Paris, 8 décembre 2005 (FH) – Le barreau de Paris, saisi d’une plainte à l’encontre de Me Jean Degli, un ancien avocat auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), accusé d’avoir détourné 300.000 dollars, a demandé un complément d’information estimant que cette accusation «ne pouvait s’exonérer d’un soupçon d’arbitraire».
En octobre 2004, Me Degli, l’avocat du général Gratien Kabiligi dans l’affaire Militaires I, avait été rayé de la liste des avocats du TPIR après que les Nations Unies aient découvert des versements depuis le compte de sa collaboratrice, Mme Sylvia Olympio, vers ceux de proches de l’avocat.
L’affaire avait fait grand bruit et le TPIR avait demandé au barreau de Paris de poursuivre l’avocat franco-togolais.
Dans une décision rendue le 22 novembre dernier, le Conseil de l’ordre parisien affirme notamment que le greffier du TPIR entretenait, à l’époque des faits reprochés à M. Degli, des relations personnelles avec Mme Olympio, la collaboratrice de Me Degli et qu’ainsi «les décisions du greffier du TPIR et du TPIR lui-même à l’égard de la défense, ne peuvent s’exonérer d’un soupçon d’arbitraire».
Le barreau parisien demande à disposer des éléments rassemblés par le Bureau des services du contrôle (BCIS) des Nations Unies après que le TPIR ait soupçonné cet avocat d’avoir falsifié un document pour faire embaucher cette collaboratrice dont il aurait par la suite détourné les rémunérations.
Il souhaite entendre Mme Olympio et M. Dieng, le greffier du TPIR. Il regrette également que cette enquête ait été menée sans que Degli ait été assisté par un avocat et sans qu’il puisse savoir si les procès verbaux de déposition sont paraphés.
Le barreau de Paris est la seule autorité, avec le barreau de Lomé, à avoir prise sur l’avocat franco-togolais, qui était à l’époque secrétaire général de l’Association des avocats de la défense (ADAD) au TPIR. Son poste au sein de la défense a depuis été confié à un autre avocat.
SM/PB/GF
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