16/04/2024

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Message de Kouma Biténiwé à l’armée togolaise

Je voudrais expliquer à mes concitoyens, surtout à mes frères d’armes ce qu’est notre mission. Le rôle du militaire est de défendre la patrie en cas d’agression extérieure. Notre mission est donc de défendre et de protéger notre laborieuse population. Le militaire ne doit pas se prévaloir de la force que lui octroie son arme pour influencer, brimer, pourchasser, humilier et tuer les paisibles citoyens au prétexte qu’ils ne regardent pas dans la même direction que le Chef de l’Etat.

Officiers, sous officiers, soldats des FAT, le mensonge nous a toujours gouvernés. Sachez aujourd’hui que je n’ai jamais quitté les drapeaux. Contrairement à ce qu’on vous a fait croire. J’ai adressé comme cela se fait une demande de réintégration. Le Chef de l’Etat m’a fait appeler pour me signifier que le conseil ne veut pas me réintégrer. Il a ajouté que le dernier mot lui revient et qu’avant toute chose, je dois accomplir une mission. Face à mon refus, il m’a été notifié quelques jours plus tard par écrit le rejet de ma demande de réintégration et mon admission au droit de la retraite par anticipation. Ces derniers temps, bon nombre de nos frères d’armes ont pris le maquis. Ceux qui ont manqué de chance, quand ils ne sont pas injustement arrêtés, ils sont tout simplement exécutés. Pour leurs famille, le mot d’ordre, c’est qu’ils sont en mission.Vous devez savoir que le corps de l’armée n’est pas mieux loti que la population.

Peuple togolais, en 1998, le Général Président avait été battu à plate couture par le leader de l’UFC, Monsieur Gilchrist OLYMPIO. Quand nous l’avions vu effondré et en larmes, nous, un certain nombre de militaires, avions compris qu’il fallait le « rétablir ». C’est ce que nous avons fait. Mais comment ?

En détruisant et en confisquant un nombre important d’urnes que le commandant Dahemane YARK a d’ailleurs depuis récupéré. Au moment venu, je fournirai les preuves de ces allégations. La deuxième étape a été d’amener Madame Awa NANA à démissionner de la Présidence de la CENI. La troisième fut la contrainte imposée au Ministre de l’intérieur d’alors le Général Séyi MEMENE de proclamer la victoire du Général Président.

Le hold up électoral ne passera plus cette année. A cause de l’avidité et de la cupidité de certaines personnes. Le syndrome ivoirien nous tend les bras. L’imposteur sera chassé car l’Opposition a remporté les élections. Je demande donc instamment au Chef de l’Etat, au Ministre de la Défense et au Ministre de l’Intérieur de prendre leurs responsabilités en remettant le Pouvoir a la rue. Dans tous les cas, le Togo ne connaîtra pas le syndrome ivoirien, ni le chaos qu’on nous prédit.

Notre mission aujourd’hui est claire : choisir entre d’une part, le vainqueur et le peuple qui l’a élu et d’autre part Monsieur Eyadéma GNASSINGBE, candidat perdant du RPT. Soyez rassurés, je suis là, bien là. J’aime trop mon pays pour l’abandonner définitivement. Maintenant que le Général Président et son fils Ernest Essoham m’ont raté à deux reprises, je veux qu’ils sachent que je n’attendrai pas qu’ils me ratent une troisième fois. Comme il ne faut jamais tirer sur le buffle quand on n’est pas sûr de l’abattre, ils m’ont raté, je ne les raterai pas.

Je remercie tous ceux qui m’ont écrit pour me soutenir. Que Dieu nous bénisse et bénisse le Togo.

05 juin 2003
Kouma Biténiwé
bitkouma@yahoo.fr