16/04/2024

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Le nouveau Premier ministre Agboyibo n’aura pas la tâche facile

XINHUA – 18/09/06 –Le nouveau Premier ministre togolais Yawovi Agboyibo n’aura pas la tâche facile pour former son gouvernement d' »union nationale », le principal parti d’opposition, l’UFC de Gilchrist Olympio, refusant d’y participer. Nommé samedi par le président Faure Gnassingbé, Me Agboyibo, un avocat de 63 ans avait longtemps combattu le régime de l’ancien président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février 2005, père de l’actuel chef de l’Etat

L’Union des forces de changement (UFC) de l’opposant Gilchrist Olympio, principal parti politique qui avait réclamé la Primature, a décidé de boycotter le prochain gouvernement, s’estimant « lésé ».

« Ce poste devait nous revenir dans la mesure où nous constituons la force politique qui a toujours été victime des brimades et des actes de violences de la part du régime en place (. ..) La réconciliation est à ce prix », a estimé un responsable de l’UFC, qui a requis l’anonymat.

« Mais nous resterons toujours dans le processus en cours, en respectant l’esprit et la lettre de l’accord politique », a-t-il toutefois précisé.

L' »accord politique global » signé le 20 août à Lomé par les acteurs politiques pour tenter de mettre fin à plus de dix ans de violences et d’instabilité au Togo, ne fixait aucune obligation au président quant au choix du chef de gouvernement.

Dimanche, la Convention démocratique des peuples africains ( CDPA,opposition) de Léopold Gnininvi, un parti « ami » de l’UFC avec laquelle elle a conclu ces derniers mois une alliance de circonstance, a simplement « pris acte » de la nomination de Me Agboyibo, promettant d’apporter sa contribution à la réalisation de »tous les objectifs contenus dans l’accord politique ».

Cette alliance avec l’UFC fait toutefois douter de sa participation au futur gouvernement. « Me Agboyibo est l’un de ceux qui connaît le mieux les acteurs politiques togolais, mais à l’allure où vont les choses, il aura du mal à convaincre certains leaders de l’opposition », estime un diplomate étranger sous couvert d’anonymat.

Un autre se montre cependant plus optimiste: « le cercle de ceux qui sont prêts à jouer un jeu nouveau s’est élargi ces derniers temps. Des contacts sont noués et l’on avance pas à pas. Qui plus est, il ne faut pas oublier que c’est Me Agboyibo qui a amené toutes les parties à la signature de l’accord global en août dernier ».

Selon certaines sources proches de la Primature, le nouveau Premier ministre devait entamer lundi ses consultations avec certains partis aussitôt après avoir officiellement pris ses fonction.

La formation d’un gouvernement d’union nationale constitue l’un des points cruciaux de « l’accord politique global » signé après plusieurs mois de discussions et la médiation du président burkinabè Blaise Compaoré.

Cet accord prévoit dans un second temps l’organisation d’élections législatives, le mandat de l’actuel Parlement s’achevant en octobre.

Les dernières législatives remontent à octobre 2002, un scrutin boycotté par les principaux partis d’opposition et qui avait été remporté sans coup férir par le parti au pouvoir, le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT).