19/04/2024

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Saisies du journal MOTION D’INFORMATION: lettre au HAAC

Lomé, le 06 Novembre 2002

A Monsieur le Président de la
Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (H.A.A.C.),

Réf : M02LT01/BYA/AFY
Objet : Saisies du journal MOTION
D’INFORMATION

Monsieur le Président,

Le mercredi 23 Octobre 2002, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité nous a notifié un arrêté de saisie du numéro 199 de notre journal sans qu’aucun motif nous ait été indiqué justifiant cette saisie.

Le lundi 28 Octobre 2002, au petit matin, au moment où notre numéro 200 sortait de l’Imprimerie, des agents des forces de l’ordre affirmant agir sur ordre du ministre de l’Intérieur, ont saisi tous les lots destinés à la distribution. Cette saisie a été opérée alors que le journal n’était même pas encore sur le marché et que les dépôts légaux n’étaient pas encore effectués auprès des différentes administrations. Ce n’est que le lendemain, mardi 29 Octobre 2002 qu’un arrêté de saisie dudit numéro nous a été notifié à posteriori. Cette fois encore, aucun motif ne nous a été indiqué justifiant cette saisie. Le lundi 4 Novembre 2002, le numéro 201 de notre journal a été saisi dans les mêmes conditions.

Monsieur le Président, je tiens à protester de la manière la plus énergique auprès de votre institution contre ces saisies totalement illégales dont le seul objectif est d’étouffer financièrement notre journal afin de le faire disparaître en raison des opinions qu’il exprime et qui ne sont pas celles du régime togolais. De tels agissements sont contraires à la loi et aux pratiques d’un Etat de droit. Il nous semble indispensable, pour la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit dans notre pays, que les autorités ne se permettent pas de violer les lois qu’elles ont elles-mêmes élaborées et qui s’imposent à tous les citoyens quels que soient leur rang et leur fonction. L’exercice des libertés d’expression et d’opinion, deux libertés fondamentales garanties par notre Constitution, ne peut être sélectif.

Me référant, aux prérogatives dévolues à votre institution par la Constitution de la 4ème République, je viens solliciter l’intervention de la HAAC dont vous êtes le Président, afin qu’elle fasse cesser le harcèlement exercé en toute illégalité contre notre journal par le ministre de l’Intérieur.

Vous en remerciant d’avance pour votre disponibilité à agir dans ce sens, je vous prie, Monsieur le Président, d’agréer l’expression de nos sentiments respectueux.

Folivi AYIKA
Directeur de la Publication