01/05/2024

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De Patrice Lumumba à Sylvanus Olympio : aperçu des lieux, oeuvres et ouvrages memoriels.

Deux grandes figures de la lutte pour l’indépendance dont on commémore en ces jours , une disparition tragique il y a 60 ans pour l’un et 58 ans pour l’autre.

Patrice Lumumba après la conférence des panafricanistes à Accra , s’affirme résolument comme un grand nationaliste. Il défend un modèle qui s’oppose à celui des organisations politiques dont l’assise reste ethnique. Il entraîne l’enthousiasme populaire et se retrouve dans la ligne de mire du colonisateur belge et du roi Baudouin. Ces derniers défendent leurs intérêts miniers. A cause de ses liens politiques socialistes , les USA décident de l’éliminer, pour éviter une implantation soviétique dans un grand pays africain.
Par une large conspiration internationale et locale le premier ministre de la jeune république congolaise sera arrêté, exécuté le 17 janvier 1961. Son corps sera dissout dans de l’acide par un policier belge. Il garde en relique ce qui reste du corps : une dent.

A sa mort une révolte armée éclate dans le pays. Les conséquences perdurent jusqu’à ce jour.

L’aura de Lumumba demeure. Il est célébré par plusieurs ouvrages et une filmographie importante . Une université de Moscou a porté son nom pendant 40 ans et une place à Bruxelles depuis 2018.
Des organisations panafricanistes militent activement et célèbrent sa mémoire et son oeuvre.
Il est probable que la relique dentaire retourne au Congo. Peut-être qu’un mausolée serap enfin érigé, à l’instar de celui de N’krumah, pour transmettre l’essence du nationalisme et du panafricanisme portée par ces grands hommes.

Sylvanus OLYMPIO nationaliste togolais, a contribué et obtenu de haute lutte, l’indépendance du Togo.
Ce premier président élu, économiste émérite, va s’opposer au général De Gaulle et lutter pour éviter l’intégration du Togo dans la Franceafrique et entreprend d’installer
un système économique indépendant. Ce qui ne confortait pas la France dans ses intérêts économiques et politiques.

Cette situation lui sera fatale. Il est assassiné par un gendarme français le 13 janvier 1963 à la suite d’une conspiration entre la France, les USA et des anciens militaires coloniaux. Ces derniers sont dirigés par Eyadema Gnassingbe ( président du Togo pendant 38 ans )

Ses restes sont toujours au Benin où il a été enterré après sa mort.

Son action est vivace dans la mémoire des Togolais. Plusieurs ouvrages lui sont consacrés.
Après une reconnaissance du bout des lèvres par le régime dictatorial, le CHU de Lomé porte désormais son nom.
Mais aucun lieu mémoriel digne de ce nom ne lui est consacré.
Il serait souhaitable que ses restes soient transférés au Togo et qu’un musée et mausolée soient édifiés.

Car les lieux et ouvrages memoriels sont essentiels dans la construction d’une nation.

Le Togo comme le Congo et les autres nations africaines ont besoin de s’approprier leur histoire. Ceci passe par la construction et l’animation de lieux memoriels , de savoir et de transmission

« Luttons sans défaillance »

D. E. Dossou