20/04/2024

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Emmanuel Bob Akitani hospitalisé en urgence en France

Le chef de file de l’opposition togolaise se remet d’une attaque cérébrale

Le candidat de l’opposition togolaise, Emmanuel Bob Akitani, victime d’une attaque cérébrale jeudi, a été évacué de toute urgence vers Paris. Il est hospitalisé, depuis vendredi matin, à l’hôpital militaire américain de Neuilly. Selon son chef de cabinet, qui l’a vu lundi matin, Bob Akitani a repris des forces et devrait se rétablir prochainement.

Par Smahane Bouyahia

Bob Akitani se remet doucement mais sûrement de son attaque cérébrale de la semaine dernière. Le principal candidat de l’opposition à la dernière élection présidentielle au Togo est hospitalisé, depuis vendredi dernier, à l’hôpital de Neuilly, en banlieue parisienne. Il a été victime, jeudi soir, d’un accident vasculaire cérébral. L’homme politique de 74 ans a quitté l’aéroport de Lomé sur une civière à bord d’un avion d’Air France, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Etat de stress et de fatigue

C’est à Lomé, dimanche 15 mai, que tout a commencé. Le chef de file de l’opposition se trouvait alors dans un état de fatigue généralisé. « Il marchait déjà avec une certaine difficulté », témoigne Jean-Claude Homawoo. Victime, jeudi, d’une attaque cérébrale, Emmanuel Bob Akitani a été hospitalisé dans l’une des plus grandes cliniques de Lomé. Les examens qu’il a passés n’ont rien dévoilé d’anormal, si ce n’est que l’accident aurait entraîné une paralysie du côté gauche de son visage ainsi que de son bras gauche. Les médecins de Lomé ont alors pensé qu’il était préférable qu’il soit transportée en France, vers l’hôpital américain de Neuilly pour des soins plus poussés. « Les professeurs de Lomé ont démontré que c’est un élément exogène qui a provoqué l’accident cérébro-vasculaire de M. Akitani. C’est donc l’accumulation de la situation actuelle du Togo, des menaces quotidiennes, des persécutions à son encontre qui en sont la cause », explique le chef de cabinet de Bob Akitani.

Alors qu’aucune information ne filtre de l’hôpital où Bob Akitani est soigné, Jean-Claude Homawoo, qui se trouvait à bord de l’avion d’Air France, nous a affirmé que le 1er vice-président de l’UFC (Union des Forces de Changement) « n’a pas eu besoin d’opération chirurgicale ». « Toutes les visites sont interdites. J’ai pu me rendre à son chevet ce matin. Il était calme, il souriait même. Il faisait beaucoup d’effort pour se lever, je l’ai trouvé admirable. Aujourd’hui, il veut récupérer très vite, il a besoin d’un peu de repos », a-t-il souligné. « Nous n’avons pas voulu affoler le peuple togolais quant à l’extradition pour raison de santé de M. Akitani. Nous avons, de ce fait, attendu jusqu’à ce qu’il soit à Paris pour l’annoncer, afin d’éviter tout débordement ou mouvement de panique ».

Une attaque qui survient le soir des négociations d’Abuja

L’incident est survenu au moment où les délégations togolaises quittaient la capitale nigériane, Abuja, après une série de négociations infructueuses. « M. Akitani parle beaucoup de politique malgré son état. Il devait se rendre lui aussi à Abuja, pour aborder notamment un sujet qui lui tient à cœur, celui du décompte des voix. Il souhaite qu’on lui démontre comment il a pu perdre l’élection du 24 avril et comprendre pourquoi de grandes démocraties comme les Etats-Unis, n’ont pas voulu procéder au dépouillement. Il se demande même s’il n’est pas victime d’une complicité internationale », souligne M. Homawoo. « Malgré les échecs des négociations sur la formation d’un gouvernement au Togo, M. Akitani reste serein, car, en aucun cas, il n’aurait accepté d’adhérer à un gouvernement sans que des préalables, comme le décomptage des voix, n’aient lieu », a-t-il renchéri.

Bob Akitani s’est porté candidat aux élections présidentielles du Togo le 24 avril dernier, face à l’actuel Président, Faure Gnassingbé, fils de feu Eyadema mort en exercice le 5 février dernier. Il a été crédité de 38% des voix contre 60%. Mais les résultats de ces élections avaient suscité de vives polémiques et de violents heurts, notamment dans le quartier de Bé, bastion de l’opposition à Lomé. Une opposition qui continue de dénoncer des fraudes massives.

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