18/04/2024

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Les élucubrations de Joseph Koffigoh:

J’aurais envie d’offrir des fleurs pour cette marche Allant de La Colombe au Marché de charbon, Pour donner force aux lois laissées à l’abandon, Dans le fond des tiroirs de ceux qui ont des charges.

Pas de casse, ni gaz, ni de sang inutile
Répandu dans les rues et sur les boulevards,
Mais les mêmes slogans voulant dire « y-en-marre »
Qu’on entend souvent quand ça chauffe dans la ville.

La force était discrète à ce grand rendez-vous,
En gardant cependant tous les sens en alerte,
Pour d’éventuels excès qui causeraient des pertes
Aux marcheurs décidés à aller jusqu’au bout.

Sous le soleil ardent de ce mois de novembre,
Les gens ont démontré, avec preuve à l’appui,
Leur détermination à récolter les fruits
Lavés du sang versé depuis le trois décembre.

Il faut lâcher du lest et de l’eau dans le vin,
C’est ça que je dirais si je voyais le prince;
Soyons réalistes la chance est vraiment mince
De lui barrer la voie qui conduit au scrutin.

Coupons la poire en deux, laissons le rempiler;
Mais il doit accepter aujourd’hui les réformes,
Afin que dès demain on retrouve les normes
Qui rendent le pouvoir léger à supporter.

Faisons-le bien avant que la foule en colère
Reprenne le pouvoir par le mauvais coté;
Cela s’est vu ailleurs! Faut-il le répéter?
Le peuple souverain peut tout jeter par terre.

Mais il trouve toujours l’officier aux aguets
Qui viendra proposer bruyamment ses services
Au milieu du chaos pour « balayer » les vices
De ses anciens patrons que la foule a chassés.

Cela s’est vu ailleurs, faut-il le rappeler?
Des gens ont souhaité que le pouvoir revienne
À ceux qui ont souffert de gaz lacrymogène…
Ils ont dit trois fois « niet » les vaillants officiers.

Ils prennent le fauteuil et trouvant délicieux
Ce siège rembourré, ils quittent l’uniforme
Pour des habits civils et oublient les réformes
En se faisant blanchir dans un scrutin douteux.

Si vous réfléchissez vous trouverez que Blaise
A pris la clé des champs, mais ce sont des bérets
De toutes les couleurs qui contrôlent en fait
Les principaux leviers où ils semblent à l’aise.

Faut-il en conclure que la lutte est mauvaise?
Loin de nous cette idée, Mesdames et Messieurs;
Souhaitons humblement que des hommes sérieux
Retournent au dialogue même à la togolaise.

L’avenir en dépend; il faut aller très vite
Afin que le fauteuil si longtemps convoité
Ne soit pas surchauffé; quand vous l’aurez gagné,
Vous pourrez l’occuper sans songer à la fuite.

Joseph Kokou Koffigoh
Poème inédit
Lomé le 28 novembre 2014