspension de journalistes (feu Joël Egah, Ferdinand Ayité, Carlos Kétohou, Yves Galey), de journaux (Panorama, Quotidien Liberté, L’Alternative, Fraternité, L’Indépendant Express), de retrait de récépissé à l’Indépendant Express et d’annulation de la carte de presse du journaliste Carlos Kétohou ont été prises par l’autorité de régulation.

L’extrait suivant des Propos de Pitalounani Télou, Président de la HAAC, lors de la conférence de presse sur le thème : « Mise en œuvre intégrale des dispositions de la loi n°2020-001 du 07 janvier 2020 relative au Code de la presse et de la communication en République togolaise», témoigne de l’engagement de celui-ci à réprimer la liberté de presse.

«Il s’agit d’un rappel des dispositions de la loi et les échanges que nous souhaitons à cet effet visent à mieux appréhender les mesures à prendre par la HAAC et non à revenir ou instaurer de nouveaux débats sur les dispositions de la loi. Tant qu’il n’y a pas de nouvelles dispositions légales, celles qui existent doivent être appliquées dans leur intégralité », a t-il martelé.

Parmi les potentielles cibles de la HAAC figurent les administrateurs des sites hébergés sur les noms de domaine .com, .info, .net et autres. Ceux-ci verront leur récépissé annulé s’ils en avaient. Les détenteurs de la carte de presse établies sur la base des dispositions antérieures à celles de la nouvelle loi seront soumis au renouvellement de leur carte.

2023 se présente alors comme une année difficile pour les professionnels des médias. Ceux-ci sont déjà avertis et doivent craindre pour la pratique en toute quiétude de la profession de journaliste.

Dans un rapport intitulé « Togo : une tradition de répression », l’Ong Internationale Tournons La Page est revenue amplement sur les cas de sanctions et de brimades des journalistes surtout ceux qui portent un regard critique sur la gestion dictatoriale du pays par le clan Gnassingbé.

https://tournonslapage.org/fr/actualites/nouveau-rapport-togo-une-tradition-de-repression

La rédaction letogolais.com