PARTI DES TRAVAILLEURS
MEMBRE DE L’ENTENTE INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES
Communiqué
Informé des deux (2) Déclarations rendues publiques le dimanche 13 octobre 2002 et parues dans les journaux le lundi 14 octobre 2002. signées des partis, regroupement de partis et courants politiques suivants : UFC, CDPA-BT, CPP, PDR, Le Front (ADDI, CAR, CDPA, UDS-TOGO), les Rénovateurs, le Parti des travailleurs juge utile de préciser sa position.
1. Le Parti des travailleurs approuve totalement la “ Déclaration relative à la modification de l’article 52 de la Constitution ” dont voici le texte in extenso:
“ Le jeudi 10 octobre 2002, les autorités togolaises ont annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale et la modification de l’article 52 de la Constitution.
L ‘article 52 de la Constitution dispose entre autres :
“ Les députés sont élus au suffrage direct et secret pour cinq ans. ”
Les autorités togolaises viennent d’ajouter la disposition suivante, à l’article 52 de la Constitution :
“ Les membres de l’Assemblée sortante, par fin de mandat ou dissolution, restent en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de leurs successeurs ”
Les signataires de la présente déclaration s’élèvent vigoureusement contre la poursuite du tripatouillage des textes essentiels qui engagent l’avenir de notre pays. Hier, c’était le Code électoral, aujourd’hui, /’article 52 de la Constitution : chaque fois modifiés par une Assemblée Nationale monocolore, sans aucune représentativité politique réelle.
Les signataires dénoncent, toutes ces manœuvres annonciatrices de la modification de l’article 59 de la Constitution qui oblige le chef de l’Etat à quitter le pouvoir en 2003. Ces manœuvres s’organisent contre les aspirations profondes, réelles, visibles et palpables des populations soutenues par l’ensemble des forces politiques et sociales de notre pays.
Les signataires ne sont pas dupes.
La dissolution intervenant aussitôt après la modification de l’article 52 de la Constitution, il s’agit d’une opération de “dissolution ” reconduction. Ce forfait constitue un non-sens juridique. Une Assemblée nationale ne peur être à la fois dissoute et en fonction.
La modification de l’article 52 de la Constitution enlève tout effet à la dissolution. Elle contredit le 1er aliéna de l’article 52 qui fixe le mandat du député à 5 ans, et enlève tout sens à cet aliéna. Le mandat du député est désormais à durée indéterminée. Il suffira au gouvernement de s’organiser pour ne pas respecter les échéances électorales.
Les signataires lancent un appel solennel aux Togolais de tous les bords à se mobiliser, pour empêcher le maintien au pouvoir de M. Gnassinghé Eyadéma, cause de toutes les souffrances des populations ”
2. Le Parti des travailleurs est également d’accord avec la Déclaration intitulée : “L’Opposition appelle les populations à ne pas retirer les cartes d’électeurs et à boycotter les élections législatives du 27 octobre 2002 ” lorsqu’elle proclame :
“ Les signataires affirment que les élections du 27 octobre 2002, ne sont ni libres, ni transparentes, ni démocratiques. Elles ne peuvent qu’exacerber la crise togolaise et conduire a une implosion sociale.
En conséquence, les signataires, réitèrent leur appel a l’ensemble de la population, à ne s’associer d’aucune manière a cette mascarade électorale et à ne pas aller retirer les cartes d’électeurs. ”
3. Aujourd’hui, alors que, de nouveau, la crise s’approfondit au Togo, alors que, comme le montrent les dramatiques événements de Côte d’Ivoire, tout peut basculer du jour au lendemain, et alors que les travailleurs et le peuple togolais ont déjà et à plusieurs reprises montré leur détermination à se battre pour que soit préservée la nation togolaise et que soient réellement améliorées leurs conditions de vie, le Parti des travailleurs estime nécessaire de rappeler ce qu’avec tous les militants et responsables du regroupement “ Quelle solution pour le Togo ? ”. il a toujours déclaré sur ce qui peut permettre de sortir de l’impasse et de préserver la paix :
“ Toutes les solution de ce type : Accords du 12 juin 1991, Nouveau contrat social de décembre 1991, Commission mixte paritaire de 1992, Négociations de Calmar en 1993. Accords de Ouagadougou de 1993, Dialogue intertogolais de 1999, toutes ces tables-rondes aboutissent au même résultat ”
Il y a le sentiment général d’avoir été floué. Il y a une réalité que personne ne peut nier : l’Accord-cadre de Lomé a permis à M. Eyadema de conserver son fauteuil au lendemain des mascarades électorales des présidentielles de 1998.
4. Le Parti des travailleurs rappelle ce qu’il a déclaré le 3 juillet 2002 et qui est d’une brûlante actualité :
“ La situation est- elle sans issue ?
Va-t-on voir de sanglants déchirements où les Togolais vont s’opposer, dans le sang, les uns aux autres ?
Va-t-on voir des vagues répressives où chacun, pour sauver sa peau, va utiliser la répression contre les travailleurs et les peuples ?
Il y a une solution !
Oui, il y a une solution pour sauver le Togo ! C’est la solution des travailleurs, des paysans, des jeunes c’est-à-dire du peuple, qui, seuls, peuvent sauver notre pays de l’engrenage infernal dans lequel cette crise peut l’entraîner.
Elections libres et démocratiques immédiatement, sous les contrôle des travailleurs, du peuple et de leurs organisations pour :
• Le paiement immédiat des arriérés de salaires, de pensions, de bourses, d’allocations familiales et d’indemnités diverses ;
• l’annulation inconditionnelle de la dette extérieure et des plans d’ajustement structurel :
• le développement d’une politique en faveur de la Santé, de l’Ecole et de l’Emploi pour tous :
• le retour intégral de la CNSS à son statut d’institution de droit public ;
• etc. ”
Les travailleurs et le peuple togolais qui luttent pour améliorer leurs conditions de vie et contre les attaques dont ils sont quotidiennement victimes, veulent un véritable changement.
Chacun est face à ses responsabilités.
Que tous n’aient pas exactement la même analyse et la même version des choses est une évidence et fait partie des données démocratiques élémentaires.
Le Parti des travailleurs est persuadé que pour répondre aux exigences de la situation, les travailleurs et le peuple togolais sauront puiser dans leur combat quotidien les ressources nécessaires pour imposer l’unité sur l’essentiel : le véritable changement.
Fait à Lomé, le 14 octobre 2002 à 10H26
Pour le Parti des travailleurs,
Abdoulaye Salami
Membre de la Commission de Contrôle
49, Avenue de Calais – B. P. 13 974 – Nyekonakpoe – Lomé (Togo)
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